Survivor a connu des temps très durs depuis son précédent disque, Too Hot To Sleep : le groupe a souffert d'un turn over de chanteurs et surtout a perdu son claviériste et fondateur, Jim Peterik. Alors que ce dernier maintenait une actualité musicale soutenue et de qualité, notamment au sein de Pride Of Lions, Survivor, regroupé autour de Frankie Sullivan et de Jimi Jamison, connaissait une très longue convalescence qui ne prend fin que maintenant, quasiment vingt ans après son dernier album.
Il ne semble cependant pas que cette durée ait été mis à profit pour confectionner un disque imparable, tant ce Reach s'avère faible au sein de la discographie du groupe. Il y a tout lieu de s'interroger sur la perte à laquelle correspond le départ de Peterik, car les compositions sont exemptes de l'éclat des brulôts des années 80. Ainsi il n'y a nul lieu ici de chercher un nouveau « Is This Love », un « I Can't Hold Back » ou une ballade tubesque à la « The Search Is Over ». Si les titres d'ouver-ture, les plus rock « Reach » et « Fire Makes Steel », s'avèrent agréables d'écoute, on ne trouvera là rien d'indispensables. La faute en est sans doute due à la faible place laissée aux claviers au profit des guitares de Sullivan : non que ce dernier soit un tâcheron, mais manifestement la discrétion des claviers fait perdre de la richesse mélodique et harmonique à chaque chanson. De fait, ce choix empêche chaque titre de vraiment décoller.
Cela est d'autant plus fâcheux qu'il y avait les matériaux pour un excellent disque : si l'on exclut le triste ragoton chanté par Sullivan, « Nevertheless », les bons moments sont régulièrement présents et Jamison, malgré une moindre puissance vocale que jadis, trouve fréquemment l'intonation juste sur des chansons comme « One More Chance » ou « Gimmie The World ». Las, la tension ne monte cependant pas et l'auditeur se prend à guetter une explosion toujours manquante. Sur certains points, ce Reach est le contre-exemple d'un album tubesque. C'est assurément une chose à laquelle le groupe ne nous avait pas habitué et il faudra se reporter aux deux disques de Pride Of Lions pour trouver cette flamme à l'absence ici patente.
Ces réserves faites, Reach n'apparaît pas, au final, comme un si mauvais disque : le CD s'écoute avec facilité et recèle plusieurs titres de bon niveau. Il lui manque toutefois cruellement l'étincelle des disques magiques. Mais pouvait-on s'attendre à autre chose sans Jim Peterik ?
Baptiste (5,5/10)
Frontiers / 2006
Tracklist : 1. Reach 2. Fire Makes Steel 3. Nevertheless 4. Seconds Away 5. One More Chance 6. Gimmie The World 7. The Rythm Of My Heart 8. I Don't Fade 9. Half Of My Heart 10. Talkin' About Love 11. Don't Give Up 12. Home
Author:
davidtaugis
Oct
30
Mais comment font-ils les suédois ? Ils ouvrent des écoles de musique tous les jours ou quoi ? Bientôt y'en aura plus que de bureaux de poste. Je me demande s'ils n'apprennent pas le solfège avant l'alphabet les petits blondinets. Bon parce que comme par hasard, ce combo de prog, il vient encore d'une rencontre entre étudiants de la royal school of music de Stockholm. Pour changer.
Et pour rester dans la tradition, leur musique récite avec brio les incontournables du prog old school : claviers vintages -avec une véritable orgue d'église- et mélodies aériennes.
Parfois même, un soupçon de soul fait coucou entre deux harmonies à la Gentle Giant. Forcément, à la fois les amateurs de grind sauvage et les affamés d'expérimentation resteront caustiques face à un groupe qui rend surtout hommage aux anciens. Pratiquement tous les grands groupes des années 70 viennent à l'esprit. Voilà qui évitera de dresser une liste.
Seul bémol, la voix de Per Hallman, dont on sent les limites. Sur scène, on imagine qu'il doit coincer dans les aigus. Pas évident de retrouver l'aisance des choeurs de Stories.
Mais globalement, le charme opère, et Brighteye Brison a le don de trouver des tournures mélodiques qui font du bien au conduit auditif, même sans la partoche.
David Taugis (07.5/10)
www.brighteyebrison.com
Progress Records / 2006
Tracklist (52:07 mn) 01. Stories 02. Patterns 03. Isolation 04. The Battle of Brighteye Brison 05. Elenah 06. Late 07. Life Inside 08. All Love 09. We Wanna Return 10. Stories (reprise)
Le plaisir des écoutes successives m’emporte mais il faut le reconnaître dès les premières appréciations, Suidakra, avec ce huitième disque, nous sort le meilleur album de sa carrière. Suidakra revient à ses meilleures inspirations en les rehaussant de compositions de premier plan. Basé sur un concept évoquant les batailles entre les romains et les tribus de Calédonie (ancien nom de l’Ecosse), Suidakra a mis en place tout une symbolique lui permettant de mettre en œuvre un album « retour aux sources » après le très différent et mitigé "Command To Charge". Rien de tel que quelques batailles conceptuelles pour faire ressurgir une musique épique et sauvage ne reniant pas les moments de bravoure, les mélodies entraînantes, les harmonies et les atmosphères pagan/folk. Le riff de Forth-Clyde vous hantera pendant des jours. Les ménestrels ne négligent pas les morceaux acoustiques habituels avec The Ember Deid et Ramble et encore moins les nombreuses et indispensables interventions de la cornemuse, terrible de réussite sur The IX Legion. Les vocaux clairs sont pour une fois assez réussis et passent plutôt bien à travers chaque titre confrontés aux vocaux death d’Arkadius. Il est bon de retrouver le "vrai" bon Suidakra d’autant que Caledonia surpasse The Arcanum et Emprise To Avalon. Les fans seront comblés, les autres pourront découvrir toute la richesse mélodique du groupe au sein de morceaux toujours plus guerriers où le Death s’ébroue avec l’esprit folk.
Clayman (09/10)
Site Officiel : www.suidakra.com
MySpace Officiel: www.myspace.com/suidakra
Armageddon Music – Underclass / 2006
Tracklist (50:05) 1. Highland Hills 2. A Blackened Shield 3. The Ember Deid (Part II) 4. Evoke the Demon 5. Forth-Clyde 6. Ramble (instrumental) 7. Dawning Tempest 8. The Distant Call 9. On Torrid Sand 10. The IXth Legion 11. Farewell