Album incroyable ou grande escroquerie du rock n'roll, c'est bien la question que l'on pouvait se poser à la lecture de la biographie, ou des critiques outre Rhin au sujet de The Ocean… Et pourtant, à l'écoute d'Aeolian, on a bien l'impression d'avoir affaire à une réplique teutonne aux Isis, Neurosis et autres Cult Of Luna. Cela dit le groupe possède suffisamment d'expérience pour ne pas se contenter d'une simple reprise d'une formule dont nous connaissons désormais les contours par coeur. Sévissant depuis 5 ans, "Aeolian" représente tout de même le 4ème effort discographique du groupe. La musique se situe dans une noirceur digne de Neurosis, un soupçon de hardcore et une bonne dose de death metal, les guitares lachent des riffs crasseux, la section rythmique se chargeant d'annoncer les nombreuses variations de tempo auquel le groupe donne libre cours, allant jusqu'au chaos sonique sans concession. Rapidement on se rend compte que les allemands possèdent un sens de l'agression tout particulier, nettement plus développé que les groupes qui évoluent dans un style similaire, à moins bien sûr de songer au très médiatisé (un poil surfait ?) Dillinger Escape Plan. Quant aux textes, on y trouve de tout selon le guitariste Robin Staps : des poètes (The City In The Sea d'Egdar Allan Poe, et Une Saison En Enfer d'Arthur Rimbaud), ou un site internet pour adultes (necrobabes.com avis aux amateurs). Au rayon surprise, le titre "One With The The Ocean", inspiré par Darkane selon Robin Staps, le côté sauvage en plus, moins technique que les suédois mais efficace à n'en pas douter. On retiendra également la volonté du groupe de faire appel à une demie douzaine de vocalistes, une vraie famille de grizzly tous plus furieux les uns que les autres. L'album loin d'être immédiatement accessible, devrait néanmoins convaincre les amateurs de sensations metalliques hors du commun.

Hamster (08/10)

 www.theoceancollective.com

Metal Blade / 2005

Tracklist (53:28)
01. The City In The Sea 02. Dead Serious & highly Professionnal 03. Austerity 04. Killing The Flies 05. Une Saison En Enfer 06. Necrobabes.com 07. One With The Ocean 08. Swoon 09. Queen Of The Food Chain 10. Inertia

Battleroar est une relativement jeune formation qui n’avait, avant ce « Age Of Chaos », qu’un seul album éponyme paru en 2003 à son actif. Comme beaucoup de groupes Helléniques, le combo s’exprime au travers d’un Power-Metal emprunt de classicisme, mais avec chez eux une préférence pour le True Metal. Le premier disque avait été relativement bien accueilli, car même si il n’était pas transcendant, avec pas mal de défauts de jeunesse, il était tout de même plaisant.

Deux ans plus tard voici donc « Age Of Chaos » et sa pochette dans le même esprit que l’album précédent mais en plus violent et sombre. Après la très longue introduction mêlant électro-acoustique et chant « The Wonderer » qui ne donne pas vraiment la patate, les choses sérieuses arrivent avec un titre enlevé : « Vampire Killer ». La production sonne plus que pauvrette et le chant est quasiment insupportable.

Tout l’album reste sur cette base poussive, seuls quelques solos plutôt sympas venant briller, et bien vite la lassitude guette. Jamais ce disque ne décolle réellement, les titres s'enchaînant dans un océan de platitude.

Les erreurs excusables sur un premier essai le sont moins pour un deuxième effort. A l’heure où pas mal de groupes sortent des productions plus que correctes en enregistrant dans leur cave, Battleroar nous propose un album avec un son limite démo. Si l’on ajoute à ça le manque d’inspiration et le chant horrible, on en arrive vite à la conclusion que « Age Of Chaos » est à éviter et que si le groupe n’opère pas rapidement un sévère revirement, il pourra être considéré comme étant tombé au champ de bataille.

Murder one (02/10)

www.battleroar.com

Black Lotus – Season Of Mist / 2005

Tracklist (58:13 mn) : 01. The Wonderer 02. Vampire Killer 03. Siegecraft 04. The Tower Of The Elephant 05. Deep Buried Faith 06. Dyvim Tvar 07. Sword Of Crom 08. Narsil (Reforge The Sword) 09. Calm Before The Storm 10. Dreams On Steel

Après le dévastateur album live « De Profundis Clamavi Ad Te Domine » enregistré au Chili et sorti l’année dernière, j’avais un peu peur du prochain opus studio des suédois de Dark Funeral. Diabolis Interium avait déjà mis la barre très haute avec des titres comme « The Arrival Of Satan’s Empire » ou « Hail Murder », mais datait quand même de 2001. Attera Totus Sanctus (qui veut dire en avec mon latin approximatif  : destruction de tout ce qui est saint) arrive donc à point nommé pour ce dernier trimestre 2005.

Les guerriers infernaux de Emperor Magus Caligula remettent donc le couvert mais sont cette fois produit par Daniel Bergstrand (In Flames, Meshuggah, Strapping Young Lad, Behemoth entre autre) et non l’incontournable Peter Tägtgren des Abyss Studios. La production n’est donc vraiment pas en reste et la griffe « Dark Fu » est nette et toujours aussi haineuse.

Au niveau du contenu et bien ça reste du Dark Funeral, toujours imité mais jamais égalé. C’est à dire du brutal black metal ultra rapide, très violent et sans concessions. La voix de Caligula a été un peu plus mise en avant et est toujours aussi percutante, en live c’est efficace et il reste un très bon frontman. Toujours rien à dire sur le boulot de Lord Arhiman et Chaq Mol qui nous sortent des riffs tous plus « evil » les uns que les autres, ils se permettent même quelques arpèges dans certaines tracks (notamment « King Antichrist »), ce qui donne parfois un petit coté mélodique et qui aère un peu les compos. Quand à Matte Modin, qui est batteur chez Dark Funeral depuis Diabolis Interium, il reste vraiment impressionant. Une machine de guerre qui blast beat sans discontinuer, il suffit de l’avoir subit en live une fois pour s’en souvenir sans problèmes. Le seul morceau un peu mou de Attera Totus Sanctus est « Atrum Regina », mais il permet de respirer un peu car l’album et le style pratiqué sont denses comme à chaque fois.

Au niveau des compos rien de bien changeant, si on n'est pas habitué au black de Dark Funeral on ne va pas trouver de grande différence entre les morceaux. Pour ceux qui ont l’oreille brutale et qui sont adeptes des flots de haine et de violence de nos suédois, il n’y a pas de soucis à se faire, des titres comme « Godhate » ou « Angel Flesh Impaler » le montrent bien. Au niveau des lyrics j’avoue être assez surpris car elles sont plutôt bonnes. D’habitude Caligula et ses prédécesseurs vociféraient des « SATAN !!! » 150 fois par morceau et là pas une seule fois il n’est fait de référence à notre grand cornu préféré. Le thème est plutôt centré sur le Christ et les penchants qu’ont les humains pour la destruction.

En bref, pas de grosse révolution mais toujours de l'efficacité. Fans de Dark Funeral vous ne serez clairement pas déçus. Amateurs de brutal black voire de metal extrême tout court, foncez dessus, car un Dark Funeral c’est toujours bon à prendre ! Hails To The Unholy Ones !

Vice (08.5/10)

www.darkfuneral.se

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Regain Records / 2005 

Tracklist (42:58) : 1. King Antichrist 2. 666 Voices Inside 3. Attera Totus Sanctus 4. Godhate 5. Atrum Regina 6. Angel Flesh Impaled 7. Feed On The Mortals 8. Final Ritual