Archive for février, 2008

Corporation 187 – Newcomers Of Sin

corpo187_newcomersEn toute franchise, j'avais complètement oublié l'existence de ce groupe, au point de penser qu'il avait dû splitter au nom des traditionnelles "divergences musicales", prétexte qui a bien souvent fait sombrer nombre de combos prometteurs. Depuis 2003 pas la moindre nouvelle, le groupe a voulu faire le point en gardant le silence, changeant de label, en passant de Wicked World (filiale d'Earache) qui avait sorti leurs deux premiers albums, à Anticulture qui leur a sans doute promis de s'occuper un peu plus d'eux en terme de promotion.

C'est certain, Corporation 187 (référence à l'article du code pénal nord américain, l'article 187 traite du meurtre, là vous avez tout le programme poétique du groupe), à réussi à se faire discret. C'est une prise de risque de la part d'un groupe qui n'était pas établi, mais logique dans la mesure où il faut bien l'avouer, la réputation des suédois n'allait pas très loin. Efficace petit cousin hargneux de The Haunted (pas étonnant de la part d'un ex tribute band de Slayer) et d'autres groupes de death mélodique suédois, un savoir faire évident mais pas très original. Voulant éviter de rester relégué derrière toute la tripotée de groupes de Gothenburg, Corporation 187 a opéré un virage radical de son orientation musicale.
Que reste-il de la formule de départ ? Au delà de l'artwork, qui est encore une fois signé de Niklas Sundlin…. on retrouvera une bonne dose de thrash metal, une pincée de death mélodique, mais l'ensemble de ce troisième album est nettement plus venimeux (en particulier du côté des vocalises). Les suédois ont ajouté à leur recette du black metal, qui s'incorpore comme il faut aux compos. La production est solide et l'album ne faiblit pas tout au long de l'écoute. Les variations de tempo prennent à la gorge, et quand le groupe se làche pour balancer un bon uppercut sonique, c'est efficace. 
Le groupe a gagné en maturité, et n'est plus seulement une bête fauve qui livre un death mélodique somme toute classique et qui a été rabaché maintes fois par nombre de confrères plus prestigieux. Les suédois ont construit un album passionnant, dont les passages les plus intéressants ne sont pas forcément les plus rapides qui tabassent, la lenteur du titre éponyme illustre toute la maîtrise du groupe (pas loin de l'intensité du dernier effort de The Haunted sans que cela sonne comme une vulgaire copie). Et Corporation 187, exécute d'autres titres lourds et écrasants sans faillir, tel Procession, qui en impose avec une atmosphère malsaine bien ficelée. A l'écoute de Newcomers Of Sin, on comprend d'autant mieux la remise en question des Suédois qui livrent aujourd'hui un album abouti. Ils ont réussi à sortir du carcan et leur retour est des plus prometteurs.

Hamster (08/10)

https://myspace.com/corporation187

Anticulture records / 2008

Tracklist (43:21) 01. Provoking The Prophet 02. Newcomers Of Sin 03. My Sickness 04. Question The Light 05. Suffer As One 06. Teaching The Sick, Feeding The Dead 07. Procession 08. Madhouse 09. Cardiac 10. In The New Messiah 11. Virus Nation

 

Dark Age – Minus Exitus

Dark_Age_-_Minus_ExitusDark Age avait disparu depuis 2004, Minus Exitus aurait dû tomber dans les bacs fin 2006 mais voilà les aléas d’un groupe font qu’il se sera passé quatre ans entre les espoirs d’un grand laissé par l’album éponyme et ce cinquième album.  
Je vous le dis franchement, si je m’étais arrêté sur mes premières écoutes de Minus Exitus, je me serais lâché sévèrement sur cet album de façon négative mais voilà, le temps faisant son œuvre c’est avec un plaisir non feint que Dark Age inonde nos esgourdes et ravit aussi bien les fans de death/thrash que de death mélodique à la suédoise et de death, disons plus moderne, où les voix claires sont omniprésentes (nous y reviendrons).
 
La précision et la concision de l’ensemble laisse pantois, les riffs sont détonants, rentre dedans et pourtant possède un sens mélodique indéfectible, l’approche n’est pas immédiate comme un Dark Tranquillity ou vous prenez en pleine face l’agressivité et les mélodies imparables.  Minus Exitus mérite et doit bénéficier de plusieurs écoutes pour bien cerner la finesse et la grande tenue des compositions. Vous vous rendrez compte ainsi que Dark Age, même s’il pratique sur plusieurs plans et dans des sphères déjà éprouvées, possède une réelle personnalité faisant des allemands un groupe méritant tellement il est difficile de sortir des carcans de nos jours.

Dark Age n’hésite pas à expérimenter à varier les plaisirs même si la base est évidemment énergique. Les breaks sont toujours savoureux, les variations de rythmes et les arrangements confinent à ses onze morceaux (laissons de côté l’interlude de douze secondes de blanc de côté) une redoutable identité et un plaisir décuplé (Cold).
Je serais moins circonspect quand au chant clair assez décalé avec le reste même s’il marque les refrains de son empreinte et offre une accessibilité, à l’ensemble, facilitée. Cela sent un peu trop la facilité justement.

Minus Exitus est un album qui se mérite et au final il s’avère excellent à défaut d’être totalement succulent.
Dark Age affirme et confirme son propre champ d’investigation du death et ne serait ce que pour cela, il continuera de bénéficier même quatre ans après d’une aura certaine auprès du public. Le travail et une forte identité paient, Dark Age en récolte les fruits petit à petit.

Clayman (7.5/10)

www.facebook.com/darkage

www.dark-age.de

Remedy Records – Underclass / 2008

Tracklist(50:17): 01. Minus Exitus 02. Black September 03. Outside the Inside 04. The Dying Art of Recreation 05. Exit Wounds 06. Seven 07. Interlude 08. No Way Home 09. Cold 10. Instrumental 11. Life for Blood 12. The Echoes Discipline

 

 

 

Aquilon – Immobile

Aquilon-immobileJe ne suis pas voyant et encore moins attiré par ce genre de pratique fallacieuse mais pour le coup je me surprend moi-même en relisant ma chronique du premier album d’Aquilon, Intramedia (signé chez Adipocere), qui se terminait par "…s’il se cherche encore sur ce premier album je suis par contre persuadé que l’étape suivante leur permettra de marquer les esprits". Pari réussi et mon esprit très cartésien en prend un coup d’avoir subodoré la bonne teneur de ce second album.

Changement de line-up, changement de label et évolution du style musical, voilà qui avait de quoi faire de Aquilon un groupe perdu lors de l’élaboration de Immobile. Le résultat ne s’en ressent que légèrement, Aquilon ne change pas radicalement son propos.
Il s´efforce de séduire par le biais d’un mélange electro/pop et parfois de gros riff power même si le ton générale est aux mid-tempo.
Le chant toujours en français possède une approche beaucoup plus cru. Il est assez écorché vif mais très larmoyant et le tout fait assez cliché d’autant que je ne suis pas convaincu par les qualités du chanteur ou en tout cas par certains passages qui sont assez pénibles. C’est un point de détails, certes important mais qui n’annihile pas toute la force émotionnelle mise en branle sur Immobile.
Les compos sont léchées et bien agencées, la diversité est une constante et le rendu est agréable. Aquilon a mis de côté ses expérimentations pour revenir à l’essentiel sans pour autant se perdre dans la facilité.

La concision et l’attrait des compositions se fait au détriment d’une inventivité très présente sur Intramedia mais pas forcément maîtrisée. L’accessibilité à la musique d’Aquilon en ressort facilitée et c’est un plus pour découvrir le groupe.

Clayman (07/10)

www.myspace.com/aquilonband

Manitou music – Pervade Productions / 2008

Tracklist : 01. 00 02. Affliction 03. L'Oeil 04. Diverses Personnalités 05. L'Amant 06. Emancipe Mon Rêve 07. A Demi-Mot 08. Perdu 09. Paradis Vide 10. Immobile 11. Saturation des âmes