Survivor – Reach
Posted by BaptisteOct 30
Survivor a connu des temps très durs depuis son précédent disque, Too Hot To Sleep : le groupe a souffert d'un turn over de chanteurs et surtout a perdu son claviériste et fondateur, Jim Peterik. Alors que ce dernier maintenait une actualité musicale soutenue et de qualité, notamment au sein de Pride Of Lions, Survivor, regroupé autour de Frankie Sullivan et de Jimi Jamison, connaissait une très longue convalescence qui ne prend fin que maintenant, quasiment vingt ans après son dernier album.
Il ne semble cependant pas que cette durée ait été mis à profit pour confectionner un disque imparable, tant ce Reach s'avère faible au sein de la discographie du groupe. Il y a tout lieu de s'interroger sur la perte à laquelle correspond le départ de Peterik, car les compositions sont exemptes de l'éclat des brulôts des années 80. Ainsi il n'y a nul lieu ici de chercher un nouveau « Is This Love », un « I Can't Hold Back » ou une ballade tubesque à la « The Search Is Over ». Si les titres d'ouver-ture, les plus rock « Reach » et « Fire Makes Steel », s'avèrent agréables d'écoute, on ne trouvera là rien d'indispensables. La faute en est sans doute due à la faible place laissée aux claviers au profit des guitares de Sullivan : non que ce dernier soit un tâcheron, mais manifestement la discrétion des claviers fait perdre de la richesse mélodique et harmonique à chaque chanson. De fait, ce choix empêche chaque titre de vraiment décoller.
Cela est d'autant plus fâcheux qu'il y avait les matériaux pour un excellent disque : si l'on exclut le triste ragoton chanté par Sullivan, « Nevertheless », les bons moments sont régulièrement présents et Jamison, malgré une moindre puissance vocale que jadis, trouve fréquemment l'intonation juste sur des chansons comme « One More Chance » ou « Gimmie The World ». Las, la tension ne monte cependant pas et l'auditeur se prend à guetter une explosion toujours manquante. Sur certains points, ce Reach est le contre-exemple d'un album tubesque. C'est assurément une chose à laquelle le groupe ne nous avait pas habitué et il faudra se reporter aux deux disques de Pride Of Lions pour trouver cette flamme à l'absence ici patente.
Ces réserves faites, Reach n'apparaît pas, au final, comme un si mauvais disque : le CD s'écoute avec facilité et recèle plusieurs titres de bon niveau. Il lui manque toutefois cruellement l'étincelle des disques magiques. Mais pouvait-on s'attendre à autre chose sans Jim Peterik ?
Baptiste (5,5/10)
Frontiers / 2006
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