Archive for octobre, 2005

Misanthrope – Metal Hurlant

misanthrope_metalhurlantEnvers et contre tout, Misanthrope tient le cap et demeure l’un des fleurons de la scène metal française en supportant un tant soit peu les détracteurs et les changements de line up. Justement pour l’élaboration du présent album, le septième, Misanthrope a lâché les fauves pour faire hurler son metal (!!!), bénéficiant d’une équipe stabilisée à l’entame de la création de cette énième ode francophone au metal, ce qui est une première. Exit ici la sensibilité dont a pu faire preuve le poulain historique d’Holy Records, les titres ici présentés sont tous des brûlots cinglants mettant en avant toute la générosité propre au groupe.

Agressivité, puissance, théâtralité malsaine, inspiration poétique, déclamations torturées de son altesse de l’Argilière, tout est ici regroupé à première vue pour faire de cet album un digne représentant de la discographie déjà bien fournie des français. Il est bien difficile d’exprimer le ressenti envers cet album, les surprises sont peu nombreuses, aucune note ne dépareille du reste et chacun de ces huit titres auraient très bien pu figurer sur n’importe quel autre album du groupe à partir de Visionnaire sans faire tâche. Hormis le fait qu’un seul titre « Reine Martyre » calme l’ambiance, le reste vous martèle le crâne si tant est que vous supportiez les vocaux de son altesse indécrottable et défenseur de sa cause depuis maintenant quinze ans.

Ce Metal Hurlant n’a pas la saveur du triptyque Visionnaire, Libertine Humiliations et Misanthrope Immorte et aucun des titres ne provoque en moi l’envie d’en découdre ressentie à la découverte des mélopées des trois albums cités ci-dessus, mis à part « Le Supplicié » placé en fin d’album qui a égayé mon écoute et retenu mon attention grâce à un refrain et des riffs accrocheurs. L’ensemble se veut sauvage et quasiment sans fioriture, le style unique du groupe est toujours au rendez-vous cela ne fait aucun doute mais il baigne justement trop dans le sacro-saint vœu de mettre à mal tout auditeur s’aventurant dans le monde du Misanthrope perdant ainsi en mélodie accrocheuse ce qu’il gagne en agressivité et en sauvagerie.

Ne vous y trompez pas, toute la science musicale acquise par le groupe ressurgit à l’envie, rythme syncopé, arrangements grandiloquents, textes inspirés et créatifs à nul autre pareil. La personnalité de Misanthrope demeure intacte mais mon envie d’approfondir et de perfectionner mon écoute et ma découverte du groupe s’affadit sans aucun doute avec le temps. Je ne peux que reconnaître qu’à défaut d’être toujours intéressé par la musique de Misanthrope, ceux-ci ont toujours su proposer des produits de qualité dans tous les sens du terme. Que l’on aime ou pas, Misanthrope poursuit son travail avec passion et conviction, proposant à nouveau une édition spéciale de son album comprenant un second CD aux spécifications alléchantes que je n’ai pu découvrir avec le CD promo. Même si cet album est loin d’être mon préféré du groupe (bien que le titre « Le supplicié » soit vraiment terrible, je me répète), il n’en demeure pas moins un très bon album de metal.

P.S. : Disque 2 : 1. Maître du temps 2. Sulfureuses contestations 3. Le commerce du crime 4. Plus de descendance (invité : Patrick Rondat, guitare solo) 5. Théologie du misanthrope (instr.) 6. Le triptyque des enfers (instr.) 7. The stud farm of amazones (Eng. version) 8. Supplication for god (Eng. version) (version duo avec You Oshima de Kadenzza)

Clayman (07/10)

Site Officiel : www.misanthrope-metal.com

Myspace Officiel : www.myspace.com/misanthropeofficial

Facebook : www.facebook.com/misanthrope.official

Holy Records / 2005

Tracklist (50 mn) :  01. L'exaltation de la croix 02. Théologie du Misanthrope 03. Sentiment nocturne 04. Reine martyre 05. Le triptyque des enfers 06. Le haras d'amazones 07. Metal hurlant 08. Le supplicié

 

Soulfy – Dark Ages

Attention attention ! Même si, comme beaucoup, vous n’attendiez plus rien de Max Cavalera depuis longtemps, vous vous devez absolument de laisser sa chance à ce cinquième opus de Soufly qui constitue une des toutes meilleures surprises de cette fin d’année !
La raison ? N’y allons pas par quatre chemins : cet album est une tuerie et aurait pu (dû ?) être la suite logique de Chaos A.D. ou de Arise.
 
En effet, bien que l’esprit Soulfly soit toujours présent, « Dark Ages » renoue avec le thrash virulent qui a fait la gloire de Sepultura dans les années 80 et 90. Ainsi, passé le premier titre très efficace mais somme toute très classique pour du Soulfly « Babylon », Max et sa bande vous invitent, dès « I and I », à replonger presque 15 ans en arrière. Riffs acérés mais mélodiques, rythmiques speed typiquement thrash, double au taquet et soli à gogo sont au rendez-vous (un énorme bravo au guitariste d’Ill Nino qui démontre une aisance technique impressionnante ainsi qu’une inspiration à toute épreuve !). Dans ce registre on retiendra particulièrement les titres «  Carved Inside », « Frontlines » ou encore « Fuel The Hate », véritables petits concentrés de haine, de violence, de groove et de mélodie ; les expérimentations world music s’intégrant mieux que jamais à ce cocktail jouissif.
Un autre point fort de cet album réside dans sa diversité : « Molotov » est une véritable détonation typiquement hardcore, « Corrosion Creeps » (sûrement un des tous meilleurs morceaux de l’album) semble être le rejeton d’un accouplement sauvage entre Biohazard et Slayer quand des titres comme « The March » ou « Riotstarter » renouent respectivement avec les esprits de Nailbomb et de l’album Roots de Sepu’. 
Et comme rien ne semble avoir été laissé au hasard cette fois-ci, même le long instrumental de fin (le numéro cinq de la série des « Soulfly ») est une réussite absolue et vous procurera dix minutes durant un sentiment d’évasion et de voyage en de lointaines contrées inconnues.
 
Certains taxeront Cavalera d’opportunisme, d’autres pourront toujours critiquer la puérilité des paroles ou le côté « déjà-vu  » de certains riffs, ce CD n’en demeure pas moins une grosse tuerie qui risque d’en réconcilier plus d’un avec la bande à Max. Quant à Max justement, il prouve que c’est quand on l’attend le moins qu’il refait surface en faisant la nique à toute une clique de jeunes groupes qui souhaiteraient bien être calife à la place du calife. Une grande figure du metal moderne est de retour avec une inspiration débordante. Bravo, merci et respect !
 
Rano (08.5/10)
 
Site Officiel : www.soulflyweb.com
 
Myspace Officiel : www.myspace.com/soulfly

 

Roadrunner / Universal – 2005
 
Tracklist (66:34) :
1. The dark Ages 2. Babylon 3. I and I 4. Carved inside 5. Arise again 6. Molotov 7. Frontlines 8. Innerspirit 9. Corrosion Creeps 10. Riotstarter 11. Bleak 12. (The) March 13. Fuel the Hate 14. Staystrong 15. Soulfly V