Archive for septembre, 2003

Queensrÿche – Tribe

Le contenu de ce Tribe avait certains atouts pour éveiller l’attention du public de Queensrÿche significativement assoupi après les deux malheureux opus Hear In The Now Frontier et Q2k. Un live réussi avait rappelé que les qualités d’interprétation du groupe restaient indemnes sur scène. Mais surtout, un certain battage avait été fait autour du retour de Chris de Garmo au sérail. Avec un peu de recul, il semble bien que la dernière nouvelle ait été un peu exagérée et que l’ancien principal compositeur du groupe, s’oriente plutôt vers une participation épisodique, plus ou moins parcimonieuse. Sa collaboration sur Tribe s’est révélée en fait importante sur trois morceaux uniquement et il est difficile de juger que si c’est bien elle qui est à pointer du doigt pour expliquer le regain d’inspiration relatif du combo de Seattle.

Regain d’inspiration relatif

J’évoque ici un « regain d’inspiration relatif » avec mûre réflexion et quelques écoutes attentives. Malgré un premier contact assez négatif, qui m’avait incliné à voir là un nouveau naufrage dans le sillage des prédécesseurs directs de Tribe, la conclusion s’est finalement imposée d’une plus grande continuité avec le dernier grand album en date de Queensryche : Promised Land. Tribe reprend en quelque sorte les choses là où Promised Land les avait laissées.

En témoigne, la lourdeur un peu orientalisante du break sur le morceau d’ouverture « Open », ainsi que le beau refrain assez langoureux et emphatique de ce même titre. Sur cette chanson mais aussi sur le reste de l’album, on retrouve cette orientation déjà nette sur Promised Land, vers des ambiances à la fois mélancoliques mais aussi lourdes et sombres. Fréquemment, les arrangements de guitare créent un tissu d’ambiance trouble, via une saturation assez brute, autour d’un riff saturé, et c’est dans la majorité des cas sur Tribe, du meilleur effet.

Geoff Tate, pilier du groupe

Le groupe est aussi de nouveau capable de pointes plus hargneuses comme sur « Desert Dance » au chant rythmé, voire de retrouver le sens du riff de jadis (« Art of Life »). Mais globalement, Tribe est plutôt calme faisant une place significative aux parties acoustiques souvent inspirées (voir celles de « Falling Behind » où Chris De Garmo arrive à conserver une certaine fraîcheur sur ses propres parties) et évidemment au chant de Geoff Tate. Constituée plus que jamais en principal pilier du groupe, la majesté et la beauté de sa voix portent de bout en bout Tribe, sauvant régulièrement des morceaux (« Doin’ Fine » autrement plutôt quelconque), voire atteignant fréquemment des sommets d’émotion : on pense au beau refrain de « Great Divide » – le morceau le plus politique évoquant le cloisonnement communautaire de la société américaine – mais surtout au superbe « Rythm of Hope ». Les deux morceaux se succèdent et alternent donc les sentiments d’inquiétude et de réconfort.

Il est d’ailleurs dommageable que les paroles ne soient pas ici reproduites, car les réflexions et les sentiments de Geoff Tate nimbent entièrement l’album, accentuant volontairement ce sentiment de spleen, mélancolique mais non désespéré. Cette teinte si attachante propre à Tribe fait tout l’intérêt de cet album, dont Queensryche n’a en rien à rougir.

Baptiste (5,5/10)
Sanctuary / 2003
Tracklist : 1. Open 2. Losing Myself  3. Desert Dance  4. Falling Behind 5. The Great Divide 6. Rhythm of Hope 7. Tribe  8. Blood  9. The Art of Life 10. Doin’ Fine

Mystery Blue – Metal Slaves

Ayant sorti son premier album en 1984, on peut aisément dire que Mystery Blue fait partie intégrante du paysage Hard français. Certes, seul Frenzy (Guitare) a survécu aux différents remaniements de line-up, mais l'esprit orignal a été conservé tout en gagnant de façon notable en qualité d'interprétation. Nathalie, la chanteuse, est sans aucun doute l'une des plus belle voix féminine du Heavy Metal, toutes nationalités confondues, usant de son organe hors du commun sans jamais en abuser. S'appuyant sur l'expérience respective de ses membres, Mystery Blue se permet, avec brio de varier les influences, proposant ainsi des titres variés.

Musicalement, chacun maîtrise avec brio son sujet et bénéficie d'une bonne production. De nombreux observateurs comparent régulièrement le groupe avec Judas Priest ; ils ne seront que conforté par la courte intro « Metal Dream » directement tirée du morceau « Turbo Lover » des Anglais.
 
A mon sens, seule l'intro " Human E.T. (Nature's Despair) " était dispensable, avec ses faux airs d'Indus. Mention spéciale pour le livret, particulièrement soigné pour un groupe non signé. Mes coups de cœur : « Dark Visions », « Slave To The Blood », « Roller Coaster Ride » et « Silent Whisper (Bloody Bastard) ».
 
Murder One [08/10]
 
 
 
Autoproduction / 2003
 
Track listing : 1. Human E.T. (Nature's Despair) 2. Slave To Blood 3. S.T.A.G.E. 4. Dark Visions 5. Metal Dream 6. Angel 7. Roller Coaster Ride 8. Desolation 9. Land Of No Rturn 10. Silent Whisper (Bloody Bastard) 11. Cry Out

Pinkostar – The Trick is to Keep Breathing

Quatuor masculin en provenance de Hambourg -Allemagne-, voici Pinkostar. Ce jeune combo mélangeant à la fois pop, rock et heavy (avec des influences allant de Pearl Jam à Placebo en passant par Prodigy, Muse et Nirvana) a suscité l'intérêt des foules et de la presse spécialisée (Visions, Legacy, Metal Heart, …) à l'automne dernier avec son premier EP "Solargirl". 
Ils nous arrivent donc en cette rentrée 2003 -après avoir joué dans plusieurs importants festivals Outre-Rhin (Taubertal, M'era Luna, Highfield)- avec un nouvel opus: The Trick is to keep breathing (album déjà dans les bacs allemand depuis le mois d'Avril) dont une chanson "Too Many Scars" est présente depuis quelques temps dans les charts alternatifs teutons (numéro 6 actuellement)
 
La composition des titres et leur style sont variées et s'enchaînent sans le moindre souci: on trouve ainsi les traditionnelles ballades pop-rock (tel "Sunday Morning" avec ses passages accoustiques ou encore "Rowdy") qui plaisent tant à nos petites soeurs et qui pourront se les passer en boucle tout en rêvant à Daniel -le chanteur qui au dire de certaines est plutôt mignon-, les titres un peu plus rock ("Low, let down and far away" titre tout à fait calibré pour être sur la BO de teenages movies ; "Sweet" qui n'a de doux que le nom), les anciens-actuels et futurs hits du groupe ("Solargirl" une de ces chansons qui après une écoute ne vous lâche plus de la journée, "Too Many Scars", "No one's control") mais également des titres plus emprunt d'émotion comme "Smile" qui n'est pas sans rappeler Staind par moment.
 
Le chant alterne assez souvent les passages mélancoliques et ceux plus rock au sein d'un même titre comme c'est le cas pour "No One's Control" avec une intro au piano très sympa, instrument que l'on retrouve aussi sur le dernier titre de cet album "Lose Yourself". La production est bonne, les mélodies bien trouvées et pour les avoir vu à 3 reprises au cours des festivals mentionnées plus haut leurs prestation scènique sont très satisfaisante.
 
Un groupe prometteur en fin de compte mais qui ne suscitera certainement pas autant d'intérêt dans notre pays que dans le sien, un peu à l'image de Black Milk ou encore de Kosheen dans un style plus rock et c'est bien dommage car ce combo comme les deux autres sont vraiment talentueux et mériteraient davantage de succès en dehors de leur pays respectif.
 
Oraidersa (07/10)
 
 
FAME – BMG – M10 / 2003
 
Track listing (58:00)
1.  Low, Let Down and Far Away 2. Keep Breathing 3. Too Many Scars 4. Buenos Dias 5. Sunday Morning 6. No One`s Control 7. Sweet 8. Smile 9. Zero Life 10. Take the Bliss 11. Flower 12. Solargirl 13. What Your Name is for 14. Fragile Sun 15. Lose Yourself