Archive for mai, 2002

Def Leppard – X

L'écoute du dernier album de Def Leppard m'a fait tomber d'autant plus haut que je jugeais tout à fait honnête le parcours du groupe durant les années Slang avait démontré que le Léopard Sourd avait encore les capacités de se renouveler et Euphoria, malgré son échec relatif (1,7 millions d'album vendus au compteur toutefois), témoignait d'une certaine probité puisque Def Leppard enregistrait là un disque de fort bonne facture typiquement années 80'. 
 
Ceci explique peut-être cela et manifestement Joe Elliot et ses comparses ont voulu négocier avec soin le tournant de leur huitième album studio. D'où l'appel aux compositeurs extérieurs sur les premiers titres de X manifestement envisagés comme des futurs tubes. D'où aussi la consternation à l'écoute du terriblement mollasson « Now » en ouverture du disque. Puis les larmes lorsque le second titre – l'insoutenable « Unbelievable » – en vient à tourner sur le lecteur CD. Et quand la ballade mièvre au possible « Long Long Way To Go » achève ses dernières notes, la torpeur commence à peu près à se dissiper à l'entame de la seconde partie de l'album.
 
D'abord, les compositeurs extérieurs en sont absents. De plus les morceaux secouent un peu plus : « Four Letter Word » n'aurait juré sur aucun des albums précédents du groupe tout comme « Gravity » ou « Scar ». Je ne juge personnellement pas malvenus les loops et le rythme très électroniques de « Love Don't Lie » car il semble bien ici que le groupe y ait mis un peu de son âme au lieu de tenter de décrocher le jack-pot à peu de frais. Pour finir, en toute fin d'album, Collen et Campbell témoignent largement de leur savoir-faire sur le titre bonus bienvenu « Kiss The Day », laissant un certain sentiment de soulagement. 
 
Il n'empêche qu'on ne décroche jamais la lune : que Def Leppard s'essaye à la soupe commerciale avec l'aide de quelques professionnels du tube calibré ou assure le minimum pour rassurer les vieux fans et ne pas finir comme Bon Jovi, dans les deux cas l'inspiration manque cruellement. L'ensemble est sans doute trop bien pensé pour sonner de manière convaincante. De toute façon, on souhaite que Def Leppard, se plante, pour les punir de ce faux-pas, et les retrouver repentis un peu plus tard. 
 
Baptiste (05,5/10)
 
 
Island records / 2002
 
Tracklist : 01. Now 02. Unbelievable 03. Your'e So Beautiful 04. Everyday 05. Long long way to go  06. Four Letters Word  07. Torn to Shreds 08. Love Don't Lie 09. Gravity 10. Cry 11. Girl Like You 12. Let Me Be The One 13. Scar 14. Kiss The Day 15. Long Long Way to Go (Acoustique)

 

Majesty – Sword And Sorcery

Fondé en 97 ce groupe Allemand réalise ici son deuxième album. Du pur True Metal dans toute sa splendeur ! Pas d'erreur possible sur la marchandise en tenant le CD dans les mains. Une pochette illustrant un guerrier et des titres qui parlent d'eux-mêmes tels : Sword and Sorcery, Fields of War, Heavy Metal, Epic Warrior….etc. Musicalement on pourrait avoir tendance à réduire facilement Majesty à une pâle copie de Manowar tant les clins d'oeil aux New Yorkais sont plus que présents sur l'album et font surtout références aux anciens titres du groupe, mais en fait en y regardant de plus près, on trouve également d'autres références évidentes.
 
Prenez par exemple le titre éponyme qui ouvre l'album et qui est construit sur un schéma très Hammerfallien ou encore l'intro à la batterie de Metal To The Metalheads qui n'est ni plus ni moins la même que celle de King Of The Mountain de Bon Jovi. La voix du chanteur reste agréable à l'écoute (c'est déjà ça) mais manque d'agressivité, de puissance. Un chant dans un registre plus grave aurait été préférable selon moi. Pour être honnête, je dirais que l'ensemble de l'album manque de puissance, ce qui est bien dommage car il y a de bonnes idées dans les compos même si je trouve que les guitares moulinées sont en surdose. Du True Metal avec ses choeurs, ses passages narrés, tous les ingrédients bien typiques du genre font de Majesty un groupe sans surprise et un peu ennuyeux à l'écoute. En se débarrassant de leurs influences bien trop évidentes, en grossissant leur son peut-être que Majesty pourra passer un jour de la seconde zone à la première !!! Enfin, les fans du genre pourront toujours apprécier trois ou quatre titres sur l'album…
 
Pazza pizza (06/10)
 
 
Massacre Records / 2002
Track listing (57:58)
1. Sword and Sorcery 2. Fields Of War 3. Heavy Metal 4. Epic War 5. Ride Silent 6. Fist Of Steel 7. Aria Of Bravery 8. Metal To The Metalheads.

 

Shaman – Ritual

2 ans d'attente, 5 mois d'enregistement et Ritual est enfin dans les bacs… André Matos n'avait pas menti, dès l'intro « Ancient Winds », c'est bien la suite d'Holy Land qui nous est proposée… 3 minutes afin de plonger dans l'atmosphère mystique de l'album… Ritual est en deux parties : la première (les quatre premières compos) est constituée de matériel relativement ancien – « Ancient Winds » avait été composée par André il y a quelques années pour une pièce de théâtre et a été recyclée pour Ritual. « Here I Am », speed et heavy, et n'est pas sans rappeler, de l'aveu même d'André, « Carry On » ou « Wings of Reality »… Gros riffs de guitares accrocheurs, sections rythmique qui pilonne, ritual démarre fort… Hugo Mariutti assure a la guitare, cela va sans dire !

La vraie surprise vient de la voix d'André, plus agressive et heavy… La partie de piano inspirée de Tchaikowsky et le choeur féminin en arrière plan, belle chanson pour commencer… « Distant Thunder », selon André est inspirée des western spaghettis (Ennio Morricone, allez jetez une oreille sur Il était une fois dans l'ouest…), en tout cas elle donne le ton quand à l'influence du style progressif dans Shaman (la partie instrumentale). Là encore André a une ligne plus heavy et aggressive que ce qu'il avait pu nous faire entendre jusqu'à présent. La rythmique est puissante et heavy… Quant aux solis de guitares, redisons le une bonne fois pour toutes, Hugo est bourré de talent… « For Tomorrow », enregistrée avec les musiciens du groupe Terra America, au menu musique andine, du Pérou et de Bolivie. Là encore le chant d'André est relativement surprenant. Le morceau est imparable, une guitare rythmique énorme, alliée aux percussions et flute de pan… Time will come, en intro, le piano, puis un morceau puissant et heavy, avec en point d'orgue, une cornemuse écossaise. « Over Your Head », une intro sybilline, grosse rythmique au refrain, en invités : aux claviers Derek Sherinian (d'où la petite touche Dream Theater période Change Of Seasons sur certains passages), et pour l'ambiance orientale, Marcus Viania et son violon électrique (qui sonne comme une guitare).

« Fairy Tale », ambiance moyen âge, en intro une choeur féminin… épique et symphonique. « Blind Spell », plus légère, avec en touche progressive le clavier de Fabio Ribeiro, est surtout intéressante parce qu'Hugo se lache à la guitare avec des plans plus « spontanés » (selon André), et surtout pour les parties de batteries… Ritual, la préférée d'André, assez classique somme toute, et un peu longue… « Pride », en duo avec Tobias Sammet (Edguy, Avantasia… si ça ne vous dit rien, alors vous devez au moins connaitre la météo sur Mars !). L'intro laisse trompeur, ça speed et ça cogne, et le duo des deux chanteurs est très sympa à entendre, une belle conclusion pour l'album !
 
Au final, nous avons là un Ritual bien produit, à l'interprétation impeccable, original et dans la lignée d'Angra mark I. Un des albums de l'année dans le genre heavy, mélodique.
 
Ps : les fans devront se précipiter comme des affamés pour arracher à leurs disquaires un des 5.000 exemplaire de l'edition limitée avec médiator dédicacé, 5 cartes postales, dédicacées aussi, un poster, et des explications titre par titre par André Matos !
 
Web Hamster (08.5/10)
 
 
 
 
NTS – Wagram / 2002
 
Track listing (56:48) : 1. 1. Ancient Winds (instrumental) 2. Here I Am 3. Distant Thunder 4. For Tomorrow 5. Time Will Come 6. Over Your Head 7. Fairy Tale 8. Blind Spell 9. Ritual 10. Pride