Archive for mars, 2006

Adagio – Dominate

Oshy_-_05042010_-_AdaLe cap du troisième album n’est pas toujours une chose évidente pour une formation qui commence à gravir les échelons de la reconnaissance. Surtout après un nouveau remaniement de line-up (nouveau batteur et surtout nouveau chanteur). Qu’importe, Adagio a écrit un album plus que remarquable. Mais parlons tout d’abord du nouveau frontman, Gus Monsanto, brésilien et qui n’a joué que dans des formations mineures.  Il a la lourde tâche de succéder à David Readman qui apportait beaucoup à l’image du groupe. Et le nouveau venu s’en tire haut la main. Adagio continue à nous proposer un metal progressif de très haute volée et avec une marque de fabrique bien à lui. Cette marque de fabrique, le quintet la puise, entre autres dans l’ajout d’éléments issues de musiques plus brutales (blast beats, voix death et black).

C’est Stephan Forté lui-même qui assure les voix gutturales et le moins que l’on puisse dire est que le résultat est convaincant. « Dominate », le morceau qui ouvre les hostilités est un exact condensé de ce qu’on va trouver sur cet album. Un prog’ metal superbement écrit, entraînant, avec un refrain imparable, des voix claires et des voix death se donnent la réplique et se superposent. Les riffs sont excellents : agressifs, mélodiques, c’est une des plus belles pièces de metal prog’ que j’ai eu l’occasion d’écouter depuis fort longtemps. Et surtout la volonté d’émancipation est affirmée avec ce break de black dans la veine de Dimmu Borgir. On ajoute à cela, des soli de guitares et de claviers magistraux.

Maintenant, on peut se demander si Stephan et sa bande ont envie de manger à tous les râteliers et essayer de rallier à sa cause les fans d’autres genres musicaux. Non en fait car ici on a droit bel et bien à un album de metal prog’ pur souche. La seule chose qui est évidente c’est qu’Adagio n’a tout simplement pas envie de se donner de limites et ainsi il agrémente sa musique d’éléments originaux pour le genre. Tout ça ne servirait pas à grand chose si l’ensemble des compostions de cet album ne tenaient pas la route. Or ce n’est pas le cas, bien au contraire. 

Comme je le disais plus haut, le groupe a d’abord écrit des chansons avec des refrains pour la plupart vraiment excellents (“Fire Forever”, “Children Of The Dead Lake”, “The Darkitecht” …) et Gus Monsanto est un chanteur fabuleux possédant une palette de registres très riche et sublimant la performance du combo, il est véritablement l’homme de la situation. Musicalement, Dominate est d’une richesse impressionnante et c’est à mon avis Kevin Codfert qui se taille la part du lion car ses arrangements de claviers sont un véritable travail d’orfèvre : donnant magnifiquement la réplique à Stephan dans les soli , il brille surtout par la pertinence de ses accompagnements.

Il sait parfaitement apporter la couleur musicale adéquate (par exemple l’intro de « Dominate » ou l’intro de « R’lyeh The Dead ») ou créer la tension notamment en maniant avec maestria les dissonances (« Terror Jungle » et surtout « Children Of The Dead Lake »). Un autre régal de cet album, ce sont bien-sûr les soli. Les fans de virtuosité en auront pour leur argent même si on ne tombe jamais dans la démonstration interminable. Et surtout, que ce soit Kevin ou Stéphane, on a jamais droit à deux fois le même soli car nos deux maîtres ont en plus le don de la diversification. Il serait injuste de ne pas citer la paire rythmique époustouflante que forment Eric Le Bailly et Franck Hermany dont la basse aurait mérité d’être mixée un poil plus fort (ceux qui ont eu l’occasion de voir Adagio en concert gardent certainement comme moi un grand souvenir du solo de basse totalement hallucinant, dispo dans le DVD bonus) car ses lignes mélodiques valent vraiment le détour. 

La prod’ est bien évidemment impeccable : puissante, claire et équilibrée. Alors je comprends qu’on puisse rester perplexe face à un album où on trouve du prog’ à la Symphony X auquel on ajoute des éléments de death, de black, une ballade sirupeuse (“Kissing The Cross”, peut-être le seul élément un peu plus faible de ce disque même si Gus est impeccable dans un registre très FM) du power-metal, des passages où les musiciens jouent aux équilibristes, et même une reprise bien heavy de Fame qui mériterait amplement sa place dans une des compiles des « Musiques de Paris Dernière », pourtant la seule chose que je puisse dire c’est qu’Adagio a écrit une oeuvre majeure du metal prog’ par son audace et par sa justesse. 

Vik (09/10)

www.adagio-online.com 

Replica Records / 2006

Tracklist (47:19)
1. Arcanas Tenebrae/ Dominate 2. Fire Forever 3. Terror Jungle 4. Children Of The Dead Lake 5. R'lyeh The Dead 6. The Darkitecht 7. Kissing The Crow 8. Fame

 

Battered – Battered

Oshy_-_18042010_-_BattIls ont de la chance les fans de Slayer. Même si la bande à Kerry met une éternité à sortir son nouvel album, d'autres groupes sortent des albums de Slayer en attendant. Après Legion Of The Damned, voici venir Battered avec sa version du thrash de Slayer !

Bon, c'est peut-être un peu exagéré, mais celui qui nierait l'influence de Slayer sur ce premier album serait d'une mauvaise foi caractérisée. Y a qu'à écouter le riff de «New Lament» pour le prouver. Ce qui est assez étonnant, c'est que, comme dans le cas de Legion of The Damned (anciens Occult), Battered est composé de musiciens confirmés ! Les guitaristes et batteur de Einherger ont décidé d'oublier le viking metal épique et de s'attaquer à un domaine autrement plus direct et “simple”.

Le thrash de Slayer disait-on, mais aussi une louche de Thrash/Death Mélodique suédois et le tout enrobé d'une attaque sonore très sèche et froide : scandinave quoi. Des riffs abrasifs à n'en plus finir, une voix d'écorché vif avec quelques variations (les passages mélodiques sur «Derelict») et quelques très bonnes idées («Parasight» ou «the Flagellant») sont au menu de ce «Oblivion Awaits».

Il faut avouer que cet album est très efficace quand même, les musiciens ne sont pas des débutants, et ça s'entend. La production par exemple est terriblement efficace, et les variations récurrentes de tempos sont un excellent moyen de garder l'auditeur à l'affut. On pense même à The Haunted pour le côté dévastateur de certains morceaux. Allez, on ajoute quelques super morceaux accrocheurs, en première plage tant qu'à faire («Oblivion Awaits») et le tour est joué !

On a beau le tourner dans tous les sens ce disque, il n'a rien de foncièrement original, mais y a rien à faire, on a quand même envie de le réécouter. Alors évidemment, les allérgiques au thrash passeront leur chemin, notamment les fans de Einherger qui risquent la crise cardiaque. Mais si vous ne jurez que par le thrash et que vous en bouffez matin midi et soir, alors Battered fera votre bonheur à tous les coups.

Yath (06/10)

 

Tabu Records – 2006 

Tracklist (41:28 mn) 1. Oblivion Awaits 2. New Lament 3. Demagog 4. Not One 5. The Dig 6. Industrial Killing 7. Perfect Illusion 8. Parasight 9. The Flagellant 10. Derelict

 

Ajattara – Äpäre

ajattara-apareAjattara, side-project de Pasi Koskinen (plus connu pour sa participation au sein du groupe Amorphis), a réussi, grâce à ses premiers albums, à se placer dans le groupe de tête des combos officiant dans le registre du dark metal. Äpäre, leur dernier opus, confirme leur position sans pour autant changer la donne. Comme ses prédécesseurs, Äpäre combine à merveille la noirceur et la lenteur du doom avec la haine et le côté sinistre du true black metal, haine et noirceur renforcées par le chant en finlandais. L’album commence fort avec Hurmasta, un titre lent et pesant qui donne d’emblée le ton. Les riffs sont lourds, la batterie martiale et le chant de Pasi renforce l’ambiance haineuse et malsaine de l’album.

Les autres morceaux sont de la même veine et distillent peu à peu leur venin pour mieux engourdir l’auditeur imprudent. Il serait inutile de rechercher des soli compliqués ou une avalanche de blast dans cet album, Pasi & co misant plutôt sur des riffs certes répétitifs mais franchement entraînants. De plus, il est quasiment impossible de trouver un morceau ennuyeux étant donné leur durée relativement courte (pas un titre au-dessus des quatre minutes). Seule ombre au tableau, l’album se termine en queue de poisson avec une plage plus atmosphérique subitement interrompue par un crissement de freins et un bruit de collision. Ajattara ne surprendra donc pas ses fans avec ce quatrième album qui ne prend aucun risque par rapport aux autres opus du groupe, mais qui reste absolument jouissif. À découvrir d’urgence, soit sur album, soit sur scène lors de la tournée No Mercy Fest qui passera entre autres à Tilburg et Anvers.

Mister Patate (08/10)

 www.myspace.com/ajattara

Spinefarm Records / 2005

Tracklist (32:30 mn) 1. Hurmasta 2. Raato 3. Säälin Koira 4. Lautuma 5. Eksyneet 6. Hirsipuulintu 7. Tahtomattaan Syntynyt 8. Itse 9. Koito 10 . Syntyni