Black_Label_Society_-_Shot_To_HellLe guitar hero bucheron qu'on ne présente plus revient déjà livrer les bacs avec un huitième studio qui démarre bien : "Concrete Jungle" laisse espérer un album velu, teigneux, pour nous les hommes (vous savez les gars en chemise à carreaux qui décapsulent leurs bières à coups de dents). Un premier titre accrocheur, ça met en appétit. "Black Mass Reverends" est de la même trempe, un poil plus teigneux, mid tempo. Black Label Society nous la joue force tranquille, "Blacked Out World" est assez dynamique pour conserver l'attention de l'auditeur… Et puis Zakk nous sort les mouchoirs, "The Last Goodbye", banale, "Give Yourself To Me" relève le niveau, avec un riff bien lourd et un solo qui fera pleurer les apprentis guitaristes, qui devrait au moins contenter les amateurs de air guitar.

Et le soufflé retombe encore, "Nothing's The Same", encore une ballade, les plus indulgents en retiendront le solo, mais guère plus. "Hell Is High "réveillera les distraits qui se sont assoupis sur le titre précédent, un titre lourd, simple et efficace. Le cap de la moitié de l'album franchi, il est temps d'écouter une ballade, ce n'est jamais que la troisième du lot après tout… fausse alerte, à mi chemin, le titre démarre enfin, "New Religion" aurait gagné en efficacité sans ces deux minutes de nappes de claviers, dommage d'autant que le refrain rentre bien dans le crane, avec une rythmique solide et un solo classieux. Mais voilà que surgit une nouvelle ballade, très inspirée du père spirituel Ozzy. "Sick Of It All" aurait sans doute mérité d'être la seule ballade présente sur l'album. 

Arrive enfin l'un des titres les plus percutants de l'album, "Faith Is Blind", avec un riff féroce, sort l'album de la guimauve, très accrocheur. "Blood Is Ticker Than Water" frôle l'accident de parcours, de la musique d'ascenseur, complètement anecdotique. Après la douche froide, "Devil's Dime "est le titre le plus frappant au sens propre du terme, le plus rapide, et le plus court. Frustrant. Et en guise de final, "Lead Me To Your Door", soporifique.

Il n'y avait qu'une ballade dans Mafia, mais ici on frôle l'indigestion, pas moins de 5 chansons mollassonnes du genou, qui ont un arrière goût de déjà entendu, structurées comme la fameuse "In This River" (souvenez vous, avec Zakk nous apprenant comment jouer de la guitare au beau milieu d'une rivière, pas fondamentalement utile mais classieux, quoique c'est aussi l'occasion de choper la crève…). On a l'impression que Zakk Wylde ne compose les ballades que de cette façon, un peu lassant à la longue.
Le problème de ce prolifique bonhomme, c'est au fond sa méthode de travail, rentrer en studio les mains dans les poches et improviser sur place, histoire de garder un maximum de spontanéité, du coup cela donne un album ou le meilleur cotoie le moins bon, voire l'indigeste. Le bucheron aux maxi chaines a voulu rendre hommage à Diamond Darrel, mais s'est visiblement laissé emporter par l'émotion, étalant un peu trop un coeur de guimauve. On a entendu beaucoup mieux de sa part.

Hamster (06/10)

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Roadrunner – Universal / 2006 

Tracklist (44:11 mn) 01. Concrete Jungle 02. Black Mass Reverends 03. Blacked Out World 04. The Last Goodbye 05. Give Yourself to Me 06. Nothing's the Same 07. Hell Is High 08. New Religion 09. Sick of It All 10. Faith Is Blind 11. Blood Is Thicker Than Water 12. Devil's Dime 13. Lead Me to Your Door