Archive for février, 2003

Anthemon – Arcanes

anthemon-arcanesAnthemon est un groupe parisien né en 1997, et qui avait fait parler de lui en 2001 avec son premier album 6 titres (Talvi). Issu de l'association Epsilon, le groupe fait preuve d'un talent comparable à ses frères d'armes (The Old Dead Tree, The Silent Agony, Dying Tears). "Arcanes" est non seulement une confirmation du potentiel que recèle Anthemon, mais plus encore, c'est pour le groupe l'entrée dans la cour des grands par la grande porte. L'album à été travaillé dans ses moindres détails, avec détermination et sans précipitation. L'artwork -réalisé par Jean Pascal Fournier- (Immortal, Tristitia, Edguy…) fournit une bonne indication sur l'univers musical auquel nous invite Anthemon : féerique, sombre et mélancolique. Une fois le Cd dans la platine, le son impressionne par sa qualité, rien d'étonnant à cela, la production à été réalisée par Ahti Kortelainen aux Tico Tico studios, et le mixage s'est fait aux non moins fameux Finnvox avec Mika Jussila (Nightwish, Therion, Stratovarius…).

Les petits plats dans les grands pas moins, comme quoi quand on se donne les moyens de ses ambitions, le résultat est là ! Arcanes est un album dense, varié et Anthemon affiche une personnalité forte tout au long de cette petite merveille. Pourtant le groupe n'avait pas la partie facile tant le metal atmosphérique est un style saturé par nombre de groupes. Et si Anthemon emploie des éléments qui évoquent les grands anciens (Theater of Tragedy pour n'en citer qu'un), il tire son épingle du jeu sans faillir, en incluant notamment des influences heavy qui s'entendent clairement dans le jeu des guitares (tour à tour puissantes et mélodiques, toujours accrocheuses). Des claviers, juste ce qu'il faut, pour tisser une ambiance qu'on n'oublie pas. Des dialogues "beauty and the beast" arrangés avec soin, Nathalie se distingue avec un chant lyrique très juste et qui apporte une touche d'émotion dans l'univers d'Arcanes. On notera que le groupe se frotte aux textes en français sans sombrer dans le ridicule (écoutez attentivement le dernier titre, avec un soupçon de flute traversière, Arcanes). L'album se laisse écouter d'une traite, sans ennui aucun. On devrait même l'écouter à plusieurs reprises afin de pouvoir en capter tous les éléments qui font la richesse d'Arcanes. Vous laisserez vous envouter par le parfum d'Anthemon ? J'en prends le pari !

Hamster (07/10)

Thundering records – Musea / 2003

Track listing (60:46) 01. Anthemon anthem 02. No rest no peace 03. Semen 04. Keep dying 05. Another I 06. Parody of Man 07. Forgotten (interlude musical) 08. Reed 09. Meaningless 10. Never born forever dead 11. Arcanes.
 

 

Stratovarius – Elements Part 1

ELEMENTS FRONTALUne des plus grosses pointures du heavy européen sort un album, l'évenement est de taille, c'est une évidence. Surtout parce que Stratovarius a la lourde responsabilité de donner un successeur digne de ce nom à Infinite (2000) et son succès commercial conséquent. Les remarques générales d'abord. Elements part 1 possède, à ce jour, la meilleur production qu'un groupe de heavy puisse rêver. Le son est puissant et limpide et on entend tout avec clarté, pour une fois la basse de Jari est présente et Jorg (batterie) n'a jamais eu un son aussi énorme. Ajoutons à cela de nombreuses parties symphoniques, enregistrées avec un véritable orchestre, qui trouvent impeccablement leur place dans le mix. 

Détaillons l'album. « Eagleheart », le single sorti en avant-première, est contestable pour un single. C'est un morceau de Stratovarius assez bateau avec un refrain trop facile. C'est tout juste une face B. C'est vraiment avec « Soul Of A Vagabond » que les hostilités commencent. Les cordes symphoniques font leur apparitions sur un morceau lent et heavy. Tout de suite, on ne peut s'empêcher de penser au S & M de Metallica et aussi à Therion. Le refrain est bon et nous rappelle un peu l'ambiance d'un « Infinity » sur l'album Destiny. Le mélange guitares heavy, tempo lourd et envolées symphonique est superbe.

« Find Your Own Voice » est un des morceaux parmi les plus rapides du répertoire des finlandais. C'est un morceau typique de leur style mais vraiment rapide et où la paire rythmique est particulièrement impressionnante et petit Timo chante dans un registre très élevé. Un morceau dans lequel toutes les protagonistes sont allés à leurs limites. En plus de la performance, c'est, en ce qui me concerne, le meilleur morceau de l'album. « Fantasia » est est assez particulier. Sur plus de la moitié du morceau, on baigne dans la soupe la plus totale : cordes et refrains mielleux et même un solo d'accordéon. On se demande si grand Timo s'est remis de son éprouvante aventure solo. Et puis le morceau démarre d'un coup sur un riff bien heavy. Les cordes symphoniques s'envolent sur une rythmique véloce et nous offre le meilleur passage metal symphonique de l'album. On revient alors à un morceau bien heavy et d'inspiration helloweenienne (dont la mélodie me rappelle March of time sur Keeper of the seven keys part II).C'est une chanson très typique du style Stratovarius et qui sans doute va devenir un classique avec un bon refrain, un morceau taillé pour la scène. « Papillon » est une belle power ballade dont Stratovarius a le secret et sur laquelle petit Timo chante merveilleusement bien. « Stratofortress » est le point culminant de cet album. Composé par Jens Johansson, cet instrumental démontre avec une maestria déconcertante la virtuosité des deux solistes qui, sur ce morceau, font des duos claviers/guitares époustouflants.

Vient ensuite le morceau éponyme. On retrouve dans ce morceau l'ambiance typique de Infinite, heavy, épique et grandiloquent avec renforts de guitares acoustiques et de chœurs classiques, un super riff bien heavy avec une évolution fort bien composé. Et puis on retombe de haut avec « Drop In The Ocean », ballade mielleuse sans aucun intérêt, un peu comme si l'album commençant par un morceau pas intéressant devait finir de la sorte. Et pour clore l'album, les finlandais nous gratifie pour notre belle contrée d'une version française de « Papillon ». On les remercie d'ailleurs d'avoir fourni le texte dans le livret car le pauvre Timo est incompréhensible. Ca me rappelle la performance de Sucidal Tendencies avec son « Monopoly On Sorrow » qui a donné un « Monopole du sanglot » tout à fait drôle. Bref, on fera plaisir à Timo et on reprendra en cœur « …Je suis papillon ». 

Quant au CD bonus, on a droit d'abord à un morceau de Jens Johansson « Run Away » avec un riff sympa même si le morceau est aussi peu intéressant que « Eagleheart ». Les deux autres morceaux sont démos et n'ont sans doute que d'intérêt pour les fans harcore car ce sont des premiers jets. Les morceaux sont très proches des versions définitives mais moins bien interprétés par petit Timo et avec un son moins bon. Voilà donc un bon album de Stratovarius même si on sent que grand Timo se laisse parfois aller à la facilité.

Vik (7/10)

 

NTS / 2003

Tracklist : 1. Eagleheart 2. Soul of a Vagabond 3. Find Your Own Voice 4. Fantasia 5. Learning to Fly 6. Papillon 7. Stratofortress 8. Elements. 9. A Drop In The Ocean 10. Papillon (version française) .

 

Allmanbrother_hitCet album de Allman Brothers Band est très influencé par les bluesmen des années 70, et quelques influences jazzy, country ou teinté de sonorités rappelant Deep Purple mais ici pas de grosses guitares ni de tempos élevés. Cet album est un album de rock/blues, sonnant très nord américain.
La production est blues, et les morceaux officient dans ce registre dans la majeure partie de l'album. Le chant, typiquement rock/blues, rappelle celui de Rory Gallagher ou encore Johnny Winter, mais reste assez poussif tout au long du disque, et même au cours de la ballade « Old Before Time » aucune envolée n'apparaît, ce qui est dommage car un peu de puissance dans la voix n'aurait pas fait de mal à ce groupe essentiellement axé sur une guitare certes très bien exécutée, mais qui devient vite ronronnante.

En effet à force de vouloir sonner trop comme les bluesmen des années 70, Alllman Brothers Band en devient une parodie. Chaque morceau à l'exception de la ballade « Old My Time » et de l'instrumental très jazzy « Instrumental Illness » ne se distingue pas du précédent et du suivant. Même si ces messieurs ne sont pas de la dernière génération et officient dans ce milieu et ce registre depuis déjà de nombreuses années, cet album sonne exactement car un album de rock/blues yankee des années 70 voir 80, il n'a pas vraiment d'intérêt particulier sauf pour les passionnés fous furieux du style qui veulent écouter de nouveaux opus. Je pense qu'en concert l'écoute des morceaux doit être moins fastidieuse, mais sur album c'est vite un exploit que de lutter contre le sommeil tant cela tourne en rond : chaque riff est un riff déjà entendu plusieurs fois sur un classique d'un des grands du blues.

Et comme souvent dans ce style, la guitare submerge tout, et ne laisse aucune place aux reste du groupe, qui mériterait d'ailleurs d'être mis un peu plus en avant, le batteur par exemple n'a rien à envier aux batteurs de jazz souvent cités comme références, et a un jeu très fin et un groove monstrueux, mais ici la guitare est omniprésente, mais encore une fois ça tourne vite en rond, malgré la maîtrise incontestable du monsieur.
Bref un album qui tient plus de la musique d'ascenseur que du bon vieux rock des maîtres comme Deep Purple ou Rory Gallagher, mais qui peut séduire les aficionados du style à la recherche de nouvelles galettes.

Nekurat (05/10)

 www.allmanbrothersband.com 

Peach Records – Sanctuary – Wagram / 2003

Tracklisting (74:54)

01. Firing Line 02. The Hight Cost Of Low Living 03. Desdemona 04. Woman Across The River 05. Old Before My Time 06. Who To Believe 07. Mydell 08. Rockin' Horse 09. Heart Of Stone 10. Instrumental Illness 11. Old Friend