Archive for août, 2006

Lamb Of God – Sacrament

Lamb Of God annonce la couleur avec ce quatrième effort studio (sous le nom actuel, auquel les puristes de la première heure ajouterons l'album éponyme Burn The Priest de 1998, sans compter le live Killadelphia de 2004), c'est donc l'heure du sacre pour le groupe originaire de Richmond – Virginie. Revenons sur le chemin parcouru depuis 1990, quand deux frangins et un pote de lycée avaient décidé de monter leur propre groupe, trouvant que la scène metal tournait en rond et qu'il était temps pour eux de composer des chansons qui leur éviterait de dilapider l'argent de poche chez le disquaire pour des albums à l'intérêt limité… 
 
1994 les choses sérieuses commencent, c'est la date à laquelle le groupe a pu constituer un line up stable, et se lancer dans l'arène métallique sous le nom évocateur de Burn The Priest, leur premier album sous ce nom sortira 4 ans plus tard dans un anonymat quasi total. Pourtant, le groupe va poser les bases de ce qui sera appellé en 2003 par la presse Nord Américaine le "metalcore".
 
Néanmoins le groupe attire suffisamment l'attention pour que le label Prosthetic records (l'un des pourvoyeurs les plus proflifiques de metalcore Outre Atlantique) leur propose un deal. Le groupe en profite pour changer de nom (ayant subi les affres de menaces d'interdiction de concert sous le nom Burn The Priest), et devient Lamb Of God. En 2000, le premier album New American Gospel reçoit un accueil critique enthousiaste (et passe complètement inaperçu dans l'Hexagone), on compare le groupe à Slayer et Pantera, le côté féroce de la musique des agneaux et très vite remarqué… Tandis que le groupe entame deux années de tournée, ou il va rapidement prouver que sur scène c'est un groupe redoutable, tendance rouleau compresseur digne de Slayer.
 
Du metalcore proprement dit, il ne reste plus grand chose hormis les vocalises de Randy Blythe, très agressives, et auquel on reprochera encore les limites (il se contente de martyriser ses cordes vocales point final, n'espèrez en aucune façon qu'il se convertisse en crooner metalcore…si c'est votre genre allez écouter Caliban).
En mai 2003, le deuxième album frappe plus fort, produit par Devin Townsend, avec en invités Chris Poland (ex Megadeth) et Alex Skolnick (Testament). As The Palace Burn porte bien son nom, le groupe est bien déterminé à dynamiter la scène metal nord américaine et à imposer son thrash moderne, qu'il définit comme du "Pure American Metal". Bien vu les gars, qui prennent leurs distances avec le metalcore qui commence à éclore… Revolver (magazine metal ricain) lui décerne le titre d'album de l'année. En France il reçoit une distribution confidentielle.
 
Pendant ce temps Outre Atlantique le groupe enquille les tournées en tête d'affiche, son style est désormais fondé sur des bases solides : une vitesse d'exécution dans la veine de Slayer, attaques rapides qui s'enchainent avec des passages mid tempo lourds qui écrabouillent tout ce qui bouge, des solis mélodiques que n'aurait pas renié Dimebag Darrel (Pantera), une maitrise technique sans en faire trop et des vocalises hurlées. Sans oublier un son énorme. Ne cherchez pas plus loin, c'est toujours la colonne vertébrale du groupe à ce jour.
On ajoutera des textes teintés d'humour noir, et influencés par l'actualité (politique, religion, la guerre en Irak) et nous avons fait le tour.
En attendant le phénomène prend de l'ampleur, le groupe ne fait aucune concession sur son style, un poil extrème, et ce n'est pas leur arrivée chez Sony (Roadrunner n'ayant pu rivaliser sur le montant du chèque) qui va les ramollir, comme le prouve l'album Ashes Of The Wake (2004), que le groupe va écouler à plus de 275.000 exemplaires. Lamb Of God va encore gagner en audience en tournant en tête d'affiche de la seconde scène du Ozzfest, et poursuit une tournée sold out en 2005. Le groupe viendra enfin faire un passage en tête d'affiche en France et gagnera un bon paquet de fans tandis que Sony France n'avait pas jugé utile de distribuer l'album…
Le groupe cesse de tourner et entame un long processus d'écriture qui va durer 8 mois, pour aboutir à Sacrament. Pas de différence fondamentale de style, en revanche les thèmes des chansons sont tournés sur la religion. revue de détail du nouveau monstre…
 
Walk Me In Hell, démarre presque gentiment l'album, les vocalises sont un peu plus variés que les hurlements déchainés auxquels Randy nous a habitué. Le titre se distingue par des passage mid tempo aux riffs de guitares lourds et saccadés, ou l'on recèle l'influence de Slayer, tandis que le solo de guitare ne fait pas dans le décoratif, c'est inspiré et en dit long sur le niveau acquis par le groupe au fil des années. La section rythmique est en embuscade (la double pédale de Chris Adler ne chôme pas).
 
Again We Rise est nettement plus agressif, on a le sentiment que le groupe démarre vraiment les hostilités, c'est un titre somme tout classique de la part du groupe, une bonne volées de claques au refrain, et mid tempo soutenu au couplet, pas de solo. Plus efficace tu meurs.
 
Redneck Un rythme à peine moins élevé que le titre précédent, mais pas moins intense, au rayon influence un soupçon de Pantera dans le riff principal assené par Mark Morton, et une accélération dévastatrice aux deux tiers du morceau histoire de faire grimper la tension. Habile. 
 
Pathetic, encore un titre qui cogne d'entrée, mené à un train d'enfer, avec un riff entêtant, le groupe freine au couplet puis accélère, la douche écossaise façon Lamb Of God, qui est une des marques de fabrique du groupe. Structure classique avec un solo à mi chemin (plutôt dans la veine de Megadeth). Une fin toute en lourdeur de pachyderme fatigué par la cavalcade, mais à mon humble avis, ils bluffent. Imparable.
 
Foot To The Throat, vu le titre on n'allait pas avoir affaire à une ballade, bien au contraire, le rythme est très rapide, Chris Adler se làche et blaste, le groupe calme un poil le jeu au couplet. Quelques attaques saccadées, tandis que Randy se fait menaçant avec quelques délires au chant (murmures, entre autres), puis un final à toute vitesse pour conclure.
Descending : un titre intense mais un exécuté mid tempo, où le groupe démontre sa maîtrise technique de l'équilibre entre agressivité pure et mélodie. Randy varie encore ses vocalises entre hurlements de dément et tentative de chant (mais pas longtemps faut pas gâcher). Le titre n'a pas l'impact de ses prédecesseurs, un tantinet linéaire, sans solo de guitare.
 
Blacken The Cursed Sun : les guitares en intro, puis la la section rythmique déboule, puis Lamb Of God jette en pature une ligne rythmique estampillée propriété du groupe depuis 2000. Quelques variations dans les riffs tandis que le pilonnage de la section rythmique ne faiblit pas. Pas de solo.
 
Forgotten (Lost Angels) : pas de quartier, le titre démarre immédiatement sur un rythme rapide, le groupe inverse la structure habituelle, cette fois le refrain est plus lent que le couplet mené à un train d'enfer. Aux deux tiers du morceau un grand solo de guitare dans la veine des maîtres du thrash des années 80.
 
Requiem : une intro féroce, un titre à peine moins rapide que le précédent, le groupe freine à mi parcours, laissant en avant des voix surgissant d'un peu partout, puis Mark Morton décoche un solo à grande vitesse, un final en apothéose ou le groupe pilonne méchamment.
 
More Time To Kill : intro mid tempo, et rythmique dans la veine de Now You've Got Something To Die For, à mi chemin le tempo se fait moins rapide, mais ne perd rien en intensité, Lamb Of God n'est jamais aussi à l'aise que dans le rôle du rouleau compresseur, un petit break mélodique, et une final ou la guitare mélodique sort son épingle du jeu.
 
Le coup de grâce, Beating On Death's Door, pas d'intro, le groupe attaque direct, à première vue ça sent la musique de redneck sous amphétamines, le groupe freine le rythme sans lacher un poil de férocité à mi chemin, en guise de break, la batterie relance la machine, ou le groupe fait une dernière fois étalage de son savoir faire pour allier mélodie et brutalité. 
Avec cet album Lamb Of God devrait sans peine convaincre les amateurs de metal brutal, ceux qui l'auront écouté en n'y voyant qu'un album monotone seraient bien avisés de le réécouter. Album de la consécration, sans doute, album de l'année c'est à voir, en tout cas le groupe est bien parti pour figurer dans le haut du panier cette année.
 
Hamster (09/10)
 
Site Officiel : www.lamb-of-god.com
 
Myspace Officiel : www.myspace.com/lambofgod
 
Prostetic records – Epic – Sony / 2006

Tracklist (46:12 mn) 

01. Walk With Me 02. Again We Rise 03. Redneck 04. Pathetic 05. Foot To the Throat 06. Descending 07. Blacken the Cursed Sun 08. Forgotten (Lost Angels) 09. Requiem 10. More Time to Kill 11. Beating on Death's Door

Richie Kotzen – Into The Black

Étrange carrière que celle de Richie Kotzen : extrait de l'écurie de Mike Varney, Richie ne s'est pas enfermé dans le créneau de guitariste pour musiciens en officiant – avec un certain succès – pour Poison puis Mr Big. Ces expériences ne furent que modérément concluantes puisqu'à chaque fois, notre homme se devait de remplacer des défaillants, tâche ô combien délicate.

Par ailleurs, Kotzen se consacre à une carrière parallèle d'instrumentiste solo de haut vol – souvent dans un registre fusion –, et  à un parcours solo qui le voit assumer la plupart des instruments et le chant. La belle voix rocailleuse et sensuelle de Kotzen y fait merveille, alors que le spectre musical y oscille du rock au hard en passant par le blues ou la funk.

Moins varié que ses disques solo précédents, ce Into The Black est résolument rock, bluesy mais surtout dépouillé, les soli n'apparaissant qu'avec parcimonie. C'est évidemment l'organe vocal de Richie qui constitue le pilier du disque et ce choix s'avère plus que solide : rarement l'américain chanta mieux que sur cet album plutôt sombre et gorgé d'émotions âpres et pathétiques. De « You Can't Save Me » au superbe « The Shadow » en passant par les influences seventies de « Till You Put Me Down », l'auditeur traverse un disque puissant et attachant qui sait l'interpeler.

Malgré sa prolixité actuelle, Kotzen nous démontre donc que sa sensibilité et sa versalité lui suffisent pour créer des disques poignants comme celui-ci.
 
Baptiste (08/10)
 
 
Frontiers / 2006
 
Tracklist : 1. You Can't Save Me 2. Misunderstood 3. Fear 4. The Shadow 5. Doin' What The Devil Say To Do 6. Till You Put Me Down 7. Sacred Ground 8. Your Lies 9. Livin' In Bliss 10. My Angel
 

After All – This Violent Decline

After_All_-_This_Violent_DeclineAprès un The Vermin Breed bien dispensable et trop proche de ses modèles, les belges d’After All remettent le couvert heavy thrash avec l’énergique et parfois mélodique This Violent Decline. Cet album devait marquer l’empreinte du groupe pour se sortir des griffes de ses références et affirmer un tant soit peu une vraie personnalité. A défaut d’être novateur, This Violent Decline conserve sa base thrash de la Bay Area et force son penchant mélodique à coup de riffs séduisants et une production moderne faisant ainsi se démarquer l’album de ce qu’il nous était donné de connaître, quoique… After All se forge enfin une réelle identité puissante et honorable dans ce monde surchargé de copie informe.

After All a de quoi séduire même s’il semble que le groupe peut faire encore mieux notamment dans ses lignes vocales qui mériteraient d’être encore mieux intégrées à la musique. Attention également, il reste encore quelques copiages de ses modèles, ça ruine les efforts apportés au reste. Sacraments For The Damned ou Ruins Of Bones sont bien trop inspirés voire pompés sur Slayer. Les belges ont encore du travail pour prouver leur valeur malgré un déjà sixième album. After All est sur la pente ascendante, aidé en cela par un label qui monte. La recette devrait finir par prendre à mes oreilles, j’en suis certain.

Clayman (06/10)

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Dockyard 1 – Underclass / 2006

Tracklist (38:29 mn)

1. Frozen Skin (03:35) 2. Violente Decline (Drawn To The Devil) (02:57) 3. Blackest Moon (04:51) 4. Sacraments For The Damned (04:17) 5. Without Reason (03:31) 6. Monolith #11 (01:59) 7. Ruins Of Bones (03:27) 8. To Haunt You (03:36) 9. The Harlot (03:19) 10. Blind Euphoria 2006 (03:25) 11. Second Time Around (03:37)