Le gros challenge des labels aujourd’hui est de trouver le groupe de metalcore (ou pour moi disons plutôt thrash/death mélodique) qui saura l’emporter sur tous les autres, Roadrunner et Earache sont les champions actuellement bien que Nuclear Blast et Century Media s’attellent à la tâche.
Trivium, dont la moyenne d’âge tourne autour de la vingtaine, vient donc de signer avec Roadrunner et force est de constater que ce groupe tient la dragée haute à tous ses concurrents.
L’alliance mélodie, puissance et agressivité n’est pas une sauce qui prend à coup sûr, il faut manier les ingrédients avec savoir faire et si possible amener une légère touche personnelle pour perfectionner la préparation et ainsi montrer que vous avez su dépasser les recettes prédéfinies par les leaders de la scène. Le talent, pour la composition, est une chose que Trivium a intégrée à merveille, les éléments ne sont pas nouveau c’est certain mais l’agencement de l’ensemble est bluffant de maîtrise.
Tout est dosé savamment pour laisser la place à douze compositions d’une saveur mainte fois utilisée et pourtant si savoureuse si l’on sait laisser de côté les références (toujours les mêmes) qui ne manqueront pas de vous traverser l’esprit.
L’acoustique « The end of everything » ne vous prépare pas à l’avalanche qui va vous secouer à l’entame de “Rain” et de ses consoeurs jusqu’au titre le plus marquant de l’album, « A gunshot to the head of trepidation », une pièce majeure dans la courte histoire du soi-disant metalcore, un titre tout simplement magistral dans un style encore plus large qu’est le death mélodique. Tout n’est que plaisir dans ce titre, double grosse caisse de feu, solo de haute volée, mélodie imparable, voix ciselées et travaillées pour le meilleur.
Pour prendre un exemple, je le clame haut et fort, Trivium enfonce Soilwork sans problème (ben oui, mon aversion pour Soilwork est permanente) même si ceux-ci ont su tenir sur la distance. Passée la fougue et la rage de la jeunesse, restera–t-il quelque chose de Trivium, rien n’est moins sûr.
En tout cas, profitons de l’instant présent et sachons apprécier à sa juste valeur cette décharge énergétique bienfaisante.
Délectez-vous et si jamais Trivium tombe dans les oubliettes, il restera ce « Ascendancy » qui m’aura marqué avec son second album bien plus que les suédois cités ci-dessus.Reste à savoir si ces quatre américains peuvent tenir une scène. Dans l’affirmative, gageons que Trivium ira loin. Si son label est à ses côtés, si le groupe réussit à proposer un successeur digne de ce nom à cet album (avec une pochette de meilleur goût, espérons le) et si le style ne tombe pas en désuétude, on en reparlera.
Clayman (08/10)
www.trivium.org/album/ascendancy-18796
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Roadrunner / 2005
Tracklisting (55:16)
1. The End Of Everything 2. Rain 3. Pull Harder On The Strings Of Your Martyr 4. Drowned And Torn Asunder 5. Ascendancy 6. A Gunshsot To The Head Of Trepidation 7. Like Light To The Flies 8. Dying In Your Arms 9. The Deceived 10. Suffocating Sight 11. Departure 12. Declaration