Author:
necrotaupeslinger
Juin
4
Quand Blind Guardian se réveille et signe son retour d’un single, un tel tour de force, quelques mois avant la sortie de son nouvel album, on ne peut que faire un pas en arrière et saluer le seigneur des Terres du Milieu. Avancée certaine, teintée d’un retour à la source non dissimulé, Fly nous offre en trois titres des premières impressions variées et directes.
Tout commence avec le morceau titre, «Fly». Composition recherchée, mise en scène de Blind Guardian version 2006. On apprécie et on se laisse emporter. Riffs directs, influences 70’s bien senties, mélodie accrocheuse: tout se développe d’une façon claire et puissante. Le groupe signe ainsi un retour a des mélodies et des arrangements moins complexes, le tout pourtant mis en place de façon magistrale, offrant une compo aux nombreuses facettes. On se laisse emporter avec plaisir par certaines rythmiques alors que le passage central du morceau nous rappelle les plus grands moments du groupe. Voici très certainement la meilleure composition du groupe, offerte sur un plateau d’argent.
On calme le jeu, et on se pose avec plaisir le temps de «Skalds and Shadows». Le groupe continue à fasciner en revenant vers ses origines tout en continuant une certaine recherche de la simplicité et de la mélodie plus directe. Attention car ici la simplicité n’est pas péjorative, et permet au contraire de découvrir les atouts du groupe sous un nouvel angle…
On évolue ici dans un de ces moments si typique au groupe, qui nous rappelle avec plaisir des titres comme le classique «Bard’s Song», tout en développant une personnalité propre. Un grand moment acoustique qui promet des ravages live.
On termine déjà ce trop court moment avec une grande et belle surprise. Blind Guardian nous montre son visage le plus sombre lors d’une reprise magistrale du «In A Gadda Da Vida» de Iron Butterfly. Riffs lourds et chants surprenants nous accueillent le temps de replonger dans ce hit incontournable. Hansi nous rappelle un peu sa performance dans Demons & Wizards et se démarque de ce qu’il nous a habitué à produire dans Blind Guardian pour offrir cette reprise personnelle et plaisante.
Voici donc tout simplement un grand moment que partage avec nous ce groupe incontournable. La seule note amère restant maintenant la longue attente qui nous sépare de A Twist in The Myth en Septembre…
Necrogunslinger (09/10)
www.blind-guardian.com
www.facebook.com/blindguardian
Nuclear Blast / 2006
Tracklist (12:36 mn)
01. Fly 02. Skalds and Shadows 03. In a Gadda da Vida
A la suite de l’épisode Garwall et cinq ans après Kill Yourself, Balrog revient aux affaires avec le renouveau de son groupe éponyme toujours au fait d’un black metal rentre dedans mais parfois accrocheur. Ce Bestial Satanic Terror possède une verve bien ancrée dans le laminage de tympans et les blasts continus, le tout étant techniquement accompli. Avec une fine équipe regroupant Olivia et Anthony Scemama ainsi que Gael Ferret derrière les fûts, il aurait été étonnant de tomber sur quelque chose de bancale.
L’album est donc accès sur la virulence du propos ni plus ni moins. Il ne faut pas chercher ici une quelconque volonté de démarcation nous sommes en terrain connu mais l’ensemble tient la route à défaut d’être aussi haineux que veut bien le faire penser son créateur.
Aucune réinvention du style ne vient faire poindre ses riffs, il est question ici d’un album de passionné qui officie dans une droite ligne, honnête, faisant d’ailleurs ressembler chacun de ces titres, ne les démarquant que par les intros ou quelques breaks efficaces. Give War A Chance et Kingdom auront marqué mes écoutes plus que le reste.
Bestial Satanic Terror est un album honnête et parfaitement maîtrisé qui manque quelque peu de relief mais le but avoué est amplement atteint. Pas de fioritures, du matraquage en règle rondement mené.
Clayman (6.5/10)
myspace.com/balrogbm
Holy Records / 2006
Tracklist (41:27 mn) 1. Intro 2. Through the eyes of the beast 3. Give war a chance 4. Nazgül warlord 5. H'oref shah'or 6. Créateur 7. Destroyer (The broken alliance) 8. Where all paths end 9. Kingdom (Burn away from me) 10. Ashes of Yrushalaim 11. Outro
Après un Section X d’envergure, où pouvait bien nous mener Finn Zierler avec son Beyond Twilight fort d’un nouveau vocaliste Björn Jansson (Tears of Anger) qui devait faire oublier Jorn Lande et Kelly Sundown Carpenter. Ce troisième album est une œuvre complexe découpée en quarante trois parties formant un puzzle musical ingénieux et grandiose réunissant tous les éléments du metal. Ces parties sont des morceaux à part entière et pourtant ils ne peuvent se désolidariser de la masse sous peine de réduire leur impact. Ce concept aux multiples thèmes peut être abordé de différentes façons mais il est inévitable de crier au génie concernant cet album.
L’héritage de Queen se ressent ici tellement la diversité est présente tout en constituant un moment plein d’émotions, de prouesses techniques et d’inventivité musicale incomparable où Björn prend une ampleur inconnue jusque là dépassant en talent ses prédécesseurs, un chanteur de tout premier ordre dont je ne soupçonnais même pas l’existence.
Finn Zierler ne se limite jamais, les idées fusent de toute part, les variations rythmiques et thématiques s’accompagnent de mélodies inoubliables, d’une technicité jamais vaine et utilisée à bon escient tout comme les quelques sonorités synthétiques.
Dès la première seconde jusqu’à l’aboutissement du disque, et bien au-delà, la musique emporte l’auditeur qui se verra bien incapable de mettre un terme prématuré à son écoute. Preuve que le metal devrait posséder une aura plus vaste sur le grand public, cet album possède tout pour résumer ce que représente à nos oreilles une musique si riche, diversifiée et intense. Résumer cet opus à du metal progressif serait bien réducteur au vu du déploiement inouï mis en branle ici, tout y passe semblant mener ce Love of Art vers les sommets de l’opéra metal ou du metal symphonique mais cette définition serait encore trop réductrice.
Symphony X et Dream Theater ont trouvé à qui parler et For the Love of Art and the Making doit maintenant figurer au panthéon du rock et du metal comme autant d’albums de Pink Floyd ou de Queen. Dans le registre du titre unique, nous avons à faire ici à un niveau d’impact équivalent à un Art of Life de X-Japan ou un Crimson de Edge of Sanity même si chacun est relatif à un style particulier.
Seul regret, la durée, l’étendue d’un tel album devrait s’étendre à l’infini, la lassitude à coup sûr ne pouvant jamais émerger, on en redemande encore et encore. Cet album est un chef d’œuvre tout simplement qui peut fédérer les amateurs de metal et bien plus encore.
Clayman (10/10)
www.beyondtwilight.dk
Replica Records / 2006
Tracklist (37:52 mn) 1. For the Love of Art and the Making part 1-43