Ektomorf vous avez dit ? Non, je ne connais pas, c’est quoi ? C’est vrai que, jusque avec ce nom un peu barbare, bien chanceux serait celui qui pourrait dire de quoi il s’agit. Mais il vous faut savoir que ce groupe hongrois n’en est pas à son coup d’essai. En effet, Outcast est le 5ème album de ce combo dont le chanteur a dans la voix un je-ne-sais-quoi de Max Cavalera. Ni plus ni moins.

Mais la présence de Cavalera se fait aussi sentir dans le metal de Ektomorf qui, selon les dires des intéressés, est du thrashcore. Thrashcore me direz-vous ? C’est quoi ça encore ? Dans le cas d’Ektomorf, il s’agit d’un mélange de thrash, de hardcore le tout agrémenté de punk.

Mais ce ne sont pas les seuls éléments de la musique d’Ektomorf. En effet, dès la première chanson, Ektomorf nous balance un son qui semble sorti tout droit d’un didgeridoo. C’est à priori déroutant pour du metal hongrois. Mais d’autres sonorités typiques (notamment sur la « ballade » Who Can I Trust) sont incorporées ça et là, le tout pour compléter un très bon metal.

Niveau musique, hormis le caractère spécial apporté par les instruments peu habituels dans le metal, c’est du très bon. Brutal et bestial à souhait, le metal d’Ektomorf déchire les oreilles et forcerait un paraplégique à se lever et à aller dans la fosse pour headbanger. Zoltan Farkas, chanteur et guitariste, distille ses paroles et sa musique avec une maîtrise consommée. Les autres membres du groupe ne sont pas en reste et même si la batterie est un peu trop molle à mon goût, la maîtrise est au rendez-vous. On pourrait peut-être juste regretter le manque de blast…

Au niveau des compos, le groupe ne peut renier l’influence de Max Cavalera mais ils ajoutent leurs propres influences, notamment par l’adjonction de ces instruments inhabituels (didgeridoo…). Côté production, rien à redire mais ce n’est pas étonnant de Tue Madsen (The Haunted, Mnemic, Heaven Shall Burn, …).

En conclusion, avec un producteur avec un prénom pareil, Ektomorf se devait de livrer un album qui sortirait du lot. Et le contrat est parfaitement rempli. En alliant leurs influences et en incorporant des éléments totalement inattendus, Ektomorf fait mouche et fait quelque peu regretter de ne pas les avoir connus plus tôt…
 
Site Officiel : http://www.ektomorf.com/
Myspace Officiel : ***
 
SuperCastor (08/10)

Nuclear Blast / 2006

 Tracklist (38:46)
1. Outcast 2. I Choke 3. Ambush in the Night 4. I'm Against 5. We Rise 6. Red I 7. Who Can I Trust (Prayer) 8. Leave me Alone 9. Fuel my Fire 10. I Confront my Enemy 11. Hell is Here 12. Chamunda

Il faut une bonne dose de volonté pour aller au bout de ce cinquième album éponyme des Dark At Dawn, sous couvert d’un dark power metal, les allemands nous proposent une livrée puissante et mélodique d’une certaine redondance usant d’une formule unique de composition. Certains titres possèdent des accroches ponctuelles sur des riffs ou des refrains bien menés mais tout cela n’engendre que peu de moments vraiment passionnants.

L’entame est intéressante sur les trois premiers titres mais la formation se noie rapidement d’autant que le chant de Thorsten Kohlrausch ne varie dans la tessiture que très peu avec son timbre éraillé et puissant mais linéaire. Un semblant d’intérêt reparaît sur Road To Eternity avant de s’éteindre comme si de rien n’était.

Les guitares sont limitées dans leur inspiration, impliquées surtout dans le son massif de l’album, elles manquent d’aération et peinent à convaincre. Il y avait de quoi faire avec ces onze titres et un travail sur les arrangements bien mieux peaufiné malheureusement le résultat final nous laisse sur notre faim, à regret. L’avenir du groupe est désormais incertain avec le départ de Torsten Sauerbrey responsable de la batterie, de la guitare et des claviers. Le duo restant parviendra-t-il à assurer la continuité du groupe, rien n’est moins sûr.

Clayman (05/10)

www.darkatdawn.de

AFM – Underclass / 2006

Tracklist (44:43 mn) 01. The Alliance 02. Dark and Dawn 03. Avalon 04. Crossbreed 05. Roses of Light 06. Road to Eternity 07. Fearless 08. The Passage 09. The Ones with Fiery Eyes 10. Glorious Duty 11. Sons of the Sea

Zak Stevens essaye dorénavant de se débrouiller comme il le peut avec ses musiciens suite à la fuite en avant vers Jon Oliva de tous ses acolytes. Ce Burden of Truth est donc la troisième réalisation du groupe et la seconde avec le même line-up et pour se faire Circle II Circle ont décidé de mettre en œuvre un concept album basé sur le Da Vinci Code. Le projet est ambitieux et les moyens de composition n’atteignent pas l’objectif fixé.

Cette envie, à la lecture, laissait deviner une musique d’envergure avec tout ce qu’il faut pour en mettre plein les mirettes. Peine perdue, Zak nous livre un album de heavy alambiqué à la sauce progressive, bon sans plus. Pour nous mettre en appétit, la sortie d’un EP quatre titres, Revelations, deux mois avant l’album semblait opportune au label, chacun jugera l’utilité d’une telle démarche mais cela n’aura pas provoqué de grand chamboulement avant l’arrivée de l’oeuvre complète. Nul ne sera surpris de ressentir à nouveau un léger souffle de Savatage lié au chant de Zak mais pour la magie liée à son ancien groupe, comme sur les deux opus précédents, il faudra repasser.

Circle II Circle accomplit son travail avec talent mais sans jamais atteindre les sommets, les moments plaisants sont disséminés ici ou là sans pour autant marquer les esprits. La chance nous est donnée sur le CD promo de posséder deux titres entiers (les autres étant raccourcis), à savoir Revelations et The Black, il s’agit là des deux morceaux les plus intéressants par leur refrain, leurs riffs et donc le pouvoir qu’ils ont d’être entêtant. Burden of Truth demeure dans la norme du boulot bien exécuté comme il en existe tant, pas de quoi fouetter un chat.

Clayman (06/10)

www.circle2circle.net

AFM – Underclass / 2006

Tracklist (37:44 mn) 01. Who Am I To Be? 02. Matter Of Time 03. Heal You 04. Revelations 05. This Is Your Reality 06. Evermore 07. The Black 08. Messiah 09. Sentenced 10. Burden of Truth 11. Live As One