Archive for avril, 2008

deadsoultribe_alullabyforthedevilLes autrichiens de DEADSOUL TRIBE ont toujours eu une place un peu à part au sein de la scène métal prog, faisant toujours preuve d'une originalité, d'un grain de folie admirable. Je suis le premier à aimer les histoires de dragons, magiciens mais DEADSOUL TRIBE ne partage pas du tout le même trip. Rappelons que le groupe est né en 2000 sous l'impulsion de Devon Graves déjà connu des amateurs via son travail au sein de Psychotic Waltz (sous le nom de Buddy Lackey) jusqu'en 1997. C'est, sans conteste, lui le leader du groupe puisqu'il tient les rôles de compositeur, chanteur, guitariste, producteur… Graves est l'esprit et l'âme de DEADSOUL TRIBE.

La musique proposée ici est de haute volée. Une partie du charme des autrichiens vient de l'alternance entre les passages sombres et clairs. Personnellement, les deux faces de ce "Janus" progressif m'ont toujours séduites. Les deux premiers titres de cet album sont d'ailleurs assez emblématiques de cette dualité. "Psychosphere" est une chanson sombre, lourde et agressive. Une rythmique de plomb et les solos de guitares torturées accompagnent la voix de Graves. On se dit qu'avec "Goodbye City Life" et son introduction martiale la descente aux enfers va continuer alors que pas du tout. Soudain, une éclaircie au piano apaise le propos et on découvre alors un DEADSOUL toute en sensibilité. Et cette alternance se poursuit tout au long de l'album. 

Ce "Goodbye City Life" permet aussi au groupe d'introduire la flûte (Graves avoue aisément qu'il apprécie beaucoup Jethro Tull), une de ses spécificités, de ses marques de fabrique. Là aussi, il s'agit d'une contribution du chanteur polymorphe qui joue lui-même de cet instrument. Autre originalité, l'utilisation de rythmes et sonorités ethniques. C'est assez séduisant sur une chanson comme  "A Stairway to Nowhere". Si j'osais une association un peu osée, je dirai DEADSOUL TRIBE où la rencontre insolite de PETER GABRIEL et DREAM THEATER (et c'est un compliment pour moi qui adule ces artistes) avec un petit côté dark en plus.     

L'emprise de Graves sur DEADSOUL TRIBE ne doit cependant pas masquer le talent des autres musiciens. Car je devine qu'il ne doit pas être évident de suivre les méandres de l'esprit du chanteur. Adel Moustafa (batterie), Roland Ivenz (basse) et Roland Kerschbaumer (guitares) sont d'excellents musiciens qui donnent vie à la musique de DEADSOUL TRIBE. Et cette musique est tout sauf simple et accessible. Il faut être prêt à écouter et réécouter sans cesse cet album pour en saisir toutes les subtilités. DEADSOUL TRIBE Tribe serait-il un groupe schizophrène ? En tout cas, Devon Graves semble avoir un esprit passablement torturé, pour notre plus grand plaisir…       

Les moins patients d'entre nous passeront malheureusement leur chemin et c'est bien dommage. Ce "Lullaby for the devil" est rafraîchissant, en tout cas bien loin de ces albums pré-formatés et pré-mâchés qui sortent semaine après semaine. Un excellent disque.

Oshyrya (08/10)

myspace.com/deadsoultribeofficial

Inside Out – SPV – Replica / 2007

 Tracklist : 1. Psychosphere 2. Goodbye City Life 3. Here Come The Pigs 4. Lost In You 5. A Stairway To Nowhere 6. The Gossamer Strand 7. Any Sign At All 8. Fear 9. Further Down 10. A Lullaby For The Devil

 

Avouons-le d’emblée, il y a de quoi être pris pour une chèvre. Neuf mois après la sortie du huitième album de Kamelot, Ghost Opera, dont la version limitée possédait un DVD avec clip et making of de clip, voici venir une nouvelle mouture de cet opus dans un package remanié, une cover différente et surtout un CD bonus valable. Par chance (pour moi !), le promo proposé ne présente que le Live From Belgrade et non pas l’album agrémenté dans sa nouvelle version d’une vidéo live de "Memento Mori" à Belgrade et du clip de "Human Stain". Sachant que le groupe vient juste de mettre en ligne son nouveau clip concernant "Rule The World", il manque toujours quelque chose dans ses diverses versions pour être contenté. On retrouvera sans doute en plus ses clips sur un futur DVD.

Cette chronique ne reviendra pas sur l’album mais se concentrera uniquement sur ce CD 2 live et ses quatre studio cuts. Les quatre premiers morceaux tout droit sorti de l’album permettront à ceux qui avaient un doute sur la qualité de ces titres de se faire une autre opinion tellement ils passent bien l’épreuve live. Le son est excellent (un peu trop peut être, c’est un live après tout). Le regret sera de signaler justement qu’il n’ y a QUE cette représentation de l’album, il manque au moins « Rule The World ». Tout le reste provient de The Black Halo ("Epilogue" est une ballade présente en bonus sur la version japonaise) L’intérêt de l’avoir live n’est même pas fondé puisqu’il était déjà présent en bonus japonais du CD live Cold Winter's Nights bien évidemment enregistré dans un autre lieu.

La qualité intrinsèque du live n’est pas à justifier, Roy chante toujours aussi bien, le concert se déroule à merveille, le public assez discret ou mixé en retrait fait une belle intervention sur Abandoned et Simone Simons est présente sur "The Haunting". Les soi-disant chutes de studio n’en sont pas vraiment puisque le "soupesque" Season's End est le bonus japonais de Ghost Opera. Le plus intéressant « The Pendulous Fall » méritait sa place sur Ghost Opera mais il figure uniquement en bonus sur la version limitée première salve. Le simple et calme « Epilogue » est le bonus japonais de The Black Halo. Un mot sur le remix déplorable de « Rule The World », une version légèrement technoïde avec des basses rehaussés pour une mixture assez indigeste et indigne du travail de Kamelot, ce n’est vraiment pas une réussite musicalement parlant, ne parlons même pas de l’intérêt de faire une telle chose en écoutant le résultat.

The Second Coming est une version malgré tout plus intéressante que la première édition de l’album mais tout fan qui se respecte a déjà acheté Ghost Opera dans sa première version dès la sortie de celui-ci donc il y a de quoi avoir les boules.

Clayman

 

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SPV – Replica / 2008

Tracklist CD 1: Ghost Opera 01. Solitaire 02. Rule the World 03. Ghost Opera 04. The Human Stain 05. Blücher 06. Love You to Death 07. Up Through the Ashes 08. Mourning Star 09. Silence of the Darkness 10. Anthem 11. EdenEcho 12. Memento Mori (enhanced video: Live in Belgrade, Serbia) 13. The Human Stain (enhanced video)

CD 2: Live in Belgrade 01. Solitaire 02. Ghost Opera 03. The Human Stain 04. Mourning Star 05. When the Lights Are Down 06. Abandoned 07. The Haunting (with Simone Simons/EPICA) 08. Memento Mori 09. Epilogue 10. March of Mephisto Studio cuts 11. Season's End 12. The Pendulous Fall 13. Epilogue 14. Rule the World (remix)

Benighted_Soul_-_AnesidoraDans les groupes français qui officie dans le metal symphonique/lyrique, Benighted Soul n’était pour moi qu’un nom. A présent c’est du son avec leur EP Anesidora qui fait suite à deux démos et un DVD Live.

Invariablement, lorsque l’on pratique un metal tel que celui de Benighted Soul, certains noms surgissent illico tels que Nighwish, After Forever ou Epica.
Il faut reconnaître qu’Anesidora n’échappera pas à cette règle et pourtant ses six titres, malgré leurs évidentes ressemblances avec les groupes précités, sauront séduire autrement que par ces simples évocations référentielles.
L’intro de "Medea’s Anger" fait indéniablement penser au finlandais, l’instrumental "Blood of Achilles" et sa dimension cinématographique suggère également un rapprochement tandis que l’approche des passages heavy rappelle la dernière mouture d’After Forever.
Prince of Shades a des faux airs de Therion sur ses orchestrations faisant intervenir des sections de cuivres.
Pourtant Benighted Soul n’est pas enfermé comme une simple copie, le travail de composition est siffisamment dense pour donner une réelle personnalité au groupe. Le travail de la basse étant admirablement retranscrit, Anesidora possède un très bon groove et une bonne dynamique ("Fairytale").
Le chant de Géraldine est impeccable, aucun soucis dans les variations de tempos. Elle ne dépasse jamais ses capacités, la justesse est donc au rendez-vous et on ne trouve pas de moments où les tympans partent en vrille suite à une expression trop aigue ou mal maîtrisée.
Le chant masculin n’est pas envahissant, il intervient à bon escient et évite l’écueil des grunts en étant plus grave et imposant que vraiment agressif. Les guiatres ont aussi leur mot à dire et marque leur impact sur les vrais passages qui lui sont dédiés comme le solo plutôt rock de Bucephalus.

Certains auront tôt fait de dire que Benighted Soul n’a pas grand-chose à dire au vu de la surcharge de groupe ayant pris la mouvance en route. Le travail est pourtant tellement bien peaufiné et interprété qu’il est nécessaire de laisser Benighted Soul s’exprimer car il y a malgré tout un sacré potentiel dans cet EP qui augure d’un très bon résultat pour un éventuel album à venir.

Clayman (07.5/10)

www.benightedsoul.com

myspace.com/benightedsoul

Autoproduction / 2008

Tracklist (31:47): 01. Medea's Anger 02. Fairytale 03. Prince of Shades 04. Bucephalus 05. Blood of Achilles 06. Anesidora