Archive for février, 2002

Mes impressions étaient et restent mitigées, au souvenir du dernier concert de Manowar. Il faut dire que le cadre de la salle Marcel Cerdan ne se prêtait pas à l'enthousiasme : non seulement elle reste glaciale, mais c'est aussi la salle dans laquelle joua Manowar pour sa tournée Kings of Metal, il y a treize ans ans de cela. On alors bien l'impression que le groupe stagne, au moins dans son impact, plus que dans sa musique, qui peut encore receler quelques surprises. La présence d'un public abondant, mais pas au point de faire craquer la salle, écarte d'ailleurs l'idée que Manowar ait pu envisager de jouer au Zénith. Il faut dire que le prix de 34 euros – dans le cadre de la crise rampante du système mondial – jouait en défaveur du groupe.

Conscient ou non du handicap, le groupe a soigné son show, pour être à la hauteur des exigences : le son, toujours massif, restait clair et distinct – mais noyant peut-être un peu Eric Adams –, la scène fut choisie sobre et élégante avec les amplis disposés juste derrière des cages métalliques, aux barreaux incurvées vers le public et soutenant les lights.

Les Harley étaient évidemment au rendez-vous, et le track-listing étoffé. Les musiciens ont en outre évité les bavardages incessants, enchaînant les morceaux ; Joe De Maio resta plutôt discret (même s'il ne put s'empêcher de se livrer à quelques envolées philosophiques de haute tenue en fin de concert) alors qu'Eric Adams affichait sa bonne humeur coutumière. Le plus inattendu fut peut-être le premier rappel joué intégralement unplugged, égrenant, le début de " Son of Odin ", puis in extenso, « Master of the Wind » et « Courage », chantée intégralement en Français. Ces trois morceaux passèrent bien dans l'ensemble. Par contre il me semble que les concerts de Manowar souffrent de redite : on pense aux soli maintes fois entendues, pour ne pas dire redondants. Celui de Karl Logan était particulièrement indigeste : ni mélodique, ni intéressant d'un point de vue technique, développant des plans auparavant cent fois alignés. Mais c'est plus le son du groupe dans son ensemble qui finit par poser problème. Il était si fort qu'il condamna certains aux boules-quies ce qui en débouchait donc sur un résultat inverse à celui souhaité. De plus le volume sonore empêcha le public de se faire entendre sur un certain nombre de morceaux, les deux incontournables de l'album Kings of Metal, (« Hail and Kill » et le titre éponyme) mis à part. L'ambiance générale s'en ressentit sans sombrer non plus dans l'apathie.

Car, il faut bien reconnaître que le public ne fut pas d'une énergie folle, manifestant sa présence par intermittence. Outre le problème sonore, j'en inférerai aux choix des morceaux, tout sauf judicieux : 8 morceaux en tout et pour tout issus des deux derniers albums (dont cinq de Louder than Hell, leur opus le plus faible) avec en deuxième rappel "Outlaw" et "Power". Il n'y avait là pas de quoi galvaniser les foules alors que quelques incontournables furent laissés de côté : « Battle Hymns », « Blood of My Enemies », « Fighting The World » ou « Wheels of Fire ». On comprend que Manowar se lasse de jouer ses classiques, mais quitte à interpréter quelques raretés, comme ils le font depuis peu, d'autres choix auraient pu être faits.

C'est donc un regard contrasté que je porte sur un concert qu'il ne faut toutefois pas sous-estimer. Manowar reste impressionnant sur scène, et le show dût être très satisfaisant aux fans les plus récents, mais les plus vieux (le vénérable Papy en tête) ressasseront avec nostalgie les autres concerts du groupe, qui cette fois avaient fait date.

Baptiste

Taux de remplissage : un millier de personnes
Son : Manowar en concert… 
Lights : des lights Manowar…
Ambiance : écrasée par le son


Setlist :

1. Manowar
2. Warriors of the World United
3. Spirit ot the Wind
4. Brother of Metal
5. Army of the Immortals
6. King of metal
7. Kill with Power
8. Gods Made Heavy Metal
9. Sign of the Hammer
10. Call to Arms

11. Hail and kill

Rappel :
12. Son of Odin
13. Master of the Wind
14. Courage (en Français)
15. Outlaw
16. Power
17. House of Dead
18. Black Wind, Fire and Steel
 

Angel Dust – Of Human Bondage

Une vraie leçon cet album, d'une telle fraicheur que l'on oublierait presque que le groupe affiche 18 années au compteur (pas de polémique, d'accord, ils se sont arrêtés 10 ans jusqu'en 98…). D'ailleurs cela devient une constante avec Angel Dust ; depuis 4 années les albums se succèdent et à chaque fois, la boite à baffes est aux rendez-vous… Du power metal, tout en puissance, avec quelques soupçons de claviers, une batterie qui assomme et une guitare aux riffs assassins (oui une seule !!!). Le petit nouveau à la guitare, Ritchie Wilkinson (qui s'était distingué en live pour Demons & Wizards) permet au groupe de durcir le ton, moins de mélodies planantes, c'est à Dirk Thurisch (chant) de les porter.

Une petite pincée de sons électroniques, histoire d'alourdir et d'assombrir le propos… Dès « The Human Bondage », pas de quartier ! Et loin de calmer le jeu, le second titre inhuman enfonce le clou ! Unreal soul est plus lent mais toujours plein de puissance… Premier moment de calme : disbeliever avec un chant mélodique. « Forever » assène un riff de guitare qui tue, « Unite » relance la charge… « Got This Evil » est dans la même veine. Seconde « pause » avec « The Cultman », à la guitare accoustique. « Freedom Awaits » plus mélodique (c'est en grande partie dù à la mise en avant du chant), et enfin une reprise de Seal, « Killer » (qui avait été interprétée par Georges Michael), dans la lignée de l'album, avec un riff de guitare bien lourd en intro… Ou Dirk expérimente un chant avec la voix truffée d'effets.

Bref, les cousins germain de Nevermore ont encore frappé un grand coup, avec des compos incisives, directes et qui passent l'épreuve du live comme une lettre à la poste (nous l'avons constaté avec joie le 20 avril à Paris lors de la trop courte apparition d'Angel Dust à l'Elysée Montmartre en première partie de Rhapsody). Cette « poussière d'ange » cru 2002 vaut vraiment la peine de s'y arrêter…

Hamster (08/10)

 

Site Officiel

Century média / 2002

Tracklist (47:23) : 01. The Human Bondage 02. Inhuman 03. Unreal Soul 04. Disbeliever 05. Forever 06. Unite 07. Got This Evil 08. The Cultman 09. Freedom Awaits 10. Killer.

Soilwork – Natural Born Chaos

SoilworkNatural_BornChaosPas de discussion inutile, ce quatrième méfait des Suédois de Soilwork va combler les fans et permettre aux réfractaires d'y jeter une oreille… C'est un véritable parcours sans faute pour le groupe depuis 5 ans, et qui nous assène avec une régularité de métronome d'excellents albums. D'ailleurs Natural Born Chaos ne fait pas exception à la règle. Les petits plats ont été mis dans les grands : l'album a été produit aux studios Fredman ce qui en soi est déjà un gage de qualité, et Fredrik Norstrom est épaulé à la production par un Devin Townsend qui a eu le bon goût de ne pas dénaturer l'identité sonore de Soilwork (désolé mais Townsend ce n'est pas ma tasse de thé, crier au génie, pourquoi pas, encore faut-il que cela en vaille la peine…).

Le changement majeur vient de Bjorn Strid, dont les prouesses vocales en chant clair sur les refrains imposent le respect et devrait permettre au groupe de conquérir un large public. Mais que les fans de la première heure se rassurent, les vocalises aggressives sont toujours présentes ! 
Le son est énorme, les rythmiques toujours dévastatrices, par contre les solos de guitares -toujours très mélodiques- sont plus en retrait que dans « A Predators Portrait »…

A noter, l'arrivée d'un nouveau membre, Sven Karlsson (ex Evergrey), dont les nappes de clavier, et d'orgue Hammond, s'intégrent parfaitement aux morceaux.

Soilwork vient de frapper, à nouveau, un grand coup, alors quand ils passeront en France il ne faudra pas les manquer sous aucun prétexte !

Web Hamster (09/10)

 

www.soilwork.org

Nuclear Blast / 2002

Track listing (41:54) : 1. Follow The Hollow 2 As We Speak 3. The Flameout 4. Natural Born Chaos 5. Mindfields 6. The Bringer 7 Blackstar Deceiver 8. Mercury Shadow 9. No More Angels 10. Song Of The Damned 11. Mercury Shadow (Bonus pour la Suède)