Entre musique de film, influences progressives et musique extrême scandinave, Vintersorg et Oysten G. Brun s’évadent un instant du reconnu Borknagar pour se concentrer sur ce projet que certains se rappellent encore sous le nom de Ion.
Remettre en question les capacités d’instrumentalistes de ces deux musiciens ne serait qu’une perte de temps, et leur capacité à offrir des arrangements grandioses sans ne jamais sombrer dans les nombreux pièges d’un style grandiloquent prouve beaucoup quand au travail de composition réalisé sur ce projet.

Froid et distant, fluide et précis, le style de Cronian évolue librement en un peu plus de quarante cinq minutes. Offrant des compositions longues et complètes, aux arrangements complexes. Si l’entrée dans ce nouvel univers se fait naturellement, en sortir se révèle être plus ardu, chaque écoute entraînant un nouveau point de vue, permettant d’entrer toujours plus profondément dans ce mélange qui fonctionne parfaitement.
Guitares et musiques classiques se mêlent avec aisance, soutenues par une rythmique discrète et des claviers précis ; créant des ambiances particulières, et laissant souvent entrevoir des textures musicales contradictoires. Un titre comme Colures permettant de respirer, ou au contraire d’étouffer un peu plus…
Le groupe ne reste pourtant pas limité dans ce projet déjà grandiose, et se laisse des portes de sortie comme sur les passages plus électro de Nonexistence, titre brut qui permet aux chants extrêmes d’évoluer plus librement.
Un chant d’ailleurs impressionnant, prenant toute son ampleur sur des morceaux comme The Alp. Vintersorg se jouant de nos sens et naviguant avec fluidité entre un chant clair, puissant et apaisant, et un chant extrême aux divers visages. C’est ainsi qu’on retrouve parfois des grands moments de chant pagan pour mieux se plonger peu après dans un chant rappelant avec brio les meilleurs moments du old-Morbid Angel.

C’est avec le court End(durance) que Terra se termine comme il avait commencé. Dans un moment de calme étrange et dur, mettant fin brillamment aux divers sentiments exposés dans ce travail compact et dont chaque minute compte. On aimerait en entendre plus et c’est là toute sa force, proposer un résultat abouti et puissant, tout en offrant neuf morceaux brillamment uniques et utiles à l’ensemble.

Necrogunslinger (09/10)

www.facebook.com/cronian

Century Media / 2006

Tracklist (46:37 mn) 01.diode earth 02.arctic fever 03.cronian 04.iceolated 05.colures 06.the alp 07.nonexistence 08.illumine 09.end(durance) part I

La scène du metal français extrême se porte à merveille, c’est le moins que l’on puisse dire ! Outre Amethyste et Datura (voir chros ici et là), entre autres, les Français nous réservent encore bien d’autres surprises, même si Benighted n’est plus vraiment un inconnu dans le paysage musical d’Outre-Quiévrain. Leur nouvel album, Identisick, nous plonge dans les méandres tortueux de la folie sous toutes ses formes.

Pour leur nouveau méfait, Benighted n’a pas fait les choses à moitié en invitant les beugleurs Kris de Kronos sur Suffer the Children et Leif de Dew-Scented sur Sex-Addicted, ainsi qu’en enregistrant un concept-album sur la folie. Et en effet, le brutal death colle parfaitement à cet état de folie ambiante sur ces pistes.

Contrairement à de nombreux groupes, Benighted peut se targuer d’avoir dans ses rangs un chanteur hors pair en la personne de Julien, véritable caméléon vocal passant sans effort du growl death au chant hardcore ou aux hurlements criards. Toutefois, les autres musiciens ne sont pas en reste et délivrent tout au long des morceaux de cet album un brutal death varié et survitaminé.

Identisick nous plonge, au fil de ses 11 pistes, dans un univers différent, comme déformé par un prisme et dans lequel tout discernement semble impossible. Cette sensation est encore accrue par l’arsenal de riffs et de blasts déployé uniquement pour nous entraîner encore un peu plus dans la démence ambiante…

Benighted parvient donc à confirmer son talent avec cet album qui aura certes des difficultés à faire face aux prochaines sorties prévues dans le domaine du brutal death mais qui offrira tout de même une alternative intéressante à tous les curieux qui souhaiteraient découvrir de nouveaux horizons… mais personne n’en ressortira indemne.

Mister Patate (7.5/10)

www.facebook.com/Benighted.Official

myspace.com/brutalbenighted

Adipocère Records / 2006

Tracklist (41:11 mn) 1. Nemesis 2. Collapse 3. Identisick 4. Sex-Addicted 5. Mourning Affliction 6. The Twins 7. Ransack the Soul 8. Blind to the World 9. Spiritual Manslaughter 10. Iscarioth 11. Suffer the Children

Beyon-D-Lusion est un groupe français formé par Medhi Khadouj (du groupe Furia) et par la talentueuse Alexandra Bernard au chant. Ils avait frappé un grand coup avec leur premier Ep « First step to the source », montrant des prédispositions au talent et les revoilà donc avec un premier album « Intuispection ». 

Peut être que j’en attendais trop ou que mes espoirs étaient démesurés, mais le résultat est bien là, « Intuispection » est un album décevant. Pourtant le groupe n’a pas grand-chose à se reprocher. L’album est honnête, bien composé et la prestation d’Alexandra est excellente. Néanmoins, il manque cette touche d’originalité et de folie qui aurait pu les sortir de la masse actuelle des groupes à chant féminin. Une personnalité que l’on retrouvait pourtant sur « Destitution », le premier titre de l’Ep. Mais il était peut être présomptueux d’espérer un album entier de la même trempe. 
Pourtant de bons titres sont présents, notamment « Sweet surrender », « Binary me » ou encore « A dose of life ». Alexandra a un potentiel énorme, une voix extraordinaire, pleine de groove et de puissance, un peu un mix entre Anneke de The Gathering et Floor d’After Forever. 
Mais faute d’originalité et de variations les 12 titres sont longs à passer et on retrouve des fautes de goûts comme la présence du chanteur de Sybreed ou un clavier aux sons un peu limites parfois. 

Beyon-D-lusion est encore une jeune formation qui a le potentiel pour atteindre un niveau supérieur. Laissons leur juste du temps et espérons aussi qu’ils sachent mieux s’entourer et tirer ainsi meilleur profit de leurs qualités.

Elrickh (06/10)

myspace.com/beyondlusion

Adipocère / 2006 

Tracklist (64:04 mn) 01. Sweet Surrender 02. Binary Me 03. Tribute to Mrs Keystone 04. A dose of life 05. Lumina 06. Into the maze 07. Ethereal Drift 08. Chrysalis 09. A-Masing Grace (Part I) 10. A-Masing Grace (Part II) 11. Patterns 12. Them changes