Même si le danois Henrik ‘Guf’ Rangstrup (Sinfonia) est l’initiateur de l’entité Chaoswave, nous avons ici à faire à un groupe italien et très rapidement cette origine se fait ressentir puisque dès l’entame des vocaux, le duo Giorgia/Fabio fera inévitablement penser à Lacuna Coil. La comparaison s’arrêtera là, même si elle demeure flagrante, puisque le groupe a une approche nettement plus agressive de la musique.
Usant de poncifs déjà déclinés par Nevermore pour l'instrumentation et donc de Lacuna Coil pour les vocaux, les italiens parviennent à créer une musique très intéressante tour à tour ultra puissante (intro de «Indifferent»), complexe dans ses structures évitant ainsi la linéarité de ce premier album, proposant des variations de tempos incessantes («Mirror») pour créer au sein de chaque morceau des ambiances limite torturées, mélancoliques et calmes (le morceau de deux minutes, «The End of Me») ou encore écrasantes à l'image de la rythmique de «Hate Create».
Le duo Giorgia/Fabio reste dans un registre sobre ne proposant jamais la désormais classique opposition lyrique/growls de la belle et la bête, en cela, ils sont confondant de ressemblance avec ceux de Cristina et Andrea de qui vous savez.
Les vocaux évoqués, il faudra retenir un travail de rythmique basse/batterie carré et performant donnant toute la force à cet album qui aurait pu tourner au fiasco sans cela. Le travail des guitares est lui remarquable dans les solos, tous très intelligemment conçus et accrocheurs montrant la grande qualité du six cordistes Henrik.
Le morceau de bravoure «Mirror» (frôlant les huit minutes), représente à lui seul toute la science de composition du groupe décrite ci-dessus, l'intro de ce morceau rappellera indéniablement The Old Dead Tree, cela en est même troublant.
Dans le registre du surprenant, l'intro rythmique de «Swept away» est beaucoup trop proche à mon sens de celle de «The 3rd moment of madness». Il y a encore des choses à peaufiner pour affirmer le sens créatif personnel du groupe mais c'est en bonne voie. Exerçant son power/thrash moderne progressif dans des conditions optimales au vu de la production de Jacob Hansen, il est fort à parier que Chaoswave vont traîner leurs guêtres dans les hautes sphères du metal le temps que la reconnaissance s'installe, en tout cas la machine est lancée.
Au final, le problème récurent pour moi sera de s’accommoder de vocaux trop softs par rapport à la déferlante instrumentale mais à chacun de s’y faire et après plusieurs écoutes cette désagréable sensation peut s’atténuer.
Clayman (07/10)
www.facebook.com/chaoswave
DVS Records – Underclass / 2005
Tracklist (46:26 mn) 1. The 3rd Moment Of Madness 2. Indifferent 3. Mirror 4. Hate Create 5. The End Of Me 6. The Wasteland Of Days 7. Paint The Poet Dead 8. Swept Away 9. See Nothing Hear Nothing Say Nothing
Author:
necrotaupeslinger
Fév
17
Cette pochette est moche ! Une première impression pas agréable du tout. Arsebreed propose enfin ici un premier album, résolument fidèle au passé underground de la formation (ce qui peut parfois expliquer une pochette moyenne mais pas une faute de goût pareil !), mais attention, l’underground n’est pas ici péjoratif…
Le groupe évolue dans un Death metal typé US qui est plus gore que brutal, fournissant à la pelle des riffs qui sautent à la gorge et ne laissent pas beaucoup souffler le pauvre auditeur…
La production est honnête, réalisée en partie au studio Excess (Prostitute Defigurement), elle sait garder le feeling underground tout en n’en faisant pas un boulet pour ce groupe qui conserve un son efficace et assez fluide…
Fluidité qu’on retrouve d’ailleurs dans les morceaux, qui malgré leur déchaînement quasi-continu gardent une bonne dose de groove bien senti. On évite ainsi l’ennui sur certains titres qui autrement auraient peut être trop rapidement plongés dans une catégorie bien plus lassante.
Arsebreed n’en est plus ici à son line up originel, et les musiciens qui ont enregistré cet album aux côtés des fondateurs Daan et Pranger sont des habitués de la scène underground avec des groupes comme Disavowed ou Mangled. On obtient ainsi une performance intéressante, peut être pas un tour de force, mais on voie qu’on n’a pas à faire à des débutants !
Arsebreed délivrent donc ici un premier album bien senti, qui sait garder un lien fort avec l’underground dont ils sont issus, et dont les adeptes seront sûrement les premiers acheteurs. Un bon moment pour les fans et autres habitués du style, mais pas encore un must-have !
Necrgunslinger (07/10)
Page facebook
myspace.com/arsebreed
Neurotic Records / 2006
Tracklist (30:46 mn) 01.Fistfit stretched third eye 02.Vaginal butchery 03.Bloody posttraumatic ejaculation 04.Impregnated while giving birth 05.Ripping chainsaw orgasm 06.Munching the rotten 07.Stabbed in the arse 08.Rectal vomit 09.Anal cum 10.Vomit heaps of flesh 11.Chopped in excrements
Après plusieurs chamboulements de line-up avec des retours d’anciens membres, un live et une attente de cinq ans, voilà enfin le successeur de Dim Carcosa. L’évolution perpétuelle de nos amis belges en a perturbé plus d’un mais force est de constater que qualité a toujours rimée avec les albums d’Ancient Rites. Une fois encore après avoir traversé ce Rubicon, ce constat s’avère plus que jamais valable.
Nul besoin de garder ce sentiment pour moi, les amateurs éclairés de Dim Carcosa trouveront en Rubicon leur bonheur. Maîtrisant de nouveau comme personne une adéquation parfaite entre guitares et clavier cet album enchaîne les passages guerriers virulents à de nombreux breaks mélodiques voire mélancoliques parfaitement amenés sur des compositions épiques et puissantes aux intros atmosphériques.
Certains se trouveront offusqués mais mis à part l’absence de chœurs et d’orchestrations trop envahissantes, Rubicon a de forts relents de Bal Sagoth, allégé dans le grandiloquent mais fortement amélioré dans son impact immédiat, Invictus représente le mieux cette similitude. La façon de décliner les lignes vocales va également dans ce sens sur Ypres et les quelques apports de voix féminines relativement discrets apportent une diversité supplémentaire à une musique pourtant déjà bien fournie.
La touche orientalisante prononcée donne une forte identité à cet album maîtrisé de bout en bout. Pourtant s’il y a bien un domaine où Ancient Rites n’a aucunement besoin de confirmation, c’est bien dans le fait de proposer une musique qui lui est propre même si la recherche de références aboutit à quelques rapprochements faciles pour le chroniqueur que je suis. Le groupe a encore progressé et repousse une fois de plus les limites de son style si particulier.
Clayman (09/10)
www.ancientrites.be
Season of Mist / 2006
Tracklist (45:56 mn) 1. Crusade (intro) 2. Templar 3. Mithras 4. Thermopylae 5. Rubicon 6. Invictus 7. Ypres 8. Galilean 9. Cheruscan 10. Brabantia