En dépit des rumeurs persistantes qui courent sur le net, de la désaffection d’une partie des fans depuis le départ de Max Cavalera, le groupe persiste et signe, persuadé que l’acharnement va finir par payer. Et l’on peut être tenté de le croire, Dante XXI est un album massif, percutant, les compos sont directes, pas de d’excursion tribale au menu (tout au plus, ce sont les intros avec des chants tibétains pour entamer l’album, des violons en seconde intro… histoire d’installer une atmosphère un poil mystique).

Le maître mot est équilibre : entre les passages qui rentrent dans le lard comme on aime, et les intro où l’ambiance prime. Les riffs sont gras, les soli de guitares sonnent comme au bon vieux temps, et Igor Cavalera est fidèle à sa réputation aux fûts sans être mis en avant… sans oublier Derrick Green dont les vocalises n’ont rien a envier à son prédécesseur. L’ambition est de mise, en choisissant pour thème le livre de Dante La Divine Comédie, le groupe aurait pu se ramasser une gamelle et sombrer dans le ridicule. Malgré tout, c’est un pari réussi par Sepultura, plus direct que Roorback, le groupe retrouve une efficacité que l’on croyait perdue (« Buried Words » aurait pu dignement figurer dans Chaos AD). Une partie de l’explication de ce regain en dynamique, au delà d’une certaine inspiration, se situe dans la durée de l’album, seule une compo franchit la barre des 4 minutes, l’instrumentale « Still Flame » qui conclut Dante XXI.

Quand au débat Soulfly / Sepultura, résumons le match : Max décline depuis 10 ans la formule de Roots d’album en album, avec plus ou moins de bonheur (on dira que “Dark Ages” fait partie du haut du panier le concernant). Quant à Sepultura, les membres ont cherché à sortir du trou, avec un Against mollasson, un Nation à qui il ne manquait pas grand chose pour être un album énorme, Roorback lui aurait gagné à être plus concis… Et là, voici un album qui suscite de plus en plus d’intérêt au fil des écoutes.

Finalement, après avoir vécu l’enfer après le départ de Max, connu une période de purgatoire durant quelques années, Sepultura pourrait bien regagner sa place au paradis du metal ?

Hamster (08/10)

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SPV / 2006

Tracklist (39 minutes) : 01.Intro #4 02. Dark Wood of Error 03. Convicted In Life 04. City of Dis 05. False 06. Fighting on 07. Intro #2 08. Ostia 09. Burried Words 10. Nuclear Seven 11. Repeating The Horror 12. Intro #1 13. Crown And Miter 14. Intro #3 15. Still Flame