Il est bien difficile d’aborder ce premier album des français d’Aquilon. Le mélange des multiples influences des six membres du groupe rend complexe l’appréhension de chaque titre qui est tout sauf immédiate. C’est un bon point me direz-vous cela les rend unique dans leur approche du métal et vous aurez en partie raison mais dans ce cas, il est nécessaire de bien maîtriser son sujet et le fait de vouloir mettre beaucoup (trop ?) d’éléments (cassure de rythmes, mélange des voix…) au sein de chaque entité de cet opus rend les premières écoutes assez difficiles pour ne pas dire pénibles.
Passé ce cap de quelques écoutes, on peut découvrir assez sereinement la musique d’Aquilon et s’accommoder de la basse très présente accompagnée de touches électros sur « Articuler les chapitres » tout en découvrant les parties vocales agressives ou claires d’Alexandre plutôt convaincantes surtout sur les titres chantés en français. Les guitares, quant à elles, sont assez discrètes sur tout l’album par rapport au couple basse/batterie bien qu’elles sachent intervenir de façon judicieuse pour donner une ambiance propre à chaque morceau.
« Play the victim » permet de découvrir la voix d’Anne et le clavier se fait marquant sur l’intro de « Les ombres de quatre murs » mais il faudra attendre « Les témoins de l’aube » pour enfin reconnaître le talent d’Aquilon, sous-jacent jusque là. Ce titre est la symbiose du savoir faire du groupe où l’on retrouve toutes les caractéristiques du combo dispersées jusque là, le point marquant étant le refrain accrocheur qui vous trotte dans la tête le reste de la journée, non pas que ce soit l’objectif premier d’un bon album mais c’est visiblement le travail que s’est évertué à réaliser Aquilon sans y parvenir. La suite de l’album échappera également à ce côté accrocheur et plus direct, seul « My madness » peut rivaliser au titre de meilleur morceau de l’album.
Le dernier titre totalement acoustique avec Anne au chant fait figure de bonus puisque totalement en décalage par rapport au reste, placé en milieu d’album il aurait peut être fait tâche mais aurait eu le mérite de relancer mon intérêt pour la suite.
En résumé, Aquilon ne correspond pas tout à fait à la définition du dictionnaire qui parle d’un vent du nord, froid et violent. On met plus d’espoir dans cet Aquilon musical même s’il se cherche encore sur ce premier album je suis par contre persuadé que l’étape suivante leur permettra de marquer les esprits, la qualité des musiciens n’étant nullement remise en cause.
Clayman (06/10)
Adipocere / 2004
Tracklisting (51:49)
1. Articuler les chapitres 2. Play the victim 3. ABC of time 4. Les ombres de quatre murs 5. Témoins de l’aube 6. Intramedia; 7. Pulse 8. My madness 9. Univers 10. Tracer les contours 11. As I was a child (bonus)