On peut s'interroger sur le choix effectué par les membres de House of Lords de rappeler à vie un groupe privé de son leader et claviériste, Greg Giuffra, vite parti vers d'autres horizons après la reformation de 2001. Il n'y avait nulle raison de ternir la flamme d'un des groupes de hard rock les plus respectés de sa génération, tant House of lords avait su, notamment sur le brillant Sahara (1990) prouver sa valeur.

On ne peut nier que les éléments clés de la musique de House of Lords aient périclité avec les années et l'on retrouvera bien sur de The Power and the Myth, la technicité habituelle du groupe (bien représenté sur le titre instrumental éponyme) et son goût de l'élégance et de la sophistication.

Cependant la musique de ce nouvel opus est noyée dans une accumulation de travers et de défauts vite exaspérants. Le choix d'insister sur les ambiances orientalisantes, pas forcément inspirées systématiquement, se remarque de suite. Mais aussi un manque de dynamique qui tend à faire s'éterniser l'écoute et étaye, par forcément à raison par ailleurs, le sentiment que les morceaux sont d'une longueur excessive. En outre, on constatera vite que James Christian n'est pas à son meilleur sur ce disque, son chant manquant de relief et affichant un déficit manifeste de conviction. Le bilan est moins sombre du côté instrumental et l'on trouve quelques belles prouesses du côté du claviériste et du guitariste (les beaux thèmes de « The Power and the myth » ou les prouesses musicales de « Mind Trip »). Et puis on repère quelques morceaux de bon aloi comme les deux titres chantés ouvrant le disque : « All is Gone » ou « Am I The Only One ».

C'est cependant assez peu : « The Rapture » est l'exemple du morceau type qui assoupit l'audition avec son influences orientalisante envahissante, son chant lancinant et sa guitare émoussée. « Bitter Sweet Euphoria » est strictement du même tonneau. L'ensemble se révèle donc très vite ennuyeux et la fin du disque sonne un peu comme même une libération même si la ballade finale « Child of Rage » rehausse un peu l'intérêt et extirpe l'auditeur de sa langueur.

Un sombre tableau que voilà qui ternit clairement la réputation du combo.

Baptiste [04/10]

 

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Frontiers records – M10 / 2004

Track listing : 1. Today 2. All is gone 3. Am I the only one 4. Living in silence 5. The power and the myth 6. The rapture 7. Man who I am 8. Bitter sweet euphoria 9. Mind trip 10. Child of rage