Archive for janvier, 2004

Amaran – Pristine in bondage

amaran-pristine« Pristine in bondage » est le deuxième album des excellents suédois d’Amaran. Et au regard de la qualité de ce nouvel album, le label français Listenable a vraiment eu le nez fin de signer ce jeune groupe de death mélodique très prometteur. Nous avions déjà été surpris en 2002, avec la sortie de « A world depraved », très bon, notamment pour un premier essai et « Pristine in bondage », ne fait que confirmer tout le bien que l’on pensait de ce groupe. Leur death mélodique, teinté d’éléments heavy speed et trash, s’affirme et s’affine avec ce nouvel album.

Le rythme déjà, est beaucoup plus soutenu que sur le premier album, pas le temps de souffler entre les morceaux, ça galope dans tous les sens. De plus, les soli de guitare sont nombreux, mélodiques et furieux et la double pédale martèle férocement à tout va, le batteur prouvant ici son efficacité. On sent aussi que le groupe a été rejoint par un nouveau bassiste, qui a un jeu plus rond et plus chaleureux que sur les anciennes compositions des suédois, mettant plus en valeur son instrument. Mais la principale particularité du groupe, vient surtout du chant de la belle Johanna.

Autant avec une telle musique, on pourrait s’attendre à entendre un chant hurlé à la In Flames, Soilwork ou autre Arch Enemy, mais le résultat est quant à lui, bien plus proche d’un Lacuna Coil , certes, sous amphétamine. Le chant mélodique fonctionne à merveille sur cette musique, et comme leurs homologues italiens cités précédemment, la force du groupe se situe dans des lignes vocales mélodiques imparables et entêtantes. Les hits s’enchaînent donc tout naturellement, de « Atropine », en passant par « Inflict » et surtout « Without stains » et « Katharsis ». L’auditeur ne verra le temps passer à l’écoute de cette galette et c’est tant mieux. « Pristine in bondage » est assurément l’arme adéquate pour passer la fin de cet hiver rugueux et enneigé.

Elrickh (08/10) 

Site internet :  www.amaran.net 

Listenable / 2004

Track listing (43:16)
01. Atropine 02. Revolution Without Arms 03. Coming Home 04. Inflict 05. Without Stains 06. Katharsis 07. 24 Pills 08. Wraith 09. Crow Me 10. Primal Nature 11. As We Fly Mp3s : Atropine – Coming home – Inflict

 

Aegirson – Requiem Tenebrae

aegirson2004Premier album pour cette jeune formation bourguignonne après deux EP parus en 1997 et 1999. Oscillant dans un style à la croisée du heavy et du goth avec des relents blacks symphonique, ce Requiem Tenebrae nous propose 12 titres relativement variés et arrangés avec soin. Le point fort de la formation est de compter pas moins de trois chanteurs masculins aux timbres différents, en voix clairs et death ainsi que d'un excellente chanteuse. Il est un peu dommage que la production bien que claire et équilibrée soit un peu en dessous des standards actuels. Mais cela n'empêche pas de se faire une idée de ce " Requiem Tenebrae ".

De prime abord, Aegirson est composé de bons musiciens avec en particulier Priscilla Leroy qui se taille la part du lion car ses claviers sont omniprésents et inspirés. Les autres musiciens ne sont pas en reste avec Geoffroy Beaumont, guitariste soliste expérimenté et JB Chalmandrier, dont la basse, sobre et efficace, s'offre un petit solo inspiré sur l'intro de Behing the gates of hell. Le tout est soutenu par la frappe précise de Bertrand Minary. On sent que Aegirson n'est pas né de la dernière pluie. Et le contenu ? Awaiting delivrance est un morceau d'une rare beauté, Jackie Aelterman (qui a quitté le groupe) s'impose comme une des toutes meilleures chanteuses de l'hexagone avec un feeling absolument incroyable. Ce morceau, à lui seul, peut justifier l'achat de cet album.

Dans l'ensemble les climats sont diversifiés bien que les tempos soient rarement élevés, cette variété vient de l'utilisation judicieuse de guitares en clair et des claviers aux arrangements riches et aux sonorités nombreuses. Et bien sûr les différentes voix du groupe jouent un rôle essentiel dans les différentes ambiances de cet album avec même l'apparition de Thierry Lebourg de Dyslesia pour un pur morceau de heavy fort réussi au demeurant, Lost in fairyland. Ce n'est pas d'ailleurs la seule réussite de cet album, on peut citer aussi le morceau d'ouverture Escape avec son riff plombé et ses claviers black ou Terra Incognita avec son ambiance à la Therion (tout comme Behind the gates of hell, autre très bon morceau de cet album) ou encore Depth ave son refrain puissant appuyé par plusieurs voix. La démarche de Aegirson se situerait dans la voie d'un Tristania sans pour autant être un clone, loin de là, car grâce à la variété des influences de ce Requiem Tenebrae, Aegirson nous propose là une belle entrée en matière. 

Vik (07/10)

 www.aegirson.com 

Thundering records / 2004

Track listing (61:59) 01. Escape 02. Terra Incognita 03. Queen of the desert 04. Forsaken 05. Behing the gates of hell 06. Not the end 07. Awaiting deliverance 08. Depth 09. Interlude 10. Lost in fairyland 11. The wolves leader 12. Aelin amarth

 

Leiden – Empty

C'est bien de temps en temps d'écouter un disque en ne connaissant que très vaguement le groupe (je savais qu'ils sont français) et un rapide coup d'œil sur l'artwork (sobre et très réussi) me fait dire qu'on aura à faire à de la musique qui tire nettement sur le sombre. Gagné ! Premier constat, le son est énorme ! Ce premier morceau, " Empty ", déboule avec un riff de guitare bien pesant dans le genre power-metal dans des passages plus lents avec un grain de guitare définitivement death-metal. Tiens, le clavier fait son apparition, et du coup on a une couleur goth qui s'ajoute. Et puis, oh surprise, le chant arrive à son tour et c'est une chanteuse à la voix douce et mélodique qui s'impose à notre champs auditif. Premier réflexe du chroniqueur de base : un nouveau groupe de goth'metal à chanteuse ! Râté, la suite de l'album démentira cette première conclusion hâtive, car on peut essayer de cadrer, de donner des points de repères pour définir la musique de Leiden, mais certainement pas lui mettre une étiquette. Pour sa promo, Leiden se présente comme un groupe de Nu-dark. Si cela est vrai en un sens, l'appellation " nu " risque de faire fuir une partie d'amateurs potentiels de cette jeune et si talentueuse formation. A mon sens, la musique de Leiden n'a rien de " nu ". Certes, il y'a des parties de guitares plombés, jamais rapides, mais il faut plus chercher du côté du power-metal de formations comme Meshuggah, avec la déconstruction rythmique en moins. La richesse musicale de cet album l'éloigne aussi de la moyenne de ce qu'on peut écouter en matière de néo-metal.

Et puis le chant dominant est féminin et ne verse pas du tout dans le " nu ", la seconde voix est masculine et sonne totalement death-metal. Pour en revenir à ce morceau d'ouverture, la première référence qui me vient à l'esprit est Artrosis, pour le chant en particulier. Une couleur goth est bien présente sur l'ensemble de cet album, surtout due à l'utilisation marquante et experte du clavier. De nombreuses parties de guitares en clair sont disséminées tout au long de ces 11 titres, toutes brillantes de créativité et ne sombrant jamais dans la facilité d'idées trop souvent recyclées et trop évidentes (à titre d'exemple, on peut citer l'intermède instrumental qu'est " La brèche ", tout en guitare acoustique avec des relents " Opethien ". L'ensemble de la musique est vraiment sombre, le clavier, omniprésent, contribue pour beaucoup à ces atmosphères. Mais dans toute cette noirceur, la voix de Bérangère apporte une lumière qu'on pourrait qualifier de salvatrice.

Toutes les lignes de chant de cet album sont absolument superbes, toujours brillantes de créativité. On pourrait comparer sa voix à celle de Medeah de Artrosis, comme je l'ai déjà cité, mais aussi un peu sur certaines intonations à Jenni de Dying Tears. Et il y'a de superbes envolées vocales, je pourrais citer le refrain de " A new place " qui apporte comme un souffle d'air par rapport à l'ambiance oppressante du clavier avec cette ambiance de film d'horreur (son de jouet d'enfant avec une mélodie glaçante) que ne dédaignera pas Morgul ou Gloomy Grim. Je pourrais aussi citer le refrain de " Entlarvt " qui vous rentre dans la tête et qui ne vous quitte plus ou le chant envoûtant de " Spirale " (une des morceaux phare de cet album) ou bien encore " Gangrène " dont le chant me donne des frissons (et qui est mon morceau préféré de l'album). Bref, je pourrais citer tout l'album. Il est intéressant, arrivé à ce stade de dire que le chant est chanté aussi bien en anglais qu'en français ainsi qu'en allemand., et parfois la langue change au sein même d'un morceau.

Au delà de la curiosité, cela renforce encore la couleur très personnelle de la musique de Leiden et ajoute par la sonorité de la langue choisie une nouvelle dimension aux mélodies. Musicalement, l'album est merveilleusement construits, les morceaux sont variés bien que le tempo n'accélère jamais, mais Leiden est très doué pour jouer sur les contrastes grâce à un talent de composition indéniable. L'album s'écoule d'une seule traite et les quelques beats électroniques épars s'intègrent de manière très naturelle à la musique Alors Leiden est-il un nouveau groupe de metal'goth à chanteuse ? Non, ils ont bien plus que cela car Bérangère n'est qu'un élément (et quel élément !) d'un groupe pétri de talent qui ne se repose pas que sur la très belle voix de sa front-woman, au style original, et sans qu'on puisse vraiment les comparer à qui que ce soit. C'est surtout un jeune groupe qui pose la barre vraiment haut pour un premier album, une grande révélation du metal hexagonal.

Vik (09/10)

Adipocere / 2003

Track listing (..:..) 1. Empty 2. A new place 3. Les maux 4. Entlarvt 5. Das wort vom zur-tiefe-gehen 6. Spirale 7. Cry 8. Le possédé 9. La brèche 10. Gangrène 11. Vibrations