Voilà que la figure de proue de MTV, ce cher Bam Margera, nous revient avec une seconde compilation à son nom. Après Jackass et autres émissions, après s’être fait potes avec les gars de HIM et avoir squatté le dvd de Cradle of Filth (entre autre), Bam s’est mis en tête de mener toute une génération de kids un peu paumés vers la vraie musique, celle qui transpire de sous les bras et qu’on écoute en faisant du skate pour faire chier les parents.
Mieux qu’une simple compile MTVesque, il faut bien avouer que ce skeud a de nombreuses qualités, et que les groupes qui ont répondu présent ne sont pas tous des grands inconnus. Le disque nous permet ainsi au fil de vingt titres, de découvrir tout ce qu’on se doit d’écouter quand on est américain, ado, et qu’on a les ongles noirs. S’en suit donc une compilation de groupes aussi variés que Gnarkill et Malevolent Creation, qui pour certains ont carrément fourni à leur ami Bam des titres exclusifs à cette compilation (ce sont sur le tracklisting les titres suivis d’un astérisque).
On découvre donc un titre provenant des sessions du nouvel album de Children of Bodom, peut-être un peu téléphoné mais tellement plaisant, et qui nous laisse espérer le meilleur pour le début d’année prochaine. In Flames également se fendent d’un pseudo-single pas dégueulasse du tout dans l’esprit de l’album Come Clarity, pendant que les Bloodhound Gang nous délivrent un des titres les plus accrocheurs de cette compile, une vraie petite réussite.

À côté de ça, on se ballade avec plaisir entre des groupes carrément plus bourrins comme Dimmu Borgir, et du pop-rock acidulé mais efficace pour les Shiny Toy Guns. Il est bien entendu certain qu’avec une telle diversité, l’ami Bam ne pourra pas faire plaisir à tout le monde, mais on ne peut que saluer une telle ouverture d’esprit pour une initiative qui permettra au kids de se refaire une culture et de découvrir des groupes allant du cliché radio jusqu’à la forêt scandinave. Un bon petit truc à passer quand on se retrouve entre potes, ou même à écouter pour se mettre un peu à la page quand on se perd dans toute la génération metal actuelle, afin de prendre le train en marche pour ne pas louper d’excellentes petites choses comme un titre issu du nouveau A Life Once Lost ou le groupe Revolution Mother.

On se retrouve au final avec une compilation plutôt valable comparée à l’image qu’on se fait de son créateur, une vraie petite preuve de diversité et (presque toujours) de qualité. Reste le dvd fourni avec la compile, qui nous rappelle tout de même à qui on a à faire, puisque on se retrouve face à une vingtaine de vidéo dans le plus pur esprit des différentes émissions de Mr. Margera, un petit plus pas forcément obligatoire, dont vous ferez ce que vous voulez, et dont le commentaire n’a pas sa place ici.

Necrogunslinger (07/10)

www.bamargera.com

Tracklist (xx:xx) 01.Clutch – King of Arizona* 02.In Flames – Abnegation* 03.Children of Bodom – Tie My Rope* 04.CKY – Rio Bravo (remix)* 05.The Sounds – Ego (Alan Moulder UK Mix) 06.Shiny Toy Guns – Rocket Ship 07.Bloodhound Gang – Screwing You on The Beach at Night* 08.Gwar – War is All We Know 09.The 69 Eyes – Shadow of Your Love 10.Priestess – Lay Down 11.Dimmu Borgir – The Serpentine Offering 12.Kill Hannah – Believer 13.Viking Skull – Blackened Sunrise* 14.Vains of Jenna – Enemy in Me* 15.A Life Once Lost – Iron Gag 16.Revolution Mother – Come On 17.Melody Club – Take me Away 18.The Thieves – Vacant Thoughts 19.Malevolent Creation – Buried in a Nameless Grave 20.Gnarkill – Dico at The Piano Bar

Avec un nom déjà bien établi sur MySpace (comment y échapper maintenant) et une soif d’innovation bien ancrée et conceptualisée, le groupe BlassTheFall débarque avec ce His Last Walk qui ne devrait vraiment pas passer inaperçu.
Bourré de qualités et de bonnes idées, le skeud en question impose le groupe comme une valeur sûre de leur jeune génération. En effet, le chant se place véritablement dans la catégorie haut de gamme de la scène metalcore/emo/post hardcore, avec une palette de possibilités tout à fait bluffante. Il n’y a pour s’en convaincre qu’à écouter à la suite le titre Rise Up (véritable single au demeurant) dans son énergique version originale, avant de passer directement à une version acoustique parfaite qui nous est donnée en tant que bonus track. Soutenu par des musiciens véritablement carrés, on assiste donc à un véritable show au niveau du chant qui sait nous proposer bien plus que cette morose alternance de hurlements approximatifs et de chant clair juste bon à séduire les groupies. On trouve ici une profondeur, une émotion, qui se fait aujourd’hui malheureusement trop rare.
Les musiciens déjà cités sont donc très carrés. Ce qui n’empêche pas la guitare de rester un peu faiblarde malgré les nombreuses bonnes idées distillées. On espèrerait voir un peu plus de recherche dans ce qui est déjà pourtant très bien posé, le hardcore du groupe se tintant de quelques influences pop pas dégueulasses du tout.
Reste une batterie en grande forme qui vaut à elle seul l’intérêt des adeptes du genre, avec une interprétation énergique et développée, une envie de jouer qui se sent de loin et une grande maîtrise des rythmiques.

Le groupe, enfin, dispose d’un panel de son très étendu reflété par l’inventivité de son chant mais aussi le côté universel de sa production qui, tout en sonnant profondément metal et puissant, laisse de la place aux nombreuses ambiances imposées par ces jeunes américains. On retrouve ainsi quelques loops electro qui s’entremêlent avec de très bons effets sur les parties de chant, comme par exemple sur le titre Could Tell a Love. Les influences prémâchées du groupe sont d’ailleurs très bien digérées et peu flagrante. Ce qui n’empêche pas de parfois déceler avec bonheur des idées venues tout droit du Visual Kei actuel à la Dir En Grey, mais aussi de très courtes parties inspirées de la scène finlandaise et de HIM. Tout cela se joignant facilement aux influences plus habituelles dans cette scène.
Au final, BlessTheFall nous gratifie d’un magnifique essai qui se classe parmi les excellentes surprises de cette année dans le genre. À ne surtout manquer sous aucun prétexte.

Necrogunslinger (08.5/10)

www.facebook.com/blessthefall

myspace.com/blessthefall

Ferret Music – Innovative Promotion / 2007

Tracklist (50:16) 01.A Message To The Unkown 02.Guys Like You Make Us Look Bad 03.Higinia 04.Could Tell a Love 05.Rise Up 06.Times Like These 07.Pray 08.Eyes Wide Shut 09.Wait For Tomorrow 10.Black Rose Dying 11.His Last Walk 12.Rise Up (Acoustic Version)

Comme il doit se retourner dans sa tombe ce pauvre Varg, en voyant ce que sont devenus ses amis et anciens collègues de Darkthrone ! Comment ça ? Il n’est pas mort ? Enfin bon, c’est un détail…
Voilà que nos Norvégiens misanthropes préférés se sentent obligés de nous pondre un ep pour pouvoir patienter jusqu’à la sortie de l’album le mois prochain… Il ne fallait pas ! Vraiment…
Car cette New Wave of Black Heavy Metal (c’est bien cela), est tout sauf rassurante. Le groupe continue en fait le déclin entamé depuis quelques années et se précipite ici dans une parodie de leur propre musique.?? Tout commence avec un " Wisdom of The Dead " tellement téléphoné qu’on penserait à un remix d’un ancien titre… Quand un groupe en vient à se plagier lui-même… Si seulement ce n’était qu’une petite erreur entourée de bijoux, mais on est bien loin de se rassurer en se penchant sur le reste de ce skeud dont même notre cher chroniqueur Vlad l’empaleur ne voudrait pas.
Fenriz avait créé le buzz chez les aficionados avec son projet Isengard, transformant très rapidement deux simples albums en objets de culte. Plutôt que de se reposer sur ses lauriers et de laisser grandir la légende, il a préféré se lancer au chant dans un titre horripilant, pseudo-Venomesque, à l’humour plus que particulier. Canadian Metal est une private joke ratée que le sieur a voulu partager avec le monde entier. Dommage, ces trois riffs et ce chant plus qu’approximatif auraient pu participer à quelque chose de plus constructif (hum)…

Reste Hedninger Fre Helvete, un titre bon quoique trop typique, qui nous montre quand même que le groupe a gardé un peu de sa grandeur (juste un peu…). Auto-proclamé meilleur titre de cet ep (ce qui n’est pas obligatoirement un compliment), ce titre long et plutôt bien construit aurait presque sauver les meubles s’il n’était suivi d’une reprise punk du groupe Testors sur lequel Nocturno Culto nous gratifie d’un chant clair désastreux. Sûrement trop emballé par son guest sur l’album de Scum, il ne s’était certainement pas rendu compte qu’il n’avait pas les moyens de reproduire l’expérience tout seul…

Au final, nous voilà face à un produit plus que décevant (même la photo de true dans la forêt est en couleur sur la pochette, c’est dire !). Si on ne connaissait pas autant la carrière du groupe, on pourrait presque penser à un suicide programmé, plein d’auto-dérision… Ils se tuent à vous le répéter depuis des années de toute façon, ils sont The Most Hated Band In The World… Et si ils continuent comme ça, le mythe deviendra bientôt réalité…

Necrogunslinger (03.5/10)

Page Facebook.

Peaceville Records / 2007

Tracklist  : 01.Wisdom of the dead 02.Canadian Metal 03.Hedninger fre helvete 04.Bad Attitude