Archive for mars, 2008

Andre Matos – Time to be Free

Andre_Matos_timetobefreeBon, soyons honnêtes, Andre Matos, tout le monde connaît. Il évolue sur la scène métal internationale depuis 1987 (Soldiers of Sunrise avec VIPER) et a connu gloire et renommée grâce à ANGRA qu'il a formé dès 1991. Le groupe a tout cassé pendant plusieurs années et connaissait en particulier en France un grand succès. Après Angels Cry (1994), Holy Land (1996) et Fireworks (1998) les ennuis commencèrent. Matos décide de quitter ANGRA en 2001, suivi par le bassiste Luis Mariutti et le batteur Ricardo Confessori, à cause de divergences avec les deux guitaristes. Il propose deux albums avec SHAMAN mais le groupe ne remporte pas le succès escompté et se sépare en 2006 ne laissant plus aux commandes que Ricardo Confessori.

Malgré ce chemin de croix, Andre Matos revient en ce début d'année 2008 avec un nouvel album qu'il signe de son nom. Il a su s'entourer de musiciens talentueux, les toujours fidèles Hugo (guitare) et Luis Mariutti (basse), Andre Hernandes (guitare), Eloy Casagrande (batterie), Fabio Ribeiro (claviers). Et on peut déjà annoncer que monsieur est en grande forme. 

Après une courte introduction orchestrale du meilleur goût (rappelons que Matos a suivi au Brésil des études musicales notamment pour devenir chef d'orchestre), on rentre directement dans le vif du sujet avec un « Letting Go » survitaminé. Et là on se dit, avec un énorme sourire, que l'on retrouve ENFIN le Matos de la période faste d'ANGRA. La chanson est ultra mélodique avec des orchestrations soutenues par des guitares tranchantes et une section rythmique gigantesque. Ce titre fourmille de petits détails, la prestation de Casagrande est époustouflante. Matos alterne parfaitement les rythmes et les ambiances, les parties acoustiques et quelle VOIX !!!! (qui me rappelle de plus en plus Tobias Sammet…)

Le deuxième titre "Rio" est beaucoup plus classique, dans la veine Helloween. Les claviers sont plus discrets, les guitares sont mises en avant… Un bon gros titre. Le break central acoustique introduit quelques sonorités plus ethniques rappelant un peu la période ANGRA. Matos nous prouve qu'il n'a rien perdu de sa voix, il ne s'épargne rien et atteint des sommets. "Remember Why" nous étonne en utilisant, en introduction, quelques sonorités celtiques assez éloignées de l'univers habituel des brésiliens. Cette chanson est très efficace, Matos fait preuve d'un sens de la mélodie imparable.

La chanson suivante « How Long (Unleashed Away) » est l'un des sommets de cet album, un titre super catchy qui rentre dans le crâne en quelques secondes. Cela reste assez simple mais l'accent est mis sur le talent d'Hernandez et Hugo Mariutti qui jouent vite et se complètent merveilleusement. Et on pourrait continuer ainsi pour chacune des chansons de cet album. Il n'y a pas de fausse note, pas de remplissage. Certains titres ne sont pas très originaux et propose un métal "helloweenien" classique mais le tout est diablement bien fait.

Les longs « Time to be Free » et « New Moonlight » (plus de 8 mn chacun) constituent les morceaux de bravoure de cet album. Matos a toujours été un maître pour l'écriture de titres plus doux, bourrés d'émotions (cf  « Fairy Tale » de SHAMAN, etc.). Mission parfaitement réussie avec ces deux chansons. Et il se permet même de rendre hommage à Beethoven sans que le résultat ne soit ridicule. Sa voix est subtile et envoûtante, les orchestrations sont très réussies et il souffle un vent néo-classique très rafraîchissant. 
 
Tous les musiciens sont excellents, au sommet de leur art. Ils sont très expérimentés, à l'exception de Eloy Casagrande déjà prodige de la batterie à 16 ans ! Quelle prestation, quelle claque !  Bien entendu, le son et la production de ce disque sont eux aussi excellents, au top niveau grâce à la dream team habituelle de Matos: les enregistrements se sont effectués entre Sao Paulo et l'Allemagne avec Roy Z (Bruce Dickinson, Halford, Judas Priest) et Sascha Paeth (Rhapsody of Fire, Kamelot, Edguy) aux manettes. 

Le message parait clair. Après les expériences ANGRA et SHAMAN, Andre Matos est un artiste libre qui peut laisser exploser pleinement et sans concession son talent et ses qualités vocales hors-normes. Je suis prêt à parier que grâce à ce "Time to be Free", il saura retrouver les faveurs et le lien particulier qu'il a toujours connu avec son public français. Il ne devrait pas tarder à battre le pavé de nos routes nationales pour une tournée. Un rendez-vous, vous l'aurez compris au vu de notre enthousiasme, à ne pas rater !

Oshyrya (09.5/10)

www.andrematos.net

SPV – Replica Records / 2008

Tracklist (51:35) : 1.Menuett 2.Letting Go 3.Rio 4.Remember Why 5.How Long (Unleashed Away) 6.Looking Back 7.Face The End 8.Time to be Free 9.Reason 10.A New Moonlight 11.Endeavour

 

E Force – Modified Poison

Eforce_modified« Evil Forces », le premier album d’E-Force, projet de  l’ex-Voivod Eric Forrest associé à des frenchies motivés, avait été l’une des révélations de l’année 2003. Cinq longues années de patience pour avoir un successeur à cet excellent disque de Thrash moderne c’est long ! Il faut dire qu’entre ces deux albums, ça a été la révolution chez E-Force, avec en premier lieu un changement complet de personnel (le groupe évoluant désormais sous la forme du trio), suivi de peu par la signature avec un nouveau label.

« Deviation », dont les premières mesures ne sont pas sans rappeler un certain Kreator, on se dit qu’on est en terrain connu. Ce raccourci s’avère rapidement beaucoup trop simpliste, car avec ce « Modified Poison » Eric Forrest prend tout le monde à contre-pied, proposant un disque beaucoup plus varié que son prédécesseur, et qui surtout va régulièrement lorgner du côté des scènes les plus extrêmes. Ainsi que ça soit au niveau des musiques ou du chant, l’influence Black est bien présente, savamment combinée aux incontournables fondamentaux Thrash.

La production très bonne permet de pleinement profiter du jeu très dynamique avec notamment des lignes de basse des plus intéressantes. Les recrues précédemment évoquées sont d’un très bon niveau, le jeune guitariste, âgé de seulement 19 ans, Cyril Bernhardt confirmant tout le bien que son leader peut dire sur lui en permanence, et comble allègrement l’espace laissé par les deux six cordistes démissionnaires. D’un autre côté, s’agissant d’un effort studio, cette présence sera à confirmé en live.

A noter qu’Alex d’Agressor à participer à l’écriture d’un titre, de même que Tim et Kevin Guttierez de Project Falling Flesh, et que « Victory » qui se dénotre très nettement du reste du disque résulte d’une démo faite avec Voivod.

E-force ayant signé un contrat de trois albums avec Thundering Records, il y a fort à parier que nous n’auront pas à patienter aussi longtemps avant que le groupe ne produise un nouvel effort solo, même si Eric Forrest risque d’être bien occupé dans les mois à venir, ayant été contacté pour enregistrer un ultime album de Voivod.

Murder One (08/10)

www.facebook.com/eforceoffical

myspace.com/eforceband

Thundering Records / 2008

Tracklist (53:44): 01. Deviation 02. Modified Poison 03. Lobotomized 04. Agent 99 05. Malpractice 06. Revolution Riot Act 07. La Vie Cest Precieux 08. Disillutioned 09. Exterminator 10. Perfexionist 11. Wired 12. Victory

 

clawfinger_lifewillkillyouPour être très honnête, depuis quelques années, j'avais complétement lâché l'affaire CLAWFINGER. J'avais bien accroché aux deux premières productions des suédois "Deaf Dumb Blind" en 1993 et "Use Your Brain" en 1995. Cela commence à sérieusement dater et depuis, il me semblait que le groupe tournait en rond et proposait un peu toujours le même album. De plus le son et la production déclinait dangereusement. Cet album va pouvoir afin remettre les pendules à l'heure.

Le premier titre "The Price We Pay" est tout simplement excellent. Les 5 suédois sont extrêmement remontés et leur métal indus reprend immédiatement toute sa vigueur d'antan. Les riffs sont tranchants,  Zak Tell est en grande forme et plus hargneux que jamais. On retrouve avec plaisir sa voix et son phrasé si caractéristiques. On poursuit dans la même veine avec "Life Will Kill You" et son rythme de plomb ou encore "Prisonners". La petite touche électronique est toujours présente et accentue le côté froid et inquiétant de la musique ainsi proposée. CLAWFINGER reste un groupe qui ne mâche pas ses mots et Zak Tell passe au crible, à travers ses paroles, les maux contemporains de notre société.

La recette CLAWFINGER reste basique mais bougrement efficace. Le groupe a toujours privilégié l'efficacité des riffs et des rythmiques à la maestria technique quitte à parfois tomber dans une certaine facilité (cf "Final Stand" ou "Falling"). Les suédois ont cependant fait le louable effort d'essayer de varier les ambiances, les rythmes et ils proposent même leur petite ballade (Little Baby) qui reste sympathique avec une atmosphère très "aérienne", surréaliste. La production du disque reste dans la moyenne européenne, honnête mais sans grand éclat.

J'avais beaucoup aimé le groupe sur scène en première partie de RAMMSTEIN à l'époque. Avec ce "Life Will Kill You", CLAWFINGER a retrouvé sa puissance et possède désormais toutes les munitions pour (re)conquérir l'Europe.

Oshyrya (07.5/10)

www.clawfinger.net

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Nuclear Blast / 2007

Tracklist : 1.The Price We Pay 2.Life Will Kill You 3.Prisoners 4.Final Stand 5.None the Wiser 6.Little Baby 7.The Cure & the Prison 8.Where Can We Go From Here 9.It's Your Life 10.Falling 11.Carnivore