Archive for avril, 2008

alberto-rigoni-somethingdifferentTout à fait Alberto, c'est différent. Un bassiste de progmetal qui accouche d'un album frais, groovy, musical en diable, c'est différent. Pour autant, tous les bassistes qui nous lisent se pâmeront d'aise devant tant de feeling et de technique mêlées. Du grand art, avec comme toujours l'ombre de Jaco Pastorius qui veille. Un peu moins impressionnante, celle de Randy Coven tient le parasol.
Alberto Rigoni officie habituellement au sein de Twinspirits, le combo formé par Daniele Liverani. Pour son premier album solo, il a d'ailleurs récupéré le guitariste Tommy Ermolli, présent sur trois morceaux.
Mais la liste des guest est moins importante que l'esprit très fun qui plane sur Something Different. Ce CD très court englobe une grande variété de styles : jazz fusion, (The Factory), groove techno funk (sms) , et même electro-metal avec le quelque peu chargé "Roller Coaster". Entre les deux, des interludes planants, des prises de tête en mesures impaires (l'ébouriffant "Glory Of life") et des pignolades comme BASSex, à la fois drôle et claquant comme du Prince sous 220 volts. Les titres lents s'avèrent particulièrement réussis : Desert Break, Sweet Tears ou encore Jammin' On Vocal Drums (une batterie qui parle ! en fait des toms avec un effet "humanisant", semble-t-il).
Certes, il peut se dégager de l'album une certaine légèreté nonchalante, mais ces 10 morceaux font passer un bon moment, avec ses six cordes parfaitement maîtrisées.

David Taugis (07/10)

 www.albertorigoni.net 

 myspace.com/albertorigoni

Lion Music/2008

Track list (35:40)
01 The Factory 02 Trying To Forget 03 Glory Of Life 04 SMS 05 BASSex 06 One Moment Before 07 Roller Coaster 08 Desert Break 09 Jammin' On Vocal Drums 10 Sweet Tears

 

Assailant – Wicked Dream

Assailant_wicked_dreamJe vais vous l’avouer en guise d’introduction, le premier opus d’Assailant en 2006, Nemesis Within, m’avait interpellé et accroché dès la vision de son cover subjectif et prometteur. Un album intéressant d’un combo au potentiel certain, mais à la recherche manifeste de «Sa Voie »; tâtonnant et hésitant entre diverses influences ingurgitées mais non digérées. Les suédois avaient en plus le défaut d’avoir dans leurs rangs Oskar Norberg, l’un des guitaristes, petit frère de Nils (Nocturnal Rites) et d’Emil (Persuader), et donc on pouvait craindre « piston familial aidant » que ce premier album ne reste qu’un coup d’essai, un coup d’épée dans l’eau.

Hors, ce n’est absolument pas le cas. Ce Wicked Dream, beaucoup plus accompli et moins linéaire est celui de la confirmation pure et simple. Le sextet d’Umea, formé en 2004, s’affirme en trouvant son propre style, un  mix de Pantera et Meshuggah teinté d’In Flames, voir Evergrey. On oscille toujours entre heavy, metalcore, power, avec des guitares parfois thrashies ou des touches quasi prog; mais la finalité tend beaucoup plus vers le mélodique…

Les lignes organiques omniprésentes, les refrains racoleurs et assénés en chant clair donnent ainsi une tendance plus soft, plus commerciale (on est ni dans l’Aor, ni dans le Fm cependant…) apposés qu’ils sont sur une rythmique bétonnée dans le style de leurs voisins de Naglfar.

Car si le coté heavy se veut plus mélodique, le restant lui tape là où cela fait mal. Les riffs guitaristiques nerveux, saignants, ravageurs inclinant vers le thrash tout en restant assez aériens; et les soli comme sur « The Sun » ou « Catch 22 » sont de hautes tenues. La technique des musiciens et la qualité de la production sont en parallèle en parfaite symbiose, le résultant suintant la puissance et la testostérone !!!

Quand à la performance vocale de Peder Sundqvist, elle ne laissera en aucun cas indifférente. Même si la constante en est le coté hargneux flirtant parfois avec le death, son panel va du metalcore et ses hurlements  à un chant clair typé Bon Jovi sur l’atypique ballade « Eternal  Acoustic »

Assailant, dès sa seconde offrande et en s’orientant vers un dessein plus mélodique a trouvé son cocktail explosif. Pour preuves les perles détonantes que sont par exemple « A Day for Tomorrow » –à la vidéo promo sympa- et « Wicked Dream ». Espérons que le prochain opus soit de la même veine, car le troisième album est toujours le plus difficile à pondre…

Metalpsychokiller (08/10

www.assailant.se

Dockyard1 – Underclass / 2008

Tracklist : 01. A Day Tomorrow 02. Wicked Dream 03. The Sin 04. Fade Away 05. From The Hour Of Birth 06. Catch 22 07. Soul Degenerate 08. Evolution Of The Mind 09. The Cell 10. Eternal Acoustic 11. Instincts

 

Atrox – Binocular

Atrox_-_BinocularJe ne pensais pas revoir Atrox un jour, cela fait maintenant cinq ans que Orgasm est sorti. De plus Binocular revient dans le giron Season Of Mist après une escapade chez Code 666.

En premier lieu la pochette est à l’opposé de ce que proposait les norvégiens précédemment avec des images plutôt organiques. Ici le logo est simple, la cover est presque trop sobre et pour le coup il est bien difficile de saisir la teneur de cet album à la vue de cette image plus synthétique. Serait-ce le symbole d’un changement radical dans la musique d’Atrox ?
Je vous l’ai dit je ne pensais pas revoir le groupe donc son actualité m’a totalement échappé.

Pour le coup il y a un changement plus que sévère puisque Monika a disparu, avec elle l’extravagance de ses vocalises, de pair avec la douce folie de la musique. Orgasm était donc la fin d’une ère, Binocular est l’entame d’une autre mais pour le coup ce cinquième album aurait peut être dû bénéficier d’un changement de nom de groupe quitte à perdre toutes les années de dur labeur pour faire connaître ce nom. Vingt ans de pésence dans le metal et seulement cinq albums.
Atrox perd donc de sa singularité et c’est à présent, un mâle, Rune Folgero, qui officie au micro. Binocular est un album plus accessible avec une part mélodique nettement plus marquée même si demeure cet aspect expérimental, certes moins poussé mais plus fin avec un groove plus prononcé.
Binocular est également marqué par l’utilisation intensive de samples, d’électronique.

La musique des norvégiens peut toujours bénéficier de l’appellation avant-garde metal car il n’est pas aisé de s’imprégner de cet album et les éléments inhérents à cette dénomination gardent leur place. Intervention du saxo, intro au violoncelle, voix trafiquée, ambiance glauque (Tight Die) et bruitage synthétique (Retroglazed) ou indus (Binocular) font parti du répertoire "atroxien". Certains éléments sont donc toujours présents, d’autres voient le jour.

La base est plus classique, moins tordu mais les arrangements ont l’honneur d’être ultra travaillés et ils sont la nouvelle identité sonore d’Atrox. C’est dans cette sophistication que Binocular puise son épine dorsale. 

Impossible de retrouver l’esprit du tryptique Contentum, Terrestrials, Orgams donc la déception fût au rendez-vous lors de ma découverte de cet opus mais il faut avouer qu’Atrox possède toujours de grande qualité même si le domaine dans lequel ils s’expriment à changer d’âme.

Clayman (07/10)

myspace.com/atroxno

www.facebook.com/atrox.no

Season Of Mist / 2008

Tracklist (46:53): 01. Retroglazed 02. No Coil for Tesla 03. Traces 04. Headrush Helmet 05. Filthmonger 06. Orgone 07. Tight Tie 08. Binocular 09. Castle for Clowns 10. Transportal