On aurait pu débuter cette chronique par un simple : « et hop, un nouvel album de Dark Tranquillity, un ! » tant depuis Haven (2001 tout de même) les Suédois nous ont habitué à une routine discographique certes de qualité, mais manquant malgré tout d’inspiration, de créativité, bref, de tout ce qui fait Dark Tranquillity. Ho, il est certain que Damage Done et Character avaient leur lot de titres accrocheurs, mais le soleil semblait bien pâle Mikael Stanne & Co. dans le ciel de Götheborg ces derniers temps. Mais c’était sans compter sur la fierté de ces diables de musiciens. Pourtant, c’est sans entrain particulier que votre serviteur a enfourné pour la première fois la nouvelle galette du combo dans son mange disque préféré et là, la claque.
Quelle n’avait pas été mon erreur de sous-estimer le combo créateur du fameux death mélodique « à la suédoise ». D’un coup d’un seul, tout mes a priori sur cette nouvelle offrande se sont effacés pour faire place à une délectation non feinte pendant les dix titres qui composent Fiction. Et vlan, un « Nothing To No One » dans ma tête et quelques dents en moins pour avoir douté. N’y allons pas par quatre chemins, cette galette est certainement ce que les Suédois on fait de mieux depuis Projector, voire The Gallery. Rien de moins ! Et que dire de « Inside The Particle Storm », véritable morceau doom made in Dark Tranquillity qui vous transporte au cœur même d’un ouragan de lourdeur tandis que « Misery’s Crown » nous rappelle les plus belles heures de Projector, Stanne y allant de sa superbe voix claire ; quant à « The Mundane And The Magic », on tombe sous le charme de la voix de Nell Sigland (Theater Of Tragedy). Le reste me direz-vous ? Rien que du bon, dynamique, nerveux et énervé où précision et efficacité ne font qu’un, bref, ce que l’on attendait de Dark Tranquillity depuis plusieurs années. En se réinventant juste ce qu’il faut, DT a redéfini les bases d’un style qu’il avait inventé il y a presque quinze ans de cela. Tout simplement incontournable.
Kalogero (09/10)
Site Officiel : www.darktranquillity.com
Century Media / 2007
Tracklist : 01. Nothing To No One 02. The Lesser Faith 03. Terminus (Where Death Is Most Alive) 04. Blind At Heart 05. Icipher 06. Inside The Particle Storm 07. Empty Me 08. Misery´s Crown 09. Focus Shift 10. The Mundane And The Magic
Stan Bush reste l'homme de (certaines) chansons et non d'albums. En effet, son succès s'est surtout inscrit sur les plages des bandes originales de film (« The Touch » et « Dare » pour le compte de Transformers – The Movie ou « On My Own – Alone » pour Bloodsport) plus que sur des disques de qualité mais ne recueillant qu'un succès d'estime. Son précédent album, Shine, déjà signé chez Frontiers, signalait toujours ces mêmes qualités : fraîcheur et spontanéité de compositions chaudes et colorées, une voix qui l'amena à être jadis pressenti pour remplacer Lou Gramm dans Foreigner, mais aussi le choix entêté de ne pas suivre les modes en cours et d'interpréter une AOR racée et élégante.
In This Life ne semble au premier abord en rien déroger aux caractéristiques exposées plus haut. Refrain enlevés (« I Got A Thing For You »), délicatesse FM un peu sucrée (« I Can't Cry), mélodies mémorables voire entêtantes (« Waiting For You » – une composition riche et joussive) sont instantanément prenantes à l'écoute. Il est intéressant de remarquer que malgré le recours à un guitariste, producteur et co-compositeur aussi efficace que Holger Fath, le son et l'inspiration générale de Stan Bush n'ont que peu changé, à l'image des lyrics aux thématiques habituelles, voire convenues (l'amour, la vie et… l'amour). Sur ce point on aurait apprécié quelques renouvellements, renouvellements par ailleurs manifestes sur certains titres généralement placés en fin de disque et qui se caractérisent par une complexité plus grande de composition voire de très légères teintes de progressif (« Take It All Away » ou « Over You »). De facto, ce In This Life, du fait de la présence de deux facettes un peu différentes, trouve un richesse jusqu'ici plutôt rare dans les productions de Stan Bush.
Baptiste (08/10)
stanbush.com
Frontiers / 2007
Tracklist : 1. I'll Never Fall 2. I Got A Thing For You 3. I Can't Cry 4. This Moment 5. Waiting For You 6. The First Time 7. Long, Long Way 8; Over You 9. Take It All The Way 10. In This Life 11. Southern Rain
Author:
necrotaupeslinger
Avr
16
Thrash’s not dead, on l’aura tous compris après s’être pris quelques baffes de Blood Tsunami. Alors ok, personne n’avait besoin de quelques Norvégiens pour comprendre que des groupes comme Kreator ont encore de belles années devant eux. Mais un peu de nouveau sang dans les amplis ne fait jamais de mal, non ?
Attention, ici il n’est nullement question pour les adeptes de la grande époque de se prendre un coup de vieux à cause de petits jeunes un peu trop énervés. On se met plutôt dans la configuration pour faire du neuf avec du vieux, et sans rature s’il vous plaît.
Inspirés aussi bien de la scène teutonne que des bons vieux chevelus de la Bay Area, Blood Tsunami délivrent à une fréquence surhumaine des riffs décoiffant et acérés. Ça va découper sévère dans les tympans. Ici, pas de pause pour éponger l’hémoglobine, on subit et c’est tout. Les leads sont vraiment intéressants, soutenus par une guitare rythmique sous acide qui ne se calme que rarement pour faire place à la base rythmique peu discrète qui veut se faire entendre aussi. C’est donc entre ses riffs délivrés de façon assez moderne mais sans aucun doute possible avec beaucoup de respect pour les aînés allemands, que la batterie fait son show. Certes, la basse n’est pas à oublier, mais l’arme secrète du groupe figure clairement dans le martelage de fût organisé par le grand Faust (Emperor, Aborym, Scum…) qui ne se gêne pas ici pour se faire plaisir. On reconnaît la pâte de la bête facilement, et si l’homme n’évolue peut-être pas ici à son plus haut niveau, son jeu ne peut tout de même pas laisser indifférent.
Il serait impensable de se concentrer uniquement sur l’instrumental en ne parlant pas du chant de Pete, qui peut certes surprendre dans les premiers instants de par sa violence et son influence presque black-metalesque, mais reste très adapté à l’ensemble. C’est ainsi qu’on découvre dès le premier titre "Evil Unleashed" un chanteur agressif et direct, en parfaite liaison avec une composition qu’on peut qualifier de sans équivoque. Ça blast dans le thrash, sans rancune." Let Blood Rain" fixe lui les règles qui seront celles du reste de l’album. On ne ralentit pas vraiment le rythme, mais on sait se faire plus subtile en Norvège. C’est du tout bon et vos cervicales vont le savoir.
Necrogunslinger (08/10)
www.facebook.com/bloodtsunamiofficial
Candlelight – Innovative Promotion / 2007
Tracklist (42:58) : 01. Evil unleashed 02. Let blood rain 03. Rampage of revenge 04. Infernal final carnage 05. Devoured by flames 06. Torn apart 07. God beater 08. Killing spree