Tim « Ripper » Owens a vu son exposition médiatique à son paroxysme lorsqu’il fut recruté par Judas Priest alors qu’il officiait dans un groupe américain jouant des reprises de ce groupe. Viré comme un malpropre en 2003 suite au retour dans le giron des Anglais de son illustre prédécesseur, le chanteur partit rejoindre Iced Earth. La formation semblant pour le moment en panne d’activité, il a décidé de monter son propre projet.
Cet album de Beyond Fear n’est pas un disque qui livre sa quintessence dès sa première écoute. Un peu d’assiduité est nécessaire pour que les compositions transpirent plus de complexité et les musiciens plus de technique que ce qu’il n’y parait de prime abord.
Alors certes il n’y a nulle révolution a attendre de cet album éponyme, juste du Heavy-Metal bien joué et efficace. Les diverses influences subies par Tim « Ripper » Owens ne sont nullement dissimulées mais qui viendrait se plaindre de titres comme « Scream Machine » qui sonne comme du Judas Priest époque Painkiller, « Save Me » qui semble issu de sa période contemporaine au sein du Priest, ou encore « My Last Words » qui aurait largement eu sa place sur n’importe lequel des disques du groupe paru au début des années quatre-vingt. On vient même à retrouver avec « Deams Come True » du Iced Earth du genre « When The Eagle Cries ».
Le plus surprenant réside dans le fait que des titres comme « And… You Will Die » et « The Human Race » ressemblent à s’y méprendre avec ce que Rob Halford a proposé lors de ses dernières réalisations solos ; à ces occasions, le chant est particulièrement bluffant et il est fort difficile de deviner que ce n’est pas son aïeul qui s’est chargé des interprétations. Cette approche résolument moderne du Heavy-Metal n’est également pas sans rappeler les albums de Bruce Dickinson produits par Roy Z, et permettra à l’auditeur appréciant ces disques de se retrouver en terrain connu.
Ce premier effort solo qui parie sur la maîtrise et sur la spontanéité est réussi, la voix de Tim « Ripper » Owens étant encore beaucoup plus impressionnante que ce qu’il nous avait permis d’entendre jusqu’à présent. Il ne reste plus au chanteur qu’à personnaliser un peu plus sa musique, mais les bases sont bonnes et les musiciens qui l’entourent sont d’une qualité indiscutable.
Murder One (08/10)
www.timripperowens.com
SPV – Replica / 2006
Tracklist (47:19 mn) 01. Scream Machine 02. And… You Will Die 03. Save Me 04. The Human Race 05. Coming At You 06. Dreams Come True 07. Telling Lies 08. I Don't Need This 09. Words Of Wisdom 10. My Last Words 11. Your Time Has Come 12. The Faith
Whitesnake affiche une santé insolente depuis quelques années et se rappelle au souvenir de tous ses fans en tournant de manière intensive, notamment à travers l'Europe. Les Français (sauf les Toulousains) étant privés de concert, ils devront se contenter de cet enregistrement faisant suite à un DVD déjà salué lors de sa sortie : Live In The Still Of The Night. Toutes les qualités musicales présentes sur le DVD sont ici toujours présentes et on ne dira jamais assez à quel point le line up actuel du Serpent Blanc comble toutes les attentes. La maestria de Doug Aldritch et de Reb Beach étant admise on remarquera un David Coverdale globalement très en forme, notamment sur les titres lents (« Love Ain't No Stranger », « Is This Love »), même si on le sent plus prédisposé à « s'économiser » sur certains morceaux (« Bad Boys », par ailleurs très puissant). En outre, sur les nouveaux titres studio présentés en fin de CD, il se montre toujours très convaincant.
Si la set-list reprend globalement celle du DVD, quelques titres de bon aloi ont été rajoutés, comme le superbe « The Deeper The Love » ou un très dynamique « Slide It In ». Les interprétations sont sans faille et le son, plutôt brut, colossal ; la batterie survoltée de Tommy Aldridge n'est pas pour rien dans une telle puissance. Le Whitesnake actuel pourrait sembler être uniquement l'hériter de celui de l'époque « américaine », si les quatre nouveaux titres ne laissaient pas entrevoir une synthèse très féconde : du zeppelinien « Dog », au speedé « Ready To Rock » en passant par une jolie ballade, « All I Want Is You », on se retrouve à la croisée du hard bluesy des débuts et du heavy rock ultérieur. Même si ces morceaux ne sont pas les meilleurs de David Coverdale, ils restent de qualité et augurent un avenir faste pour le chanteur. Encore un live incontournable.
Baptiste (9/10)
SPV–Replica / 2006
Tracklist :
CD 1 : 1. Bad Boys 2. Slide It In 3. Slow An' Easy 4. Love Ain't No Stranger 5. Judgement Day 6. Is This Love 7. Blues For Mylene 8. Snake Dance 9. Cryin' In The Rain 10. Ain't No Love In The Heart Of The City 11. Fool For You Lovin' 12. Here I Go Again 13. Still Of The Night
CD 2 : 1. Burn/Stormbringer/ Burn 2. Give Me All Your Love Tonight 3. Walkin' In The Shadow Of The Blues 4. The Deeper The Love 5. Ready N' Willing 6. Don't Break My Heart Again 7. Take Me With You – Bonus tracks studio : 8. Ready To Rock 9. If You Want Me 10. All I Want Is You 11. Dog
Wig Wam, après sa place de finaliste à l'Eurovision pour le compte de la Norvège (une neuvième place atteinte), a décidé de ne pas se laisser oublier en proposant très vite au public un successeur à son premier disque. Peut-être qu'un peu de patience eût été bienvenue, ne serait-ce que pour assurer à ce Wig Wamania une distribution en Europe de qualité : à ce jour il est dur de trouver du Wig Wam hors du monde germanique et nordique, sans passer par des sites de VPC.
La célérité du groupe n'a cependant entâché sa musique aux points forts déjà patents sur Hard To Be A Rock'n' Roller : une production impeccable, puissante, claire et chaleureuse, doublée d'une assurance technique très manifeste au chant et à la guitare. Vieux briscards du hard mélodique Glam (chant) et Teeny (guitare) font montre de prouesses dans leur domaines respectifs (écouter l'instrumental « The Riddle » ou le refrain d'un « Rock My Life »). On pouvait toutefois attendre plus de Wig Wam, pour le tournant si délicat du deuxième album ; un schibboleth se tenait bien là mais il n'est pas sûr que le groupe ait su le relever.
Au final, ce Wig Wamia ne m'a pas convaincu : musicalement très proche de son prédécesseur, il lui manque fraîcheur et spontanéité, tombant régulièrement dans le convenu. Si quelques titres se dégagent avec plaisir du lot comme le morceau d'ouverture « Rock My Life » ou le single « Gonna Get You Someday », voire la power ballade tout en délicatesse « Bygone Zone », l'ensemble est trop banal. L'on sait que le genre a été arpenté de bout en bout par moult groupes et qu'il s'avère dur d'innover radicalement dans ce cadre, mais on ne peut pas ne pas être un peu agacé par des riffs très prévisibles (« Dare Devil Heat »), et des refrains archi-entendus (pour le meilleur « Kill My Rock 'n' Roll » ou pour le pire « Breaking All The Rules »).
Pour l'amateur du groupe il y a tout lieu d'être assez déçu par ce disque, même s'il localisera quelques titres à même de le satisfaire. Peut-être que Wig Wam décidera-t-il finalement à se remettre un peu en question et à faire le pari du risque pour son troisième essai ?
Baptiste [7/10]
Site Officiel
Voices Of Wonder / 2006
Tracklist : 1. Wig Wamania (intro) 2. Rock My Life 3. Slave To Your Love 4. Gonna Get You Someday 5. Bygone Zone 6. Dare Devil Heat 7. Kill My Rock 'n' Roll 8. The Riddle 9. At The End Of The Day 10. A R'n'R Girl Like You 11. Can't Get Her (Out Of My Bed) 12. Breaking All The Rules