Tous les 2 ans, avec la régularité d’un métronome, DREAM THEATER nous revient avec un nouvel album. La cuvée 2007 a été baptisée Systematic Chaos. La première grande nouveauté s’est jouée en coulisses et concerne le label du groupe. Après de nombreuses années chez Warner Music, DREAM THEATER entame une nouvelle collaboration avec le label hollandais Roadrunner. Aux dires du groupe, la major américaine ne les soutenait plus et se contentait d’assurer la mise en place des Cds dans les bacs. Fidèle à la tradition, le groupe nous livre un Cd rempli jusqu’à la gueule de musique avec 8 titres totalisant plus de 78 mn.
Cet album débute sur « In the Presence of the Enemy », un morceau fleuve divisé en deux parties qui ouvrent et ferment le Cd. Dès les premières notes, on se retrouve en terrain connu, DREAM THEATER reste fidèle à son style inimitable, toujours extrêmement technique tout en restant très mélodique. Rien de bien nouveau sous le soleil mais très efficace. Comme pour Octavarium, Systematic Chaos fait très distinctement apparaître les deux visages du groupe. Les plages les plus rapides, heavy (« The Dark Eternal Night », « Constant Motion »…) côtoient allégrement les passages les plus progressifs (« Repentance », « The Ministry of Lost Souls »…). On peut remarquer la présence vocale grandissante de Mike Portnoy aux côtés de James Labrie en particulier sur « Contant Motion » et « The Dark Eternal Night ».
La production a une nouvelle fois été assurée par les deux leaders du groupe Mike Portnoy et John Petrucci. Il serait peut-être bon que DREAM THEATER confie cette tâche à une personne extérieure au groupe. Sans être mauvais, le son n’atteint pas les sommets que l’on pourrait attendre d’une formation de cette envergure. Pour conclure, Systematic Chaos est un très bon cru. Le groupe confirme son statut de leader de la scène métal progressive. Mais on est loin de loin de l’orgasmique Scenes from a Memory. On espère un peu plus d’audace…
A noter que cet album a été commercialisé en deux versions, la « Special Edition » comportant un reportage sur les coulisses de l’enregistrement et le mixage 5.1 surround pour les heureux possesseurs de Home Cinéma. De plus, le magnifique livret et la pochette du disque sont signés Hugh Syme qui a déjà travaillé pour MEGADETH, RUSH, ARENA ou DEF LEPPARD.
Oshyrya (08/10)
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Roadrunner Records / 2007
Tracklist (77:05 mn) 01. In The Presence of Enemies Pt.1 02. Forsaken 03. Constant Motion 04. The Dark Eternal Night 05. Repentance 06. Prophets Of War 07. The Ministry of Lost Souls 08. In The Presence of Enemies Pt.2
Avec près de six albums à son actif et plus de quinze ans de carrière, ALCHEMIST est loin d'être un inconnu pour tout fan de métal qui se respecte. Il compte parmi les piliers de la scène australienne. Ce nouveau cd s'appelle « Tripsis » et propose 9 compositions originales. Le line-up s'est stabilisé depuis 2003 et le groupe progresse après chaque nouvelle sortie.
Ils poursuivent l'oeuvre entamée en 2003 avec le très prometteur « Austral Alien ». Aucun répit n'est laissé à l'auditeur puisque les australiens frappent fort d'entrée avec le ravageur 'Wrapped in Guilt'. La puissance d'ALCHEMIST s'impose immédiatement, les riffs sont tranchants, les frappes sont lourdes. Le chant torturé d'Adam Agius laisse transpirer toute la rage d'un collectif prêt à en découdre.
Le groupe est extrêmement technique et chaque nouvelle composition laisse éclater le talents des cinq australiens. Les mélodies distillées avec 'Tongues & Knives' ou encore 'Nothing in no Time' sont hypnotiques et provoquent immanquablement un headbanging effréné. L'album ne connaît pas de temps mort et les pépites s'enchaînent ('Anticipation of a High', 'Substance for Shadow') les unes aux autres
Cet album est moins organique que son prédécesseur, le son est beaucoup plus brut, rentre dedans. La production est de très bonne qualité et fait honneur à la complexité des compositions ici proposées. La touche électronique est subtilement dosée et viens renforcer intelligemment les différents thèmes développés.
Cependant, tout n'est pas parfait. Ce disque est assez court (43 mn) et on aurait pu espérer un ou deux titres supplémentaires. Cela manque aussi parfois de variété, ALCHEMIST devrait essayer d'élargir encore les atmosphères et les rythmes. Enfin, même si le chanteur a beaucoup progressé sa palette vocale reste un peu limité. On ose à peine imaginer le résultat avec un frontman de la trempe d'un Mikael Åkerfeldt (Opeth) ou d'un Scott Kelly (Neurosis).
Ce « Tripsis » est une très belle réussite et on peut espérer qu'il ouvrira de nouveaux horizons à ces musiciens décidément bien talentueux.
Oshyrya (08.5/10)
www.alchemist.com.au
Relapse Records / 2007
Tracklist (43:01) : 1. Wrapped In Guilt 2. Tongues And Knives 3. Nothing In No Time 4. Anticipation Of A High 5. Grasp At Air 6. Communichate 7. Substance For Shadow 8. God Shaped Hole 9. Degenerative Breeding
La découverte de l’EP Raiders Of The Ark en 2005 avait aiguisé mon appétit suivi six mois après par l’album Astralism qui avait fini de me convaincre sur les capacités de Astral Doors à manipuler à notre époque un metal teinté d’influences 80’s notamment dû à son chanteur Nils Patrick Johansson (également dans Wuthering Heights) similaire vocalement au « grand » Ronnie James Dio et à la présence de l’orgue Hammond utilisé avec parcimonie et judicieusement.
2007 est le temps du nouvel album pour les suédois. La saga des portes astrales se déploie sur un quatrième épisode. New Revelation n’en est donc plus une de révélation puisque l’effet découverte passé il y a deux ans, mon enthousiasme se fait moins grand. À l’image de son prédécesseur, tout est bien fignolé, le heavy dans son expression la plus simple et efficace, les trois premiers morceaux pourtant ne relèvent pas d’un attrait particulier hormis des refrains entraînants et vifs qui filent la pêche.
« Bastard Son » est une ballade rondement menée, l’exercice périlleux s’avère de qualité chez Astral Doors, elle est d’ailleurs le déclenchement d’un frémissement d’intérêt. Après ce passage délicat mais réussi, New Revelation s’emploie à devenir bien mieux ficelé et de façon plus attrayante. Le démarrage de « Waiting for the Master » est un fac-similé de la Vierge de Fer, les breaks se font plus surprenant et les solos sont d’autant plus prenants qu’ils s’immergent bien mieux dans le morceau.
« Planet Earth » déboule avec une rudesse plus accrue, les backing vocals et les claviers m’évoquent un peu Star One, un des projets de Arjen Lucassen. Passons sur « Quisling » dont la rythmique similaire sur tout le morceau sent un peu le remplissage. La suite est assez séduisante grâce à des passages marquants malgré certaines faiblesses dans les parties de chant légèrement en décalage avec le sens mélodique notamment sur « The Gates of Light ». Nils n’est pas à remettre en cause, la mélodie vocale ne s’adapte tout simplement pas à la mélodie instrumentale ou inversement. Mercenary Man et ses six minutes trente remplissent le rôle de pièce maîtresse de l’album avec un côté légèrement épique qui transporte assez facilement l’auditeur vers les contrées des portes astrales.
New Revelation possède donc un pouvoir d’attraction moins grand que Astralism, rondement mené, sympathique, distrayant mais au souvenir trop évocateur des albums passés en moins bon.
Clayman (06.5/10)
Site officiel
myspace.com/astraldoors
Locomotive Records – Underclass / 2007
Tracklist (47:36) 1. New Revelation 2. Freedom War 3. Pentecostal Bound 4. Bastard Son 5. Waiting for the Master 6. Planet Earth 7. Quisling 8. Cold War Survivor 9. The Gates of Light 10. Shores of Solitude 11. Mercenary Man