Archive for février, 2008

Blut_Aus_Nord_-_odinistDepuis “The work which transforms god” (j’ai connu le groupe un peu tard, j’avoues!) la sortie d’un nouvel album de Blut Aus Nord est toujours un évènement particulier pour moi.

Blut Aus Nord fait partie de ces groupes français (au même titre qu’un Deathspell Omega par exemple) que je trouve fascinant dans leur démarche ; un mystère perpétuel qui plane autour des membres du groupe faisant de la musique l’objet principal de la démarche (au contraire de certains groupes que l’on connaît plus pour leurs frasques médiatiques que pour leur musique…), mais aussi une approche de la musique très personnelle et une évolution constante.

Parlons en de l’évolution du groupe ; Odinist succède à un album tout particulier dans la discographie des français, en l’occurrence MoRt, qui semblait marquer un aboutissement au niveau de l’expérimentation. Le groupe ne poursuis pas ici la démarche de MoRt, mais semble revenir à une musique plus proche de celle proposée sur « The work which transforms god » et « Memoria vetusta ». Pour résumer, je dirais qu’Odinist revient à des sonorités que l’on trouvait sur les albums précédant MoRt, mais on ressent que MoRt est passé par là. On est donc rendu à quelque chose de moins expérimental, mais moins expérimental ne veut pas dire moins intéressant, bien au contraire. Car ici encore la force d’attraction déployée par la musique des français ne perd pas en vigueur ; l’auditeur peut aimer, il peut détester, mais Blut Aus Nord, au-delà de ces considérations purement subjectives, attire l’oreille, fascine, dérange, par cette musique étrange et ces sonorités torturées qui semble sortir tout droit d’un esprit envahit par les ténèbres.  

Je ne savais pas à quoi m’attendre après l’album précédent, mais je dois dire que je ne suis pas déçu, même si Odinist n’est pas le meilleur album du groupe, et que j’attendais quelque chose de plus aventureux, il reste pour ma part un bon condensé de ce que les français savent faire depuis quelques années ; une musique qui a une personnalité, un black personnel qui dégage quelque chose de fort et d’hypnotisant.

Sheol (07.5/10)

myspace.com/thehowlingofgod

Candlelight – Innovative / 2007

Tracklist : 1.An element of flesh 2.The sounds of the universe 3.Odinist 4. A few shred of thoughts 5. Ellipsis 6. Mystic absolu 7. The cycle of the cycles

 

Dam_-_The_difference_engineThe Difference Engine est le second album de Dam, groupe anglais qui fut recommandé par Samoth, membre connu du non moins connu groupe de black metal norvégien Emperor. Autant dire que cette petite anecdote peut mettre l’eau à la bouche, connaissant le bonhomme en question, on a tout droit de penser qu’il sait de quoi il parle. Il n’en faut pas plus pour que mon esprit s’emballe et que je m’imagine détenir entre mes main la galette d’un groupe de jeunes surdoués officiant dans un registre death voire black metal…Bref.

Quelques écoutes attentives auront vite fait de me remettre les pieds sur terre, car Dam ne pratique ni le black, ni le death à proprement parler, mais plutôt un mélange de tout ça, avec des relents thrash et des vocaux multi facettes. La première écoute à de quoi dérouter tant le groupe semble vouloir mixer ces influences pour donner naissance à quelque chose d’original et homogène ; une musique polymorphe en quelque sorte. Alors il y a de bonnes idées dans tout ça, de bons voire de très bons passages, et le groupe n’est pas sans posséder la maîtrise nécessaire pour donner naissance à une musique de qualité. Le seul problème c’est qu’au-delà de tout cela, le tout sonne trop brouillon, et pas grand-chose ne reste en tête. On dirait que Dam veut trop en faire, et à tendance à se perdre dans ce foisonnement d’idées, à l’image du vocaliste qui s’essaie à différents registres, avec plus ou moins de succès…On passe de morceaux rappelant le Death du grand Chuck, dans une version nettement moins bonne (Cf. « Mirror-image ritual ») à des structures plutôt thrash, voire black ; bref, une sorte de mix brouillon de tout ça en même temps, un enchevêtrement d’idées confuses accolées les unes aux autres, duquel aucun morceau ne viendra s’extraire pour relever le niveau, si ce n’est peut être l’instrumental « New Quest ».

Dommage ! Dommage car on ressent de réelles capacités, que le groupe devra exploiter totalement pour créer quelque chose de plus convaincant. En attendant The Difference Engine risque d’être bien vite oublié. Au suivant !

Sheol (05/10)

Page Facebook.

Candlelight – Innovative Promotion / 2007
Tracklist (40:56) : 1. The difference engine  2. Eyeballing  3. Outside  4. Mirror-image ritual  5. Made of beasts  6. Gangrene.Purulence.Impact  7. A wound that never heals  8. New quest  
9. This as nothing to do with apathy.

 

cof_thorn2008Chroniquer un album de Cradle Of Filth n'est jamais simple. Depuis leurs débuts à l'orée des années 90, le groupe britannique a toujours suscité la polémique. Une chose est certaine, le groupe n'a jamais laissé indifférent, au regard des débats sans fin sur son statut vis à vis de la scène black metal (rappelez vous la comparaison permanente avec Dimmu Borgir), l'évolution du style des britanniques vers un metal symphonique extrème matiné d’ambiance gothique, sans oublier les discussions constructives sur leurs piètres restitutions de leurs albums sur scène. Evidemment la personnalité de Dani Filth n'y est pas étrangère.

Cet album (sorti initialement en 2006) n’allait pas échapper aux critiques, et cette réédition agrémentée d’un bon paquet de bonus ne changera rien à l’affaire. C’est certain, pour bon nombre de détracteurs, le groupe s’éloigne du black metal et cède aux sirènes du commercial, composant des chansons de plus en plus accessibles…

Pourtant le groupe n’a pas tout balancé aux orties : certes, les blasts de batterie sont quasi absents de cet album, tandis que les riffs de guitares se font plus thrash (on notera aussi quelques influences en provenance d'Iron Maiden). Il n’empêche que Dani a conservé pas mal d’éléments qui font la marque de fabrique du groupe : orchestrations symphoniques grandiloquentes (dont l’intro), l’ambiance digne des vieux films d’horreur de la Hammer, et des textes dans la lignée des thématiques abordées dans toute la discographie du groupe.

La religion, un soupçon d’imagerie gothique, fantasmes sexuels, vampirisme, morts vivants… vraiment pas de changement de ce côté là. De même, le groupe à comme d’habitude fait appel à Sarah Jezebel Deva (notamment sur le titre « Cemetery And Sundown »). Par contre, Cradle Of Filth a invité le chanteur Ville Valo de Him (sur « Byronic Man »). Par ailleurs, cet album bénéficie d’un travail minutieux à la production exécuté par Rob Caggiano (ex Anthrax), le tout mixé par Andy Sneap.

En somme si vous appréciez les derniers efforts bien produits du groupe, cet album varié et plus accrocheur pour le commun des mortels devrait sans doute vous intéresser. Il va de soi que tout amateur de black metal pur et dur de Norvège n’y verra là qu’une bande de clowns qui pervertit son genre de prédilection, en même temps ça tombe bien, de l’aveu même de Dani Filth ce n’est pas cette frange du public metal auprès de laquelle le groupe s’adresse. Pas question de ressortir un « The Principle of Evil Made Flesh »… D’ailleurs, la touche finale de l’album, la reprise du groupe Heaven 17, « Temptation » illustre bien la volonté de groupe de s’adresser au plus grand nombre.

Février 2008, Thornography a droit à une cure de jouvence dans les bacs. Sous la houlette du label Roadrunner, l’album (désormais intitulé Thornography Deluxe – Harder, Darker, Faster) ressort avec un nouvel habillage, agrémenté de bonus et sous un autre format. Un DVD MVI (Music Video Interactive) bien fichu qui contient l’album Thornography original, avec 6 titres bonus exhumés des sessions d’enregistrement de 2006, trois vidéos et un making off… sans oublier quelques bricoles indispensables pour les fans : possiblité de mixer deux titres à sa sauce (« Lovesik For Mina » et « Under Huntress Moon ») sonneries de portables, fonds d‘écran, que du bonheur pour les adeptes (les mauvaises langues diront « vaches à lait » étant donné qu’elles rachèteront l’album, un jour peut être ce genre d’édition spéciale sortira en même temps, qui sait ? Enfin bon, les temps sont durs et la pente est rude du côté des ventes…).

D'autant que dans l'ensemble les titres supplémentaires valent mieux que de déchets de studio ou des faces B. « Murder In The Thrist »et son ambiance glauque valent le détour, les blasts font leur retour sur le bonus suivant, la reprise des Misfits n'a rien d'ébourriffant en revanche. « Courting Baphomet » et ses variations de tempo tient bien la route. La reprise de Shakespear Sister est plus digeste que celle des Misfits. Et une dernière dose de blasts vous attendra avec un « Devil To The Metal » bourrin mais accrocheur (et un solo tendance thrash des années 80 en prime). Alors, oui, malgré tout cette édition vaut le détour. De quoi patienter en attendant un nouvel album annoncé pour 2008.
 
Hamster (08,5/10)

theorderofthedragon.com

www.facebook.com/cradleoffilth

Roadrunner records / 2008 Tracklist (64:44)

01. Under Pregnant Skies She Comes Alive Like Miss Leviathan 02. Dirge Inferno 03. Tonight In Flames 04. Libertina Grimm 05. The Byronic Man (avec Ville Valo] 06. I Am The Thorn 07. Cemetery And Sundown 08. Lovesick For Mina 09. The Foetus Of A New Day Kicking 10. Rise Of The Pentagram 11. Under Huntress Moon 12. Temptation (reprise Heaven 17) 13. Murder In The Thirst 14. In The Snake-Eyed And Venomous 15. Halloween II – (Misfits cover) (remix) 16. Courting Baphomet 17. Stay (reprise Shakespears Sister) 18. Devil To The Metal Visuel 19. Temptation 20. Tonight In Flames 21. The Foetus Of A New Day Kicking 22. The Making Of The Video for « The Foetus Of A New Day Kicking ».