Archive for novembre, 2003

stampin_ground2003On pouvait se faire du soucis pour ce quatrième album des Anglais de Stampin' Ground suite au départ du batteur d'origine, Ade Stokes, véritable mitrailleuse lourde et pièce maîtresse du groupe de part son implication dans le processus de composition. Dès les premières mesures de l'album, nous voilà rassurés. Son successeur derrière les fûts, Neil Hutton (ex-Benediction) se révèle tout à fait à la hauteur et le groupe n'a pas perdu en agressivité ni en qualité de composition. Plus véhément que jamais, les Stampin' reviennent donc avec un nouvel opus de thrash/hardcore violent et groove à souhait, plus metal qu'auparavant, ceci étant dû en partie à la production monstrueuse d'Andy Sneap. La voix d'Adam Frakes oscille entre phrasés hardcore et hurlements thrash très gutturaux.

La musique du groupe suit la même logique, entre passages typiquement metal et mosh-parts assommantes propres au HxC. Ce qui fait la différence avec cet album, c'est simplement la qualité globale de composition et d'interprétation ainsi que la technique des musiciens. Là ou beaucoup d'autres groupes auraient sombré dans la simplicité à la limité du ridicule, Stampin' recherche toujours l'arrangement, la mélodie ou le break qui va tout dévaster et retenir l'attention de l'auditeur. L'alternance du jeu des guitaristes apporte beaucoup, entre riffs thrash acérés, arpèges morbides et rythmiques écrasantes. Quant à la batterie, ça groove à fond, ça speed à volonté et surtout ça ne lésine pas sur la double, mode rafale ou mode continu au choix !

A New Darkness Upon Us est au final un des albums les plus énergiques et puissants sortis cette année. Sans pour autant révolutionner le monde du metal, il a le mérite de s'avaler d'une traite sans lasser et d'atteindre son but : donner envie de taper sur quelqu'un… Vous pouvez d'ores et déjà cherche une place dans votre discothèque pour le ranger entre Slayer, The Haunted, Hatebreed et Biohazard.

Rano (08/10)

Century Media – M10 / 2003

Track listing (51:51) 1. A New Darkness Upon Us (Intro) 2. Don`t Need A Reason To Hate 3. Behind The Light 4. Killer Of Society 5. Dead From The Neck Up 6. The Cage 7. Bear The Scars 8. Betrayal Has A Face 9. Pain Is Weakness (Leaving The Body) 10. Unmarked Grave 11. Ashes To Scatter 12. Mantra Of A Dying World (Outro)

 

Stratovarius – Elements Part 2

stratovarius-elements2A peine six mois se sont écoulés, et on a de nouveau droit à la livraison d'une galette de l'un des leaders de la scène heavy speed européenne. Comme l'ont annoncé les membres du quintet finlandais, ce deuxième volet de Elements se veut plus traditionnel dans la démarche du groupe. Pratiquement pas d'arrangements orchestraux comme sur le part I et un album qui va directement au but. Nos Finlandais déclarent une filiation avec Visions. C'est un fait. Une chose est sûre : cet album va apporter de l'eau au moulin des détracteurs de Strato.

Alors que Elements part I entamait une démarche un peu expérimentale à base d'arrangements classiques, le part II est comme un retour en arrière sans aucune innovation. Et que dire des deux ballades de cet album ? « Luminous » pourrait figurer sur la B.O. d'un dessin animé (ils ont peut être envie de griller Metallica ?) ou d'un film pour enfant et « Liberty », avec son ambiance chants de Noël (certes ils habitent pas loin du pays du Père Noël, mais c'est pas une raison) est une catastrophe. Bref on retrouve les mêmes défauts que sur le Part I en ce qui concerne les ballades. Voilà pour le côté négatif.

Le reste ? Du bon, à n'en pas douter, les fans du groupe vont y trouver leur compte même si à première écoute, on a l'impression de n'avoir à faire à rien d'extraordinaire. La force de cet album est sa capacité à lentement, au fur et à mesure des écoutes, s'installer dans la tête et ne plus la quitter. De prime abord pas de morceaux rapides à part « Know The Difference », très efficace avec une paire de solistes déconcertant d'aisance, une sorte de réplique à « Stratofortress » et « I'm Still Alive », classique et rudement efficace. C'est plus le mid-tempo qui a inspiré grand Timo et cela est l'élément marquant de l'album ne serait ce qu'avec le morceau d'ouverture « Alpha & Omega » lent et pesant comme « Infinity ».

On peut citer « Dreamweaver » aussi, encore une autre réussite de cet album avec un super riff et une couleur propre au génie des finlandais et une excellente ligne de chant de petit Timo, c'est avec ce morceau que le lien avec Visions est le plus net. Il en va de même avec « Awaken The Giant », simple et direct avec son refrain entêtant. « I Walk To My Own Song » est le genre de morceau que grand Timo clame comme morceau ouvertement commercial et qui fait office de single comme « Eagleheart » sur le Part I. A la difference près que « I Walk To My Own Song » est un très bon cru, contrairement à son prédécesseur, avec son excellent refrain et un super solo de guitare Un petit mot sur la power ballade « Season Of Faith's Perfection » qui rattrape tout de même les deux ballades grâce au chant et à une ambiance plus sombre. 

Question production, elle est aussi exceptionnelle que celle du Part I : terriblement puissante et limpide à la fois avec comme grand gagnant Kari Kainulainen, dont la basse a été mixée plus en avant de manière fort judicieuse car elle apporte profondeur et coffre aux tempos plus lourds de cet album. Et bien sûr on n'oublie pas que nos Finlandais sont parmi les meilleurs musiciens du genre et que Timo Kotipelto, chanteur plus qu'emblématique de cette scène, est comme à son habitude époustouflant. Vous en connaissez beaucoup des groupes capable de faire l'équivalent d'un double album avec aussi peu de choses à jeter ? Moi, pas.

Vik (08/10)

 

Site officiel

NTS / 2003

Track listing (50:37) : 1. Alpha & Omega 2. I Walk To My Own Song 3. I'm Still Alive 4. Season of Faith's Perfection 5. Awaken The Giant 6. Know the difference 7. Luminous 8. Dreamweaver 9. Liberty

 

ABOMINATORnuctemeronCDDe retour avec ce troisième album studio, Abominator se surpasse encore et malgré la grande qualité de son prédécesseur, Nuctemeron Descent monte la barre un peu plus haut encore. Le black/death des australiens est encore plus violent et intense qu'auparavant, et les morceaux en général tout en gardant ce côté basique et " coup de poing " qui caractérise Abominator sont très bien construits, et les structures sont drôlement efficaces car l'intensité épileptique ne diminue en rien tout au long de l'album.
Issu de la vague désormais culte des groupes extrêmes qui ont émergé à la fin des années 90 en Australie, Abominator est évidemment un des géniteurs de ce son si caractéristique aux Australiens, mélangeant une franche influence des précurseurs du metal extrême de la fin des années 80, des prémices du black metal aux débuts du death metal, et une brutalité tout droit héritée de groupes plus récents comme Angel Corpse. Par contre Abominator se démarque quand même de ses compatriotes par le fait que les morceaux ne comportent que très peu voir même pas du tout d'influences thrash.

Nuctemon Descent, le nouvel opus du groupe donc, reste dans la même veine que ses deux prédécesseurs mais va plus loin au niveau de l'élaboration des morceaux, et de la production, qui transcende leur musique. La production est très sêche, incisive, et soignée, tout en gardant un côté assez " roots ", un côté un peu crade, mais pas au sens péjoratif du terme, je parle ici de crasse " rock'n'roll ", qui donne de la vie aux morceaux, qui leur donne du relief et accentue encore leur intensité. Les morceaux se classent dans un registre black/death relativement violent, qui alterne les riffs assez basiques mais bougrement efficaces, et les parties un peu plus fouillées en tapping et mélodiques, mais qui ne tournent jamais à la démonstration technique tant elles sont bien dosées, car cet album est loin d'être un étalage gratuit de technique.

Les musiciens jouent très bien, mais les compositions sont de qualité et ils n'ont nul besoin de se reposer sur la technique pour qu'elles sonnent, car abominator c'est avant tout un rouleau compresseur, soutenu par une batterie à la précision redoutable, qui matraque sans jamais dévier tout au long de l'album, et dont la brutale et précise régularité constitue une armature d'une efficacité redoutable aux morceaux. La voix, très agressive, ultra écorché, appuie les rythmes rapides aussi bien que lourds du disque, et son placement purement rythmique accentue l'effet " coup de poing " des morceaux. Les guitares ont uns on assez lourd, très " old school ", et nous gratifient de solos très bien exécutés et surtout très bien placés, qui ne passent pas au premier plan pendant une éternité comme tant de groupes qui en mettent partout pour pallier à la platitude de leurs compositions.

Ce nouvel opus d'Abominator enfonce donc le clou, et devrait ravir tous les fan de metal extrême, tant il fait une synthèse parfaite entre le black metal et le death metal, entre innovation et influences " old school ". Le feeling des musiciens déborde derrière la brutalité maîtrisée des morceaux, qui dégagent une ambiance vraiment très prenante, très intense, et place Abominator au rang des dignes successeurs de Angel Corpse, malheureusement prématurément disparu. Nuctemon Descent, nouvelle production de chez Osmose Productions, nous rappelle aussi que ce label est de loin le meilleur label français, et n'est qu'un avant goût de leur catalogue de choix !

Nekurat (08/10)

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Osmose Productions / 2003
Track listing (45:39)
01. Dimensions Of Mammon Enshroud 02. Cascading Carnage 03. Necrosexual Thrust 04. Intoxicated With Satanic Hate 05. Black Flames Of Expulsion 06. Scourge Immortalised 07. Nuctemeron Descent 08. Hymn To Baphomet 09. The Ultimate Ordinance Of Obliteration