XYZ fait lui aussi partie de ces revenants issus des années 80 qui n'avaient pas bien longtemps survécu à l'arrivée des années 90. Pourtant, à la différence de beaucoup de ces derniers, on sent quelque chose d'autre que les dures obligations financières du quotidien, animer Terry Ilous et les siens sur Letter to God. Car on assiste là à un retour de premier plan dont l'inspiration sonne d'un bout à l'autre de cette nouvelle réalisation, douze ans après Hungry, dernier opus en date et disque d'or aux States.
Un travail important a tout d'abord été effectué aux manettes de la production, tout particulièrement par Terry Ilous qui a produit ce nouvel opus. Le groupe a choisi un son lourd et souvent martelant (« Letter To God » ou sur le break de « Tell Me »), soutenu par des guitares acérées, à la saturation tranchante et insistante, qui s'autorisent quelquefois quelques nuances orientalisantes (« Letter To God » encore). Mais l'ensemble n'est jamais rébarbatif ni assommant car Jeff Northrup sait parfaitement alterner les riffs pesants et la légèreté de sonorités cristallines en son clair (« Touch The Sky »). Il prend à merveille la relève de Marc Diglio sans pourtant se contenter de marcher sur les traces du talentueux premier guitariste d'XYZ : contrairement à Marc Diglio au jeu brillant et démonstratif, il affectionne souvent les soli torturés et un poil dissonants (spécialement sur « What's On Your Mind »). Cette prédilection se matérialise aussi dans le choix d'un son propre mais pas trop léché ni surproduit.
Il y a aussi dans la démarche d'XYZ la tentative de l'actualisation d'une musique que l'on peut juger – hâtivement – « passée ». En témoignent de manière flagrante les nouvelles versions des deux principaux tubes de leur premier album éponyme, « Inside Out » et « What Keeps Me Loving You », qui restent tout à fait reconnaissables tout en subissant une petite cure de jouvence bienvenue.
J'estime toutefois que c'est bien le chant de Terry qui constitue une des plus grandes qualités de Letter to God. De fait, Terry chante mieux que jamais. La souffrance entraînée par des pertes importantes dans sa famille s'expose avec sincérité sur « Letter To God » ; elle touche juste. Mais sa voix sait aussi se faire lyrique et déchirante lorsqu'elle s'élève sur l'émouvante ballade « Deny ». On perçoit à quel point Terry a alors ici mis un peu de son âme. Peut-être est-ce lié à la carrière d'acteur que mène Terry à côté de ses projets musicaux, mais on sent comme la volonté de s'imprégner des textes chantés au point d'en transmettre les émotions jetées sur papier, ainsi sur « Tango » qui évoque la souffrance du junky en manque. L'auditeur constatera là la richesse et la maîtrise musicales acquises par Terry Ilous au cours des années.
Si XYZ est ainsi revenu à la vie c'est peut-être avec le désir de se faire plaisir, mais aussi avec plus que ça : avec la volonté de mener une musique issue des années 80 à l'orée du nouveau millénaire sans jamais céder aux sirènes des modes du moment et à la facilité. Et ici la volonté s'est faite réalité. Une question reste sans réponse : sans Pat Fontaine ni Marc Diglio, le groupe, reconstruit autour de son chanteur et leader, est-il toujours le même ?
Baptiste (7,5/10)
MTM / 2003
Tracklist : . What's On Your Mind 2. Letter To God 3. Deny 4. Touch The Sky 5. Rainy Day 6. Tango 7. All I’m Asking 8. Burn It Up 3:45 9. Inside Out (2003 version) 10. What Keeps Me Loving You (2003 version) 11. Tell Me 12. United
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Hamster Forever
Mar
20
Dès les premières secondes d'Hate Crew Deathroll on sent bien qu'on à affaire à l'un des gros calibres de l'année. On ne sait pas quel insecte venimeux à piqué Alexis "Wildchild" Laiho, mais en tout état de cause, la haine suinte tout au long de l'album : artwork rouge sanglant, textes vengeurs, riffs assassins plus proches d'un thrash ultraviolent, des claviers moins en avant que sur Follow the Reaper (au mieux on les perçoit dans les parties lead harmoniques notamment sur "Bodom Beach Terror", le plus souvent ils sont relégués en arrière plan). L'album démarre très fort, très vite, "Needled 24/7" cogne, mais dès le premier riff de guitare mélodique on reconnait immédiatement la griffe du groupe finlandais, le ton est donné, pas de quartier !!!
Cela dit, Children of bodom ne se radicalise pas totalement, comme en témoigne quelques passages mélodiques qui sont comme à l'accoutumée d'un niveau très relevé ("Bodom Beach Terror", "Angels Don't Kill", "Lil' Bloodred Ridin' Hood"). La production est énorme, et la part belle à été faite aux guitares au son absolument terrible (aussi bien dans le registre rythmique acéré que dans les harmonies et solis de guitares). Il est certain que les amateurs d'envolées néo classiques plus présentes dans les 3 précédents efforts du groupe vont grincer des dents (hormis sur "Lil' Bloodred Ridin' Hood"), les autres ne pourront que savourer d'une traite un album sans compromis et sans faiblesse. Une tuerie incontournable de l'année, pas moins !
PS : sur certaines éditions figure une reprise de Slayer "Silent Scream" (argh, mais pourquoi Universal france ne l'a pas proposé, grrr)
Web Hamster (08.5/10)
www.cobhc.com
www.facebook.com/childrenofbodom
Universal – Spinefarm records / 2003
Track listing (36:55)
01. Needled 24/7 02. Sixpounder 03. Chokehold (Cocked'N'Loaded) 04. Bodom Beach Terror 05. Angels Don't Kill 06. Triple Corpse Hammerblow 07. Your're Better Off Dead 08. Lil' Bloodred Ridin' Hood 09. Hate Crew Deathroll Bonus track Silent scream (cover Slayer).
Voici ce qui est officiellement la vingt-cinquième sortie discographique, tous supports confondus, des allemands de BLOOD depuis leur formation en 1986. Il est rare d'être témoin d'une telle longévité sur la scène underground, et BLOOD mérite entièrement sur ce point son statut de groupe culte.
Les teutons officient dans un style death/grind bien lourd et brutal, entrecoupé par des passages plus entraînants et bien puissants… Les musiciens sont convaincants et c'est dans l'ensemble pas mal joué, mais rien ne se retient, rien n'accroche l'oreille.
De plus, l'originalité n'est pas le fort des membres de BLOOD, reproche que l'on pourrait également faire à INHUME, précédemment chroniqué sur votre webzine préféré, mais ces derniers possèdent une puissance de feu et une efficacité qui font cruellement défaut chez BLOOD. La sensation de " déjà-entendu " est omniprésente, en effet, chaque riff présenté sur cet album vous semble déjà avoir été joué (en mieux !) ailleurs…
C'est bien évidemment sans remettre en doute la crédibilité et l'intégrité de ces musiciens que nous rédigeons la présente bafouille, mais 17 années dans le circuit ne font pas oublier les lacunes de ce groupe condamné, sauf miracle, à terminer sa carrière là où il l'a accomplie, soit dans les divisions inférieures du métal extrême.
En cherchant bien, on pourrait quand même vous citer quelques titres au riffs bien efficaces (" Malicious awakening " est le meilleur exemple) ou une première plage en forme d'intro malsaine à souhait, mais les sursauts de la bête sont tellement rares qu'ils ne font même plus peur.
A noter également que la production est à l'image de l'album, plate et sans grand relief. Certains puristes pourront hurler à la lecture de cette chronique, cela n'y changera rien, " Dysangelium " est le parfait exemple de l'album qui passe inaperçu… Un cadeau bien empoisonné pour les stakhanovistes du brutal que sont Morbid records.
Thortyir (04/10)
www.bloood.de
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Morbid Record – Adipocere / 2003
Track listing (32:54) 01. Blood pulsation 02. Adrenaline 03. Schizophrenic wisdom 04. Penalty 05. Wormbody 06. Where is your saviour now 07. Jesus descent 08. Evil saints 09. Poison for the soul 10. The heretic 11. Randy Mary 12. Breaking bounds 13. Anthem of scorn 14. Garbage can biotope 15. Godmorphosis 16. Hate speech 17. Malicious awakening 18. Demons call 19. Son of shadows 20. Devil dance 21. Dysangelium