Archive for mars, 2004

Into Eternity – Buried In Oblivion

Into Eternity passe le cap du troisième album tout en conservant ses tendances schizophréniques qui caractérisent le style du groupe. Les canadiens (originaires du Saskatchewan NdVlad l'Empaleur : ils n'auraient donc rien à voir avec le groupe Into the Hell qui vient du ça-squatte-chez-ouam ? Bon ok je sors…), ne semblent pas le moins du monde avoir été perturbés par les changements de line up, le petit nouveau qui officie au chant mélodique s'en sort plutôt bien…
Quant aux compos pas de surprise pour les connaisseurs : le groupe n'a toujours pas choisi entre les deux styles qu'il affectionne, le prog et le thrash/death. Du coup on a une mixture assez improbable à mi chemin entre Dream Theater et Death. En guise d'intro une envolée de guitares dignes du metal "néo classique", puis changement de ton, les riffs se font hargneux, et speedés, et cela se poursuit tout au long de l'album. Pas de doute, le Into Eternity n'a rien d'une bande de bras cassés, le niveau technique est très relevé, le groupe maîtrise son sujet avec brio et possède un réel sens de la mélodie et des passages agressifs (le trio chant clair, chant black et chant death est vraiment réussi).
Et mine de rien l'association des deux style passe plutôt bien l'épreuve auditive. Il faut bien avouer que la production et les compos très accrocheuses y sont pour beaucoup. Alors bien sûr il vous faudra être un minimum ouvert d'esprit pour accepter ces cavalcades tantôt brutale, tantôt mélodique… Ajoutez en guise de cerise sur le gâteau un artwork signé Mathias Noren (Evergrey, Andromeda), et vous avez au bout du compte un album qui se démarque du lot habituel.

Hamster (07,5/10)

http://www.intoeternity.com/

Century Media – M10 / 2004
Track listing (..:..) 1. Splintered Visions 2. Embraced By Desolation 3. Three Dimensional Aperture 4. Beginning Of The End 5. Point Of Uncertainty 6. Spiralling Into Depression 7. Isolation 8. Buried In Oblivion 9. Black Sea Of Agony 10. Morose Seclusion

Rajna – Hidden Temple

La France a déjà prouvé à de nombreuses reprises son talent en matière de musiques "heavenly" et le groupe Rajna peut se targuer d'en être l'un des meilleurs artisans. Et ce n'est pas ce cinquième album, "Hidden temple", qui va modifier la donne.

Evoluant sous la forme d'un duo (Jeanne et Fabrice Lefebvre) depuis leur précédent effort, "The heady wine of praise", Rajna nous offre son album le plus abouti à ce jour. "Hidden temple" est un voyage musical, introspectif, il va emmener ses auditeurs dans des contrées encore inexplorées. Incontestablement envoûtantes, les compositions s'enchaînent et rentrent en résonance avec votre esprit. Une véritable communion s'installe.
Toujours inspirés par des musiques orientales et moyen orientales, les titres sont magnifiées par la sublime voix de Jeanne, qui atteint ici des niveaux divins. Des morceaux comme "Glorian" ou "Dancing with Divinities" en sont les exemples parfaits. 
Comme à son habitude, le groupe travaille à partir d'instruments traditionnels et leur maîtrise va grandissante. Mais ils ont aussi su ajouter à leur musique des éléments plus modernes et électroniques, ce qui lui donne encore une dimension supérieure.
 
L'art de Rajna est intemporel et au-delà des styles, comme a pu l'être celui de Dead Can Dance à une époque. Installez vous et laissez vous porter par l'émotion que dégage cette musique. Découvrez votre temple caché…
Enfin, jetez vous l'édition limitée de cet album. Présenté sous la forme d'un double digipack, "Hidden Temple", est accompagné d'un cd bonus "From the Ashes" avec pas moins de 15 inédits de la période 1998/2002, ainsi que d'un clip vidéo filmé lors de la prestation du groupe à Lille en 2000.
 
Elrickh (09/10)
 
 
Holy Records / 2004
 
Track listing (58:36)
1. Ranakpur 2. Buried Philae 3. Helay, Helay 4. Rajgir 5. Dancing with divinities 6. Odyssey 7. Kerala breath 8. Glorian 9. Anakera 10. Aswan 11. Hidden Temple + 3 Hidden Temple tracks
 

Inside Conflict – Spherical Mirage

Doucement mais sûrement, Inside Conflict s'installe dans le panorama metal extrême Français. Ce n'est que justice tant le groupe poitevin n'a pas chômé depuis sa création en 1998. Une première cassette démo aux relents très hardcore en 1999 suivie d'un maxi CD ainsi que d'un split 7' l'année suivante. C'est alors que les penchants les plus extrêmes du groupe commencent à se dessiner. Le premier album du groupe Unearthed from Wonderland sorti en 2001 chez Overcome confirme les données.

Un véritable brûlot de grind/death mâtiné de metalcore comme l'affectionnent Hatebreed ou All Out War. Cette petite bombe d'agression sonore est passée relativement inaperçue dans le milieu metal français, et ce malgré une reprise énorme de Brutal Bruth ainsi qu'une interprétation et une production infaillibles. 2 ans, une centaine de concerts (avec entre autres Napalm Death, Nostromo et Madball) et un split CD plus tard, revoici donc les IxC avec un nouvel album, Spherical Mirage, et il n'y a cette fois-ci plus aucune raison pour que le groupe demeure une simple figure de proue du milieu hardcore français tant cet album est abouti et résolument metal.

Le premier point marquant est le côté très brut et rock 'n' roll de cet album, notamment au niveau de la production signée Stéphane Buriez, très crûe et crade, mais au bon sens du terme. Les guitares sont désormais accordées ultra bas et de nouvelles influences pointent leur nez dans la musique du combo. Des influences stoner notamment. Prenez en pour preuve les premières minutes de cet album et l'intro de 'March of the Slaves' avec ses guitares grasses et harmonisées qui ne sont pas sans rappeler Down, Grand Magus ou le Spiritual Beggars des débuts.

Attention ceci dit, le groupe n'a pas totalement viré de bord musicalement ni sacrifié sa bestialité sur l'autel du rock 'n' roll et du groove. Spherical Mirage demeure un album de metal extrême, principalement death et grind, mais sur ces bases qui semblent inamovibles sont venus se greffer de nombreux éléments qui rendent le son d'Inside Conflict plus personnel. Outre les éléments stoner, force est de constater que les IxC ont également insufflé a leurs compositions une bonne touche death old-school, variété scandinave.

Les spectres de Entombed ou Illdisposed semblent présents tout au long de cet album, ce qui renforce le côté crado et rock 'n' roll, mais la plus grande surprise vient plutôt des quelques incursions en territoire death mélo sur les titres 'Divided Chaos' ou 'Light Control' notamment. Sur ce dernier, l'espace de quelques secondes, Djé abandonne sa voix gutturale pour s'essayer au chant mélodico-rocailleux…avec talent ! Les premières amours metalcore du combo sont toujours à l'ordre du jour et les mosh-parts foisonnent tout au long des 16 titres bien évidemment, mais l'ambiance générale du CD est plus que jamais sombre et malsaine, entre deux doses de goove. Plusieurs cerises sur le gâteau sont à signaler pour conclure : Une reprise du 'Twisted Truth' de Pestilence avec Stéphane Buriez en guest à la voix, ou encore le dernier morceau éponyme, magnifique épilogue acoustique de 5 minutes agrémenté de violoncelles envoûtants. Spherical Mirage est tout simplement un des meilleurs albums metal extrême de ce début 2004 voir même un des meilleurs albums de ce début 2004 tout court. Recommandé à tous les amateurs d'originalité dans la bestialité, et de gros son qui tâche !

Rano (09/10)

http://www.myspace.com/insideconflict

Overcome Records / 2004

Track listing (48:55) 1. March of the Slaves 2. Starfucker 3. Hate 4. Divided Chaos 5. Cold Rivers 6. Bastards of Creation 7. New Gods 8. Light Control 9. Pyromaniac 10. Gunshot to the Sky 11. Twisted Truth (reprise de Pestilence) 12. Evil Foundation 13. Threads of Ignorance 14. Aftermath 15. Jaded 16. Spherical Mirage.