Qu'est-ce qui anime ici Markus Grosskopf ? La volonté de faire un break par rapport à son groupe Helloween dont il reste avec Weikath un des deux seuls membres originels ? Une telle hypothèse n'est pas rejeter tant les dernières productions des citrouilles semblent banales et alimentaires… Mais l'on peut aussi concevoir que le bassiste ait cherché à rendre un hommage à son instrument et ce d'autant plus que Helloween ne lui a jamais beaucoup permis de présenter au public ses propres contributions (si l'on met de côté quelques morceaux complètement insignifiants de l'époque Pink Bubbles Go Ape).
Nous voici donc devant un disque entièrement dédié à la basse : pas une guitare à l'horizon mais quelques pointures de la basse heavy metal qui se partagent les soli (Rudy Sarzo, Marco Mendoza etc.) et des vieux briscards du circuits au chant (Tom Angelripper ou Peavy de Rage). Quant aux compositions, elles nous plongent bien loin de l'univers instrumental classique réservé à ce genre de projets : il s'agit d'un heavy metal lorgnant entre mélodies (« We Live ») et passages speedés voire thrashisants. Dans l'ensemble les chansons s'écoutent agréablement et les vocaux s'avèrent bien pensés. Le problème tient au challenge de Grosskopf : faire des chansons de heavy metal, la basse se substituant à la guitare. Là gît le lièvre : la basse se substitue à la guitare mais ne la remplace en rien et le tout manque donc d'allant. L'auditeur a parfois l'impression d'entendre des morceaux dans une version démo ; cela est particulièrement flagrant sur la reprise du fameux « Eagle Fly Free » de qui vous savez.
Un disque à réserver aux curieux ou aux amateurs des cordes graves.
Baptiste (05.5/10)
Frontiers / 2008
Tracklist : 01. Awakaning The Bass Machine 02. We Live 03. Armaggedon 04. Romance In Black 05. Godless Gods 06. Empty Memories (Breaking Free) 07. Boiling Blood 08. Far Too Late 09. The Asshole Song 10. Dead From the Eyes Down 11. Razorblade Romance 12. Voices 13. Eagles Fly Free (Helloween cover) 14. To Hell And Back