Archive for septembre, 2003

Vertigo – Vertigo

VERTIGO_VSous ce nom un peu mystérieux, à la pochette un brin glauque, se cache en fait la dernière réalisation de Joseph Williams (le troisième chanteur de Toto) qui a choisi donc de ne pas apparaître ici directement sous son nom. Ce choix se justifie sans doute pas la décision prise de ne faire appel exclusivement qu'à des compositeurs extérieurs (dont Jim Peterik) pour ces chansons ainsi qu'à une pléiade de musicien plus ou moins réputés. Il ne s'agit pas ici à proprement parler d'un projet « solo ». 

D'emblée, le profil que prend ce Vertigo semble ainsi un peu déroutant. Car Joseph Williams avait toujours manifesté des talents de compositeurs certains, talent que l'on avait encore pu constater sur le XIII de Toto, puisque son « Mad About You », co-écrit avec David Paich, se détachait très clairement de l'ensemble du disque. Le choix de ne pas composer directement aurait pu suggérer une panne d'inspiration ou une certaine désinvolture de notre homme à l'égard de ce disque, ravalé de cette manière au rang de projet alimentaire. 

Il n'en est rien. D'abord car le projet est soigné et le son de qualité : le professionnalisme et l'application sont ici de mise et cela tranche avec la multitude des productions du genre aux budgets rachitiques. Mais, l'on sent plus : la patte assez caractéristique de Joseph Williams (le refrain de « Straight to Your Heart « très reconnaissable) dotée de ce sens de la mélodie toujours si prononcé (les lignes vocales de « China Sky » de bout en bout très très plaisantes).

On a de la sorte l'impression que Williams a fait plus que poser sa voix sur l'album même s'il n'est crédité sur aucun morceau : son implication n'est pas contestable. Cela fait du projet Vertigo une réussite significative. Certes, on ne touche pas au génie, objectif par ailleurs irréaliste étant donné l'hétérogénéité significative des apports extérieurs. Mais les bons moments abondent chez Vertigo : de la ballade musclé « More Than Enough », au fichtrement accrocheur « Never Let You Go », avec ses réminiscences de Toto époque Fahrenheit (le fantôme est bel et bien présent), l'écoute de Vertigo dégage une satisfaction constante jamais prise en défaut.

Les chansons plus hard rock comme « I Want To Be Wanted » sont d'ailleurs tout aussi soignées et ne jurent pas du tout dans l'ensemble. Le plus dispensable sur cet album est en fait constitué par le bonus track : une version acoustique du titre d'ouverture franchement secondaire. C'est peu et cela ne dissuadera pas de qualifier Vertigo de « (très) agréable surprise ». Mais pouvait-on en attendre sincèrement moins de la part de Joseph Willams, le chanteur qui avait relancé Toto dans la seconde partie des années 80 ?

Baptiste (8/10)

 

Frontiers / 2003

Tracklist : 1. Not Enough Hours In The Night 2. Straight To Your Heart 3. More Than Enough 4. Never Let You Go 5. I Don t Want To Go 6. I Want To be Wanted 7. China Sky 8. Love Is Blind 9. When It Doesn t Matter 10. Sarah 11. Vertigo 12. More Than Enough – acoustic remix (Bonus Track exclusive for Europe) 

Morbid Angel – Heretic

Le voilà enfin ! Le dernier Morbid Angel. 8ème offrande du groupe. Cet album se devait de commencer par la lettre H car depuis ses débuts, Morbid Angel donne ses titres d’album en suivant scrupuleusement l’alphabet. Que de chemin parcouru depuis «Abominations of Desolation» !
On va vite survoler le cas David Vincent, autant sur « Formulas… » sa voix manquait autant sur « Hérétic » j’ai cru à nouveau l’entendre ! Mais c’est bien Steve Tucker qui se charge des vocaux. Donc Trey n’a vraiment aucun regrets à avoir ! Morbid Angel a toujours été Trey Azagtoth accompagné de son taciturne companion, Pete Sandoval.
Depuis « Domination », Trey a trouvé LE son Morbid Angel et aussi bien au niveau de la batterie et des guitares on a affaire à un album classique seconde période. Peut-être moins percutant que « Gateways… » mais les compos sont liées par un aspect malsain qui transpire sur chaque titre.
Rien qu’avec le titre « Cleansed in Pestilence » qui ouvre le bal on sent la sauvagerie contrôlée du groupe et on pense que l’on va avoir affaire a un album marathon surtout fait pour le live…Il n’en est rien car il possède aussi des breaks bien glauques. Sur cet album tout a été fait pour lui donner cette ambiance malsaine atteignant son point d’orgue sur l’enchainement de « Place of Many Death » et « Abyssous ». Ce morceau atmosphérique aux sonorité d’horreur lovecraftienne est le morceau que Trey tente de faire depuis des années à travers les diverses escapades sur tout leurs albums… Ce titre est plus envoutant que l’hypnotique « Hatework » de « Domination »…C’est cette influence qui fait que toute la musique de Morbid Angel est si atypique et sur cet album cela se ressent encore plus encore. Même le petit interlude « Memories of the Past » se plie à cette malignité qui etreint l’ album. Pour finir sur une outro classique dont seul Trey a le secret..
 
Sur la version promo il y a deux titres après l’outro, le premier a un nom explicite et on peut y entendre tout le talent de Pete Sandoval pour ceux qui douteraient encore de ses capacités puis un titre ou Trey renoue avec ses dérives de solistes type Love of Lava. Bref Trey joue admirablement bien mais j’espère que cela ne sera disponible que sur la version « Collector » de l’album car j’ai trouvé que cela cassait tout de même la globalité de l’album et que l’apport artistique était tout de même limité.
 
Je crois que Trey et ses acolytes conservent toujours une longueur d’avance sur les autres formations mais, après avoir trouvé le son qui convenait au groupe, le style si particulier, les gammes qu’affectionne Trey, ne risquent ils pas de tourner en rond ?
Cet album est un album d’une extrème maturité et je suis bien curieux de voir ce qu’il y aura au menu de I…comme «Incantations to Shub-niggurat» par exemple !????
 
Rash (08/10)
 
 
Earache / 2003
 
Track listing (53:12)
1. Cleansed in Pestilence (Blade of Elohim)
2. Enshrined by Grace 3. Beneath the Hollow 4. Curse the Flesh 5. Praise the Stench 6. Stricken Arise 7. Place of Many Death 8. Abyssous 9. God of Your Own Divinity 10. Within thy Enemy 11. Memories of the Past 12. Victorious March of Rain the Conqueror 13. Drum Check 14. Born Again
 

Summer Breeze Festival 2003 – 23 août

summerbreeze2003ban

www.summer-breeze.de
Taux de remplissage : 15.000
Son : Brouillon à correct
Lights : Inexistantes à magnifiques
Ambiance : Excellente
Moment fort : Les concerts de Dew Scented, Callenish Circle, God Dethroned, The Crown, In Flames…

Toutes les photos : cliquer ici

Le live report du samedi 23 août 2003 :

Après la journée scandinave, ce sont les Hollandais qui vont marquer les esprits pendant la journée. Retour sur le site après une nuit fraîche (alcoolisée et marquée par la contemplation ébahie de la nuit étoilée), 
Defending the faith : power métal classique, pour le peu que j'ai entendu, pas de quoi castrer un ours. 
The Armada, pas inintéressant à l'écoute, du heavy lourd mid tempo.
Koroded quant à eux font du power/trash/emo/metal et s'en sortent pas mal. Certains morceaux font penser à du pantera ou à du Machine head en plus mélodique. Le groupe est à rapprocher d'un combo ayant annulé sa venue au festival cette année, à savoir 40 grit. Dommage pour le son de gratte bien pourri, permier groupe oblige ! 
Primordial fait défection (à l'instar de Meshuggah, Darkane, Vintersorg…). le batteur s'est blessé et les irlandais seront donc absents du Summer Breeze. C'est donc Elis, groupe originaire du Lichtenstein qui fera office de remplaçant. Bonne prestation sur la Pain stage, en dépit de l'absence d'originalité dans les compos, le groupe s'en sort avec les honneurs devant un public clairsemé.
Darkseed attire plus de monde avec un metal gothique inspiré par la Finlande, qui, sans être transcendant, se révèle assez efficace sur scène.
Desaster suit sur la Pain stage pour jeter en pature un thrash / black metal tendance vieille école. La dernière chanson par exemple sonne furieusement comme Metal militia (Metallica)…Le groupe est bien en place et très efficace, déclenchant un headbanging sauvage sur ses riffs acérés. Bon set bien old school donc…

Mais il est temps de passer aux choses sérieuses et de se précipiter vers la grande scène pour se prendre une des grosses claques du festival…

Dew Scented

Dew Scented

Dew Scented s'amuse pendant le soundcheck à reprendre Slayer…. Et quand à 15 :05 le riff d'intro de Bitter conflict retentit et c'est incroyable de voir un groupe aussi précis et incisif. Le show passe vite, trop vite même, et les allemands ont assurés un de leur meilleurs concerts.
Set list : Bitter conflict / Unconditional / Soul Poison (nouveau titre sur Impact) / Life ending path / Inwards / Acts of rage (nouveau titre sur Impact) / This Grace.

La tension ne va pas retomber, grâce aux néerlandais de Callenish Circle qui ont livré un show infernal, cc-006_jpgpas de temps mort, le metal inspiré par At the gates ou Dark Tranquility à de beaux jours devant lui. Les Hollandais ont fait sensation. Le groupe sera même la révélation des festivals d'été pour Thortyir qui commençait à désespérer. Un concert écrasant, énorme, et des albums qui le sont tout autant… assurément un grand groupe !
Set list : soul messiah /witness your own oblivion / forsaken / what could have been / out of the body (cover pestilence) / obey me.

gd-008_jpgDeuxième vague en provenance des Pays Bas, God Dethroned livrera un show compact et puissant sur la grande scène. Les bataves rentrent directement dans le lard avec l'énorme " the art of immolation " tiré de l'album " the grand grimoire ". Les nouveaux morceaux tirés du dernier bébé du groupe, " into the lungs of hell ", passent bien l'épreuve de la scène et se révèlent bien plus mélodiques (" soul sweeper "). Un bon concert donc malgré, selon moi, encore quelques petites erreurs de mise en place. Tout devrait être parfait pour le " The bounded metal over Europe tour" en octobre où le groupe partagera l'affiche avec Mortcian, Exodus, Naglfar, Nuclear assault ou encore les démentiels Callenish Circle (Voir ci-dessus). 
Il temps pour le Hamster de prendre une pause après une telle déferlante sonique.
Undertow délivre sur le pain stage un concert axé sur la lourdeur, le combo est à rapprocher de groupes tels que crowbar et Eyehategod. L'impression d'écrasement est intense et, malgré une certaine linéarité, le set comporte quelques bons moments.(note pour les programmateurs, si Undertow c'est un groupe de Doom, alors Dew scented c'est du hollywood metal gore)… 
Sinner monte sur la grande scène à 17 :40, pas de grand souvenir laissé par le heavy rock du groupe. On finira même par se demander si le groupe n'a pas été programmé sur tous les gros festivals allemands juste parce que Matt est bassiste de Primal Fear… Ce dernier imposerait-il sa loi afin de faire jouer les deux combos dans les mêmes festivals ? Curieuse coïncidence quand même. 
End of green : set efficace de la dernière sensation metal gothique allemande, pas mal de monde pour les soutenir (chauvin le public allemand, mais non enfin…). Quelques bons moments (faisant songer à Type O Negative) et quelques moins bons (rappelant plutôt HIM).
Dernière salve en provenance de Hollande, le conte de fées est de retour : Within Temptation en bien meilleure place sur l'affiche, avec son nouveau décor qui change des monstroplantes, pour une prestation bien plus réussie qu'au Graspop (n'empêche, si le fameux décor n'avait pas été déjà vu sur la tournée, on aurait cru qu'il avait été volé à l'Eglise gothique du village d'Absgtmund…). Effets pyrotechniques à profusion, Sharon à reçu des cadeaux jetés par des fans : un caleçon (non ce n'était pas le mien, je prenais des photos), et un nounours jaune…
wt-0015_jpgOraidersa : Il est 19h15 et enfin WT arrive. Nous n'avons pas eu de mal à trouver des places dans les premiers rangs car Sinner jouait avant et le public était assez clairsemé. Le décor est toujours celui de la tournée avec Paradise Lost, seul changement par rapport au Graspop, les 2 anges tiennent aux creux de leurs mains non plus des spots lumineux mais des petits 'lance-flammes' qui s'activeront sur Ice Queen & Mother Earth en complément de la pyrotechnie situé sur le devant de la scène (à noter que pour une fois Sharon à fait en sorte de ne pas cramer sur place lol). Elle arrive sous un déluge de confettis en entamant les premières paroles de Deceiver of Fools, le son est correct mais on s'interroge déjà sur la prestation de Robert dont les grunts ne sont plus ce qu'ils étaient auparavant snif snif.
Sharon arpente la scène de part en part, Caged arrive ensuite de même que les premiers problèmes au niveau de la voix pour Sharon : manque de souffle, chaleur trop accablante… quoiqu'il en soit et pas seulement sur Caged, elle a eu à de nombreuses reprises des problèmes pour entamer les chansons ; on aurait pu croire à un problème de micro mais ce fut trop fréquent pour que cela soit le cas. Certains évoquent le fait qu'elle bouge un peu trop (notamment avant the promise) avant de commencer à chanter ce qui pourrait lui causer ce type d'inconvénients. Le public semble assez enthousiaste, réagit immédiatement aux sollicitations de Robert, Ruud et Sharon.

L'ambiance générale est nettement meilleure que celle du Graspop. S'enchaîne ensuite orff qui nous fait wt-007_jpgespérer un magnifique 3ème CD pour la fin de l'année, puis mother earth avec la pyrotechnie habituelle. "Running up that hill" sera assez bien accueillie par la suite mais pas autant que never ending story en acoustique. Au début de la chanson Ruud connaît quelques problèmes si je me souviens bien et Martijn 'clavier' entame quelques notes pas trop withinesque sur lesquels tous se dandineront sur scène, hormis sur le refrain on n'entendra que très peu le public : une vraie communion (au moins les allemands n'auront pas slammé sur cette chanson comme ce fut le cas une semaine auparavant à Erfurt lors du Highfield festival). Une peluche lancée sur scène à la fin de la chanson ravira Sharon (je soupçonne Hamster de l'avoir lancée !!!) avant que celle ci annonce le bouquet final : ICE QUEEN. Le titre étant actuellement en 7ème place des charts généralistes allemand, on ne sera donc pas surpris de voir une grande partie du public reprendre les paroles en chœur. Après 50 minutes de show intense, tout le groupe au son des ZU GABE se réunit sur le devant de la scène pour se faire acclamer encore une fois et ils repartent exténués (surtout Ruud) sous les applaudissements.
Hollenthon a été une bonne grosse claque. Le metal unique de ces autrichiens (menés par l'ex-leader de Pugent stench) est très bien passé sur scène, malgré le fait que toutes les orchestrations se trouvaient sur bandes. On avait parfois l'impression d'entendre un Therion extrême. Mention spéciale au morceau très arabisant. Un concert réussi et un succès populaire donc.
JBO : grosse déconnade métal allemande, le public nombreux s'amuse des speechs qui nous échappent (le guitariste / vocaliste devrait parler encore plus vite tiens…). On retiendra la reprise de Roots de Sepultura avec le chanteur déguisé en Luciano Pavarotti, ou la reprise d'Enter Sandman de Metallica, ou pour finir l'immense logo gonflable… Le groupe va fêter ses 15 ans l'année prochaine, mais vu la barrière de la langue il faudra sans doute un temps certain pour les voir en France…
Les suédois vont conclure magistralement le festival :
tc-008_jpgThe Crown (death metal brutal) va livrer un concert furieux, comme si la vie des musiciens en dépendait. La set list a fait la part belle aux compositions bien directes de " Deathrace king " (" executionner ", " total satan ") et de " crowned in terror " (" crowned in terror ", " under the whip ", " World below ") tout en oubliant pas un petit sa ut vers " hell is here " avec le tonitruant " 1999 revolution 666 " repris par le public.
Une excellente prestation en attendant In Flames qui fera sont entrée sur scène vers 23 :30. Bon, le concert if-0031_jpgd'In Flames était l'un des meilleurs sinon l'un des meilleurs du festival. Les effets pyrotechniques étaient bien au delà de ceux que proposaient les autres groupes, un immense backdrop aux couleurs de la suède, un son écrasant une set list presque parfaite (mais pourquoi il n'y avait pas Food for the gods bordel !!! à la place d'episode 666 par exemple) ???
Réponse de Björn : " on l'a beaucoup jouée et on trouvait sympa de remettre des vieux titres du premier album ". Concernant le show : " pas mal, quelques problèmes de son avec la guitare, les fesses brûlées par les effets pyrotechniques et un bon public, bon résumé non ? (rires) ". Après Cloud connected, Anders fait prêter serment au public : " répétez après moi : ce soir je jure d'être complètement déchaîné, et de faire du bruit ! " Vu les réactions du public, contrat rempli pour le groupe. Un rappel monstrueux et vers 1h30 c'est fini, le public est en miettes, le groupe à assuré un concert implacable (d'autant plus impressionnant quand on voit le flegme du groupe avant d'entrer en scène…). Tout est dit.
Lezte Instanz va tenter de succéder à la tuerie organisée par les suédois, mission presque impossible, disons que de loin les cracheurs de feu avaient l'air de mettre l'ambiance mais après In Flames difficile de voir un autre concert…
Une dernière virée, histoire de visiter le camping (dévasté) et déjà nombre de metalleux repartent chez eux. Le temps de descendre quelques bières, de piquer un caddie et de redescendre vers notre campement sous les yeux consternés de la sécurité et il faut bien faire l'amer constat que le festival est terminé… Avis unanime de la horde, l'année prochaine on revient !
Bilan : malgré quelques défections de groupes attendus, vu la qualité des concerts auxquels nous avons assisté, et les améliorations apportées sur place, nous remercions les organisateurs pour l'accueil (Georg et toute l'équipe), il va sans dire que nous serons présents pour la sixième édition en 2004 !

Hamster, Phil'em all, Thortyir, Oraidersa

Jeudi 21 août [cliquer ici] /Vendredi 22 août [cliquer ici