Archive for mai, 2007

Megadeth – United Abominations

megadeth_unitedDire que le dernier Megadeth en date (The System Has Failed (2004)) avait partagé la rédaction est un doux euphémisme. Me concernant, menant la fronde, j’avais estimé que certes il y avait du mieux depuis les derniers album soupiesques à souhait, mais qu’on était encore bien loin du Megadeth qui dépotait.

J’ai donc posé une oreille à ce United Abominations en me disant « aller, un album de plus qui va finir au rancard ». Et là, pan dans la face : « Sleepwalker » quel titre d’ouverture. Me voilà replongé dans du Countdown to Extinction (1992), rien de moins. Un éclair de lucidité éphémère ? Que nénni, la suite poursuit sur la même lancée avec son riff entêtant et son refrain qui aurait largement eu sa place sur Youthanasia (1994). 

Le chant de Dave Mustaine est parfait et grace à une production de premier ordre, on redécouvre enfin des riffs Heavy / Thrash déversés par pelletés entières, comme on en avait plus connu depuis des lustres… on en viendrait presque à penser au retour d’un certain Marty Friedman.

Tout est parfait dans le meilleurs des mondes alors me direz vous, United Abominations est donc le meilleur album du groupe ? Je n’irai quand même pas jusque là. Par la suite certaines compositions sont moins inspirées, paraissant en partie recylcées, mais c’est le lot commun de tous ces groupes qui totalisent plus de vingt années au compteur. A noter que la nouvelle version de « A Tout le Monde (Set Me Free) » avec la participation de Cristina Scabbia de Lacuna Coil n’atteint pas l’originale et restera somme toute anecdotique.

Les Japonais auront droit à une reprise de Led Zeppelin (« Out on the Tiles ») en guise de bonus. La version limité contient trois titres supplémentaires : « Black Swan », « The Bodies Left Behind » et « Special Live Track ». 

Megadeth opère avec United Abominations un redressement spectaculaire qui devrait le réconcilier avec la quasi-totalité de ses fans, rien de moins !

Murder One (08/10)

www.megadeth.com 

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Roadrunner Records / 2007
Tracklist (47:56) : 01. Sleepwalker 02. Washington Is Next! 03. Never Walk Alone… A Call To Arms 04. United Abominations 05. Gears of War 06. Blessed Are the Dead 07. Play for Blood 08. A Tout le Monde (Set Me Free) 09. Amerikhastan 10. You're Dead 11. Burnt Ice

 

 

WildKard – Megalomania

Formé d'une bande de jeunes mal-connus, WildKard semble être né des cendres d'un obscur combo britannique, Kick. Nous sommes donc là à plein pied dans l'underground de l'AOR, style revendiqué d'emblée par les musiciens lors des premières notes de claviers du vaillant « Falling Down ». Il s'agit de références récurrentes à travers tout le disque, référence très sensible au niveau des arrangements claviers/guitares et des lignes de chant puissantes mais toujours nuancées de l'excellent Nick Workman. Ce dernier excelle ainsi sur un certain nombre de titres forts du disque comme la ballade heavy « Wake Me Up When It's Over » ou sur le très entêtant « End Of The World ». 

Comme les arrangements sont à l'avenant, que les parties guitares sont souvent flamboyantes, ciselées avec un toucher et une maîtrise rares et que le groupe s'autorise un zeste de modernité participant à la dynamique globale d'un disque gagnant en qualité de manière crescendo au long des plages, l'on ne peut que s'avérer comblé. Plus : comment ne pas s'enthousiasmer sur un refrain comme celui de « Something Strange » ou sur la fougue d'un « Letting Go »?

Du très bel ouvrage et un groupe à suivre à l'image d'un Brother Firetribe ou d'un The Poodles. Ces nouveaux venus anticiperaient-ils un renouveau du genre ? Espérons-le. 

 

Baptiste [8,5/10]

 

 

Escape / 2007

Tracklist : 1. Falling Down 2. All I Have 3. End Of The World 4. 7days   5. Whispers In The Dark 6. Wake Me Up When It's Over 7. Something Strange   8. When Everything Has Changed  9. Letting Go 10. Right Here In My Side

Officium Triste – Giving Yourself Away

officiumtriste_givingSi pour certains, évoquer des pays comme l'Angleterre ou la Finlande revient à parler des Eldorados du Doom, il ne faudrait peut oublier que certains autres pays, plus « discrets » sur cette scène, ont engendré des groupes dont la discographie et le longévité méritent qu'on y jette une oreille attentive. Prenons l'exemple de la Hollande : si d'aventure vous rencontrez un jour un Batave et amenez la conversation sur ce sujet musical, nul doute qu'il vous citera spontanément Officium Triste. Il faut dire qu'avec presque quinze ans et quelques albums (dont les cultes The Pathway ou Reason) au compteur, nos gaillards de Rotterdoom sont devenu une sorte d'institution en matière de Doom/Death en pays batave. Et ce n'est pas la sortie de leur petit dernier, Giving Yourself Away qui devrait contredire cet état de fait.

Alors, qu'en est-il, musicalement parlant ? Hé bien, s'il fallait vous en parler à la louche, je vous dirais que comme à son habitude, Officium Triste nous livre un album de Doom/Death « à l'ancienne », plutôt influencé par Anathema (dans leur période doom/death), sans aucune accélération, et comprenant un clavier. Ce qui serait exact, mais plutôt injuste envers nos amis venus du pays de la cigarette qui fait bêtement rire… C'est qu'Officium Triste a su, depuis ses débuts, se façonner un style immédiatement reconnaissable.

Bien sûr, la musique est lente, soutenue par des guitares accordées très grave, mais il y a chez ce groupe un sens de la mélodie, présente en permanence (soit emmenée par une guitare lead, soit par un synthé), qui fait que certaines chansons vont vous rester vrillées des heures à la tête. Je met au défi quiconque d'entre vous de ne pas instantanément retenir la mélodie de « Your Eyes », morceau d'ouverture de l'album, qui selon moi va se faire une place de choix à coté de « Roses On Your Grave » comme future chanson culte d'Officium Triste. Le reste des chansons de l'album, sans être du même tonneau, reste néanmoins de qualité plutôt constante (c'est à dire bonnes!), bien servies par une production puissante, dans le style que nous évoquions précédemment, faisant la part belle à de longs moments épiques emmenés par ces petites mélodies qui vous vrillent la tête, le thème des paroles les différenciant les unes des autres (on y parle, oh surprise, de mort, de chagrins d'amour, de la peur de soi….) La seule autre petite surprise viendra probablement du titre « Inside the Mind », titre que n'aurait probablement renié un Novembers Doom, pour une fois écrite sur un rythme ternaire.

En guise de conclusion, que retenir de cet album ? Qu'il a, je pense, les qualités et les défauts intrasèques à la plupart des albums de Doom/Death « classiques » : l'écouter est avant tout une question d'humeur… les chansons étant d'une grande constance musicale, il peut parfois lasser si l'on n'est pas dans le bon état, alors que d'autres fois, son écoute paraîtra n'avoir duré qu'une petite demi-heure. En tous cas, si vous êtes de ces fans d'Anathema qui regrettent les premières heures du groupes, et recherchiez un autre groupe évoluant dans les mêmes sphères sans tenir de la copie, cet album est fait pour vous !

Doomfred (07/10)

 

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Displeased Records / 2007

Tracklist (47:48) : 01. Your Eyes 02. My Charcoal Heart 03. Signals 04. On the Crossroad of Souls 05. Inside the Mind 06. Master of your Own Demise