Et voici donc le second album du douze fois platiné (et au moins un disque d'or dans l'hexagone) phénomène américain du néo-metal. Il fallait donc créer un successeur à Hybrid theory. Et quoi de neuf sur ce nouvel album ? Pas grand chose, ma foi … A peu de chose près, on reprend la même formule et on fait douze nouvelles compos. Ceux qui sont allergiques aux voix rap et aux scratches à outrances ne pourront pas longtemps supporter ce disque. Cette voix rap, dont on a l'impression qu'elle est tout droit issue d'un groupe de rap US commercial (on est très loin de la rage d'un Zach de la Rocha de Rage Against The Machine), m'insupporte sur la longueur.
Le contenu de ce Meteora est, disons, " calibré " : le morceau le plus long dure 3 : 33 et il y'a six morceaux de moins de trois minutes (sans compter l'intro de treize secondes qui est le premier titre de l'album). Effectivement, on peut parler de format radio. Le hic, c'est qu'on va acheter un album pour une durée d'un peu plus de 36 minutes (une concurrence pour Marduk ?), je trouve ça un peu léger.
Et le contenu ? On commence par un Don't stay, véritable petite bombe de néo-metal, avec un super riff et une excellente ligne de chant. Le chant de Linkin Park est son point fort, à n'en pas douter, Chester Bennington est un très bon chanteur sachant varier sa voix entre rage (comme sur Hit the floor) et voix douce et mielleuse (comme sur Easier to run) et surtout des lignes de chant vraiment très réussies sur tout cet album.
Il faut dire qu'à côté de ça la guitare en fait le minimum : riffs pas vraiment originaux mais souvent efficaces. Ce sont les arrangements qui sont vraiment chiadés, à base de scratches et d'un travail remarquable sur les samples (par exemple les cordes samplées sur Faint ) et les contrastes, ainsi que les ambiances. Je suis bien obligé de reconnaître que de temps en temps, la formule voix rap et chant mélodique est sacrément efficace (comme sur Lying from you ou Faint). En fait, on adhère très vite, les morceaux vous trottent dans la tête, ils vont droit au but (et pour cause : les morceaux sont courts avec peu d'idées) et on se retrouve en terrain conquis : on trouve ses marques dès la première écoute.
Les morceaux sont variés et passent tous très bien même si l'album a tendance à s'essouffler sur la fin avec, entre autres, Nobody's listening avec son ambiance orientale et son refrain à la manière de Korn ou l'instrumental Session à la manière de Nine Inch Nails (mais avec beaucoup de scratches) et pour finir sur Numb et là on en a marre, morceau pas vraiment intéressant ressemblant trop à Easier to run (qui est, par contre une réussite). Il est sûr que cet album comporte un bon paquet de single en plus de Somewhere I belong digne successeur de Crawling, on peut donner comme exemple l'excellent, et déjà cité, Don't stay, très entraînant qui vous donne une furieuse envie de headbanger, Easier to run avec ses grandes envolées mélodiques ou Lying from you avec son très bon refrain et un break méchant. En conclusion, rien de neuf mais du néo-metal de haute volée, commercial à souhait. Le carton de Hybrid Theory sera très dur à égaler et si le groupe ne se renouvelle pas, il risquera de se casser le nez sur son troisième album.
Vik (07/10)
Warner / 2003
Track listing (..:..) 1. Foreword 2.Don't stay 3.Somewhere I belong 4.Lying from you 5.Hit the floor 6.Easier to run 7.Faint 8.Figure 09 9.Breaking the habit 10.From the inside 11.Nobody's listening 12.Session 13.Numb