Archive for novembre, 2005

Biocide_MeurfyIl se trouve que la vie est plutôt bien faite à certains moments. Peu motivé par le fait de faire cette chronique, j'ai longtemps repoussé les assaults de notre redac' chef pour finalement accepter sous peine de sevrage Death metallique. Mes raisons étaient que j'avais vu le groupe, il y a quelques années et que leur musique ne m'avait pas forcément accroché (jeunesse quand tu nous tiens). Ne jamais rester sur une première impression, voilà ce que, toi lecteur de cette chronique, je t'invite désormais à faire ! Si j'étais resté sur mes acquis je serais passé à côté de quelque chose.

Biocide est donc un groupe de Marseille , issu de la scène hardcore, qui sévit sur la scène française depuis 1995, auteur d'un album, "Narkosia" et de quelques auto prods. Le groupe se rode sur scène et qualifie sa musique comme étant du "psychegroovecore". C'est pourtant, je pense, beaucoup plus complexe que ça.

Tout au long des nombreuses écoutes de cet album, les noms de Faith no more, King's X, Mike Patton, Pink Floyd, Scott Weiland, Primus et bien d'autres me sont venus à l'esprit. D'excellentes influences qui ne bouffent pas le groupe qui réussit à garder sa personnalité propre et à nous proposer d'explorer un passionnant univers musical, ce qui est bien le principal et qui se fait rare de nos jours.

La voix du chanteur fait tout de suite penser à Mike Patton, tout en gardant une identité particulière (sur le morceau "Meufry"). Les musiciens ne sont pas en reste car proposant des compos musicalement solides et carrés comme "My memory is woolly" qui évoque King's X dans ses meilleurs moments dont l'instrumentation est très classieuse. Les clins d'oeils au jazz ("Winky"), à la fusion, à ce bon vieux rock grunge (l'intro de "60 floors…") démontrent que le groupe est plus qu'ouvert et original. Noublions pas les morceaux flirtant avec l'ambiant tel qu' un intriguant "Drugs" tout en ambiances, vocaux "Pattoniens" qui donnent un bon aperçu des capacités du vocaliste.

Avec plus de 200 concerts à son actif , on peut facilement deviner que les membres du groupe ne sont pas des manchots et cela s'entend (le quasi instrumental "60 floors to learn how to fly") durant les 48 petites minutes que dure la galette.

Avec ce nouvel opus Biocide frappe un grand coup dans la scène metal actuelle.Vraiment metal ? Plus proche du progressif et du rock certes, oui mais le tout est original, accessible sans être démonstratif, mais comme le dit le viel adage: "peut importe le flacon tant qu'on à l'ivresse".

Nico (09.5/10)

 

Active Entertainment / 2005

Tracklist (47:35 mn) : 1.Meurfy 2.Nothing 3.Ayayay 4.My memory is wooly 5.Drugs 6.60 floors how to fly 7.Winky 8.Voices 9.N.L.T.H 10.Yuholl 11.Sue Helen

 

Clawfinger-hate_yourself_with_styleLorsque le grand tyran poilu m’a « offert » un nouveau disque, ma réaction aurait presque pu être comparée à celle de Pierre (Thierry Lermite) dans le Père Noël est une Ordure : « Oooohhh, un nouveau CiDi….Aaaaahhh (sur le ton blasé !) un nouveau Clawfinger ! ». Mouais, ben pour un cadeau empoisonné, on ne pouvait pas mieux tomber ! Car si les trois premiers albums du groupe étaient de pures bombes de rap-metal qui défouraille bien comme il faut, la suite de la discographie des Suédois laisse à désirer. Et il en va de même pour cette sixième production. Si Zeros And Heroes, la précédente réalisation de Zak Tell & Co., laissait entrevoir des lendemains plus ou moins chantant, Hate Yourself With Style se mord sévèrement la queue. On retrouve effectivement ici tous les ingrédients qui ont fait de Clawfinger un groupe innovant….il y a dix ans ! Cette nouvelle galette sonne effectivement retro. 

Oh certes, les gars s’y connaissent comme pas deux pour faire « groover » leur musique mais tout cela sonne malheureusement creux. Sans parler des textes qui feraient presque passer un groupe d’emocore pour du Spinoza. La révolte c’est bien joli quand on a quinze ans, mais après une décennies à clamer que « le monde il est trop méchant / et puis les gens se sont que des hypocrites / et puis j’en ai marre que ce soit l’argent qui gouverne le monde / alors je me rebelle et je crie ma colère à la face du monde, NA ! », il serait peut-être temps de faire évoluer le propos. Attention, nous ne demandons pas à Clawfinger de renier ses racines ni ses idées, mais de les exprimer de façon moins puérile. Ils ont grandi…et leur public aussi ! Il reste cependant quelques titres qui sauvent le bateau du naufrage comme les efficaces “Dirty Lies” (aux textes encore une fois trop naïfs) ou “What We’ve Got Is What You’re Getting”, mais rien qui ne fasse oublier le passé du groupe dont le fabuleux “Nigger”. Bref, après être passé à quelques millimètres des groupes de première zone, Clawfinger stagne et s’enfonce dans cette série de formations au fort potentiel mais qui sombrent inéluctablement dans l’oubli. Aller les gars, on vous aime bien quand même !

Kalogero (04/10)

www.clawfinger.net

www.facebook.com/clawfinger.net

Nuclear Blast – Nocturne / 2005

Tracklist (39:23) : 01. The Faggot In You 02. Hate Yourself With Style 03. Dirty Lies 04. The Best & The Worst 05. Breakout (Embrace The Child Inside You) 06. Right To Rape 07. What We’ve Got Is What You’re Getting 08. Sick Of Myself 09. Hypocrite 10. Without A Case 11. God Is Dead

 

Criterion – The Dominant

Criterion_thedominantLes suédois de Criterion ont commencé leur carrière en 1992 en tant que groupe de reprises de Metallica. Après quelques années à affuter leurs grattes et leurs fûts et s'étant pris des refus de la part des labels avec leur première démo nommée « Sanctuary », Criterion attire Morbid Records en 2003 avec leur première vraie démo « Blackened Memories » (titre qui figure également sur cet album). Criterion signe son premier contrat de production d'album.

On peut dire que ça à sacrément évolué depuis leurs débuts en tant que sosies des « four horsemen », car à présent Criterion fait dans le brutal death. Kim Nybakken le principal guitariste, est aussi le compositeur du groupe et s'occupe tant des lyrics que de la rythmique et des solos. C'est là que je mets un petit bémol dans l'étiquette de brutal death du groupe en fait. Certes c'est violent et particulierement bourrin, mais certains passages font énormement penser à la scène thrash/death mélodique suédoise et entre autre At The Gates, The Haunted et Carnal Forge pour ne citer que les plus typiques. C'est notament dû à la présence quasi cyclique des solos et aux ralentissements que cela peut engendrer que le coté brutal du groupe pêche un peu parfois. Petite anecdote, sur le morceau « Last Breath » il y a un riff typiquement Loudblastien, on se croirait presque sur Cross The Threshold. 

Ce mélange n'est pas pour déplaire l'auditeur de musique extrême que je suis, Criterion parcourt le paysage death tout au long de leurs titres. Néanmoins le gros de l'album se constitue de riffs assassins et de tabassements de batterie qui est d'ailleurs plutôt lourde. Ici on a peu de blast beats à gogo typiques du brutal death pourtant. Quand à la voix, elle est bien foutue et a vraiment une sonorité similaire aux guitares qui sont assez abrasives.

En fin de compte l'écoute de « The Dominant » se fait avec plaisir. J'avoue que les solos me gonflent un peu par moment, alors qu'au niveau de la matière rythmique il y a largement de quoi faire. Criterion sort de temps en temps des sentiers battus avec des passages un peu barrés comme sur l'excellent « Denial ». Si Criterion arrive à s'affranchir de ce son suédois qu'on nous a déjà servi maintes et maintes fois, je pense que leur second album n'en sera que meilleur.

Vice (07.5/10)

myspace.com/criteriondeath

Morbid Records – 2005

Tracklist (34:44) : 1. Demoniac Replacement 2. The Slayer 3. Obliteration 4. Last Breath 5. Blackened Memories 6. Denial 7. Awaken 8. Suffocation 9. The Dominant