Archive for mai, 2004

Motörhead – Inferno

La première écoute d’un nouvel album de Motörhead génère automatiquement deux types de sentiments. Tout d’abord de la joie, car cela nous ramène à nos jeunes années et automatiquement  l’on en trépigne d’impatience, mais l’inquiétude laisse également poindre le bout de son nez. En effet, même si le groupe a (très) rarement déçu en proposant des albums indignes de son statut (à part quand  même March Or Die et Bastards), le risque existe car après vingt-sept années de carrière et vingt-et-un albums (sans compter les tonnes de compilations et de lives non officiels), il est difficile de rester constant dans la créativité.
 
Déjà premier signe de satisfaction, la pochette est magnifique, représentant l’incontournable Overkill, à plusieurs facettes, en fusion au dessus d’un champ de bataille.
 
« Inferno » démarre sans le moindre temps mort par l’imparable enchaînement de « Terminal Show » et « Killers » et là on se dit : putain que c’est bon…  Le groupe joue vite, a le son auquel il nous a habitué depuis « Sacrifice » mais en encore plus énorme et les compos, très inspirées, tournent à bloc.
 
Après, le tempo ralenti un poil, et la suite de l’album s’alterne ainsi entre morceaux très enlevés et d’autres plus lourds. Le solos de Phil Campbell sont constant dans l’excellence (eux aussi parmi ses meilleurs jamais écrits) et le guitariste bénéficie d’un volume adéquat permettant d’en profiter pleinement.
 
Rien à dire sur le jeu de Mikkey Dee, qui est totalement conforme à ce que nous propose constamment le batteur que ce soit sur album ou en live : Il frappe fort, a la régularité d’un métronome et a un son énorme.
 
Quelques titres tranchent un peu : le plus rock « Life's A Bitch », l’inévitable ballade pourrie (Lemmy en glisse une par album) « Keys To The Kingdom » et enfin le dispensable blues « Whorehouse Blues ». Finalement on se dit que Inferno aurait été une totale tuerie sans ces deux derniers titres, et aurait malgré cela totalisé dix morceaux, ce qui aurait été largement suffisant. Il n’empêche qu’ Inferno est le meilleur album de Motörhead depuis Overnight Sensation et qu’il bénéficie d’une production exceptionnelle.
 
Nota : L’édition limitée contiendra un DVD avec les clips « Brave New World » et « Serial Killer », « We are Motörhead » Live et un making of.
 
[8,5/10] Murder-One
 
 
 
 
SPV / 2004
 
Tracklist (55:48) : 01. Terminal Show 02. Killers 03. In The Name Of The Tragedy 04. Suicide 05. Life's A Bitch 06. Down On Me 07. In The Black 08. Fight 09. Year Of The Wolf 10. Keys To The Kingdom 11. Smiling Like A Killer 12. Whorehouse Blues

 

Slipknot – Vol. 3 The Subliminal Verses

Slipknot_Vol._3On dit toujours que l'étape du troisième album est déterminante, la horde de Des Moines n'échappe pas à la règle et risque de susciter des réactions violentes à l'image des deux premiers opus du groupe. Car assurément, dès l'intro, on voit bien que Slipknot cherche à sortir d'une formule dans laquelle il s'était enfermé, au point de susciter de la part des membres du groupe une foultitude de projets bien éloignés des gimmicks de la maison mère… Le premier morceau en témoigne, Slipknot cherche sans doute à trouver une nouveau souffle histoire d'éviter la répétition en boucle d'une formule cataclysmique qui ne surprend plus personne.
Et on se retrouve avec un album le cul entre deux chaises, avec pour terrain connu une bonne moitié des compos dans la veine des précédents (ça hurle, blaste et fonce dans le tas, que du bonheur en somme pour les afficionados de l'Iowa metal, "The blister exists", "Three nil", "Duality"), et de l'autre des compos pour le meilleur et pour le pire..
La première ballade se situe dans la première catégorie, oui vous avez bien lu, "Circle", ou vous pourrez fredonner Slipknot avec une guitare acoustique au coin du feu … il vous manquera les violons mais on ne peut pas tout avoir… Alors bien évidemment, la réputation du groupe dangereux qui dévaste tout sur son passage va en patir, des coeurs en guimauve se cachent donc derrière les déguisements et les masques… Le groupe repart ensuite dans les tréfonds de la terreur sonique… ou l'on note que Slayer fait bien partie de leurs influences (les ignobles solis de guitares lachés à toute vitesse)…
Puis arrive le pire, "Vermilion pt 2", autant la première ballade était étrange au beau milieu du champ de bataille mais pas désagréable, mais la deuxième vire à la niaiserie digne des Staind et autres Nickelback… C'est tout de même touchant de les voir confondre ainsi maturité et épanchements larmoyants. Cela dit les mouchoirs n'étant pas fournis avec l'édition limitée, le groupe pousse le bouchon niais en mixant couplet énervé dans "The nameless" et passages dégoulinants (à quand les ours en peluche Slipknot ?), et les choeurs sont à se tordre de rire… (non on ne va pas pleurer, fallait filer le mouchoir slipknot avec !). \r\nLa fin de l'album n'est pas des plus enthousiasmante, avec une compo au rythme de mastodonte et lourde…
Et voilà le coup de grâce, imaginez Slipknot qui découvre No Quarter de Led Zeppelin et qui concocte un titre dans le genre à sa sauce (encore les choeurs niais), "Danger keep away" porte bien mal son nom en l'occurence… Bilan : un premier album qui avait créé la surprise, un deuxième rentre dedans mais sans innovation, et un troisième qui offre en guise d'évolution un bon paquet de guimauve (au chapitre changement on ne retiendra que le titre qui ouvre l'album dont le travail sur l'ambiance glauque mérite l'écoute, et la ballade Circle). Pas convaincant loin s'en faut, en dépit d'une production énorme signée Rick Rubin (Slayer pour les ivoles et Red Hot chili Peppers pour les gentils), et de deux trois tueries tout de même (le premier tiers de l'album).

Hamster (04/10)

www.slipknot1.com

www.facebook.com/slipknot

Roadrunner / 2004

Tracklisting (60:00)
1. Prelude 3.0 2. Blister Exists 3. Three Nil 4. Duality 5. Opium of the People 6. Circle 7. Welcome 8. Vermilion 9. Pulse of the Maggots 10. Before I Forget 11. Vermilion, Pt. 2 12. Nameless 13. Virus of Life 14. Danger – Keep Away