Archive for juin, 2008

Communic – Payment Of Existence

Communic_-_Payment_Of_ExistenceRéduire Communic à un clone de Nevermore est assez injuste et bien limitatif même s’il est vrai que le chant d’Oddleif Stensland fait irrémédiablement pensé à celui de Warrel Dane. Ceci a pu peser sur la sérénité du groupe tellement la comparaison a été maintes et maintes fois utilisé. Le trio norvégien va bien au-delà d’une simple similitude avec un autre combo, dès lors que l’on aborde ce désormais troisième album (notons que dès leur premier effort," Conspiracy In Mind", Nuclear Blast était déjà aux petits soins pour eux). Payment Of Existence ou l’objet qui affirmera, si besoin était, Communic comme un groupe bien sous tous rapports avec ce qu’il faut pour les hausser vers le sommet du panier et les ancrer comme un groupe très fortement recommandable.

Ne vous laissez pas abuser par l’évocation du terme progressif concernant leur musique, certes les titres sont longs mais dans ce cas il faudra également assimiler Iced Earth à ce style. Les changements de rythme, les grosses rythmiques et les riffs détonants peuvent faire songer aux américains. La tension monte crescendo sur cet album.

L’ambiance est volontairement plus sombre, les morceaux vous prennent à la gorge, les territoires explorés sont denses tant et si bien qu’il est surprenant de ne pas s’apercevoir de la durée écoulée majoritairement entre sept et neuf minutes. Dans la droite ligne des deux albums précédents, Payment of Existence parvient pourtant à affiner le travail réalisé auparavant, le phrasé mélodique est nettement plus efficace et prenant ce qui donnera lieu à un album plus accessible. La prod de Jacob Hansen est énorme et densifie d’autant des titres déjà énormes.

La partie soft du titre éponyme est tout simplement sublime. Comment ne pas succomber à l’intro de Raven’s Cry ainsi qu’à sa basse ultra présente, à ses montées et ses descentes de tempos et cet insatiable volonté de ne pas lâcher l’auditeur à coup de riffs mélodiques martelés à l’envie. Rien n’est acquis sur cette heure. Même si la finesse est mieux dosée, la puissance ne manque pas. Cet album m’a saisi et pris aux tripes d’emblée, dès la première écoute. Preuve pour ma part que je tenais dans les mains un album dont j’aurais des difficultés à me départir. Payment of Existence a eu plusieurs fois l’occasion de confirmer cette impression première qui ne se dément nullement avec le temps. A coup sûr, figurant en bonne place dans mon classement de 2008.  

Clayman (09/10)

www.communic.org

www.facebook.com/OfficialCommunic

Nuclear Blast / 2008

Tracklist (62:48) 1. On Ancient Ground (08:36) 2. The Abandoned One (08:20) 3. Becoming Of Man (07:59) 4. Payment Of Existence (07:35) 5. Through The Labyrinth Of Years (05:46) 6. Ravens Cry (08:26) 7. Unpredictables Of Life (06:49) 8. Stone Carved Eyes (09:12)

 

 

Opeth – Watershed

opeth_watershedTout en étant un très bon album, Ghosts Reveries nous laissait entrevoir un Opeth qui commençait à tourner un poil en rond. Le temps était venu pour le groupe de renouveler un peu sa formule et de se montrer plus aventureux sous peine de perdre de sa superbe. Le départ du batteur Martin Lopez, suivi de celui du compagnon de toujours, le guitariste Peter Lindgren, au sein du groupe depuis 16 ans, avait de quoi effrayer les fans. La question était de savoir si le groupe allait surmonter ces changements de line-up importants sans perdre une partie de sa personnalité et tout en sachant en tirer profit pour se renouveler. L’intégration de Martin « Axe » Axenrot à la batterie, puis celle de Fredrik Akesson à la guitare créeront peut être le déclic dont le groupe a besoin, c’est ce que nous sauront dans quelques instants.

Quid donc de ce Watershed, neuvième album des suédois, mis en valeur une fois de plus par un artwork sublime signé Travis Smith ? Et bien que les fans se rassurent, Opeth est bien là, emmené par un Mickaël Akerfeldt plus créatif que jamais, en pleine possession de ses moyens. Les premières écoutes nous placent face à un groupe qui a évolué à bien des niveaux, tout en gardant son style si particulier. Dès le morceau d’ouverture, « Coil »,  la nouveauté est de mise puisque c’est à un duo étonnant entre Akerfeldt et Nathalie Lorichs, la compagne de Axe, que nous avons affaire. Et si mes souvenirs sont exacts, il me semble que la présence d’une voix féminine dans un morceau d’Opeth est une première. Mais n’en restons pas là, car toute la douceur de Coil sera bien vite balayée par un Heir Apparent tout à fait monstrueux.

Les morceaux qui suivent Coil sont déstabilisants, et quelques écoutes seront nécessaires avant que la magie n’opère totalement. Heir Apparent, The lotus Eater et surtout Hessian Peel nous montre un Opeth audacieux, très progressif, mais aussi puissant et complexe (Cf. « The Lotus Eater » a 6:00 avec un break instrumental à la limite du free jazz !). Mais c’est surtout l’évolution du chant clair qui est saisissante : les parties de chant claire sont prédominantes par rapport aux growls, ce qui est également une première, et Akerfeldt les maîtrise comme jamais auparavant,  il semble au sommet de son art.
Le chanteur/guitariste étonne avec des lignes claires audacieuses et diversifiées, à la limite de la pop sur certains passages (Cf. « Burden »). Tout en ambivalence, Akerfeldt nous balance un chant death encore plus profond et puissant qu’auparavant, mais il sait nous prendre à revers avec des lignes de chant clair fragiles et délicates (Cf. « Porcelain Heart »), et nous prouve s’il le fallait encore qu’il est l’un des meilleurs chanteurs actuel, que ce soit en chant death ou en chant clair.
Watershed est décidément LE disque de l’ambivalence, celui plus que tout autre dans la discographie du groupe où se côtoient douceur et brutalité, mais il pose aussi une ambiance, une atmosphère claire-obscure à l’image de l’artwork. Une musique actuelle dans laquelle l’influence des années 70 semble toutefois encore plus marquée, je pense notamment à Pink Floyd sur certains passages, mais aussi à Led Zepp’ voire à Jethro Tull sur des passages acoustiques. Le penchant psyché de Mickaël Akerfeldt ressort nettement.

Le reste du groupe semble également au top et c’est avec un line-up solide qu’Opeth défendra Watershed sur scène ; Per Wiberg assure, comme toujours, aux claviers et au mellotron, Martin Mendez est une fois de plus irréprochable à la basse, et les nouvelles recrues sont bien intégrées ; même si son jeu n’est pas aussi souple que celui de Lopez, Axenrot s’est bien adapté au style d’Opeth et ses parties de batterie sont un délice. Quant à Fredrik Akesson il accompagne à merveille Akerfeldt et apporte sa petite touche perso, notamment avec quelques solos de shredders bien placés comme sur Heir Apparent. Akerfeldt reste toutefois le maître à bord, c’est un fait, mais il a su s’entourer d’excellents musiciens pour cet excellent neuvième album.

Pour conclure, je dirais donc que Watershed ouvre une nouvelle ère pour le groupe : riche, dense, très travaillé, il se place comme l’un des meilleurs albums du groupe aux côtés de Still Life et de Blackwater Park. Il nous montre en tout cas Opeth sous un jour nouveau ; toujours aussi impressionnant certes, mais aussi audacieux, ouvert et très, très inspiré. 

NB : En plus des sept titres évoqués plus haut dans un mix 5.1, trois titres bonus sont disponibles dans l’édition limitée ; il s’agit de « Derelict Herds », « Bridge Of Sighs » et « Den Standiga Resan ».

Sheol (09/10)

www.opeth.com 

www.facebook.com/Opeth

myspace.com/opeth

Roadrunner Records – Warner / 2008

Tracklisting (54:56) 01. Coil 02. Heir Apparent 03. The lotus Eater 04. Burden 05. Porcelain heart 06. Hessian Peel 07. Hex Omega

 

Grand Magus – Iron Will

grand-magus-ironwillLes suédois sont de retour avec un quatrième album qui fait l'effet d'un magistral coup de pied aux fesses ! Le groupe a un poil changé de tonalité, en axant Iron Will sur des figures de styles empruntés au heavy metal d'antan, et l'effet s'en ressent d'entrée. Très dynamiques, les deux premières compos se situent dans la veine d'un Spiritual Beggars inspiré, cela dit Grand Magus ne néglige pas ses fondamentaux et retrouve bien vite ses réflexes de pachyderme doom à l'ancienne (comme en témoigne le titre éponyme de l'album). JB n'a rien perdu de ses qualités de vocaliste (il faut en revanche qu'il se modère un poil en concert ou à force d'écluser des bières il peut montrer des signes de faiblesse), et l'ensemble du groupe demeure toujours aussi percutant.
Grand Magus sait aussi se montrer épique (« Silver Into Steel » et son intro acoustique) et soigne toujours aussi bien l'ambiance. Au fond, rien ne manque dans le tour d'horizon que propose le groupe qui a su mixer habilement des recettes à priori opposées et un tantinet désuètes. Bien produit en prime, on n'a qu'un regret à l'issue de l'écoute d'Iron Will, sa durée est un poil courte, d'autant plus que le groupe s'est fait attendre quelques années avant d'offrir un successeur à Monument (2003). Au delà de ça, Grand Magus n'a pas loupé son retour, Iron Will peut sans peine figurer parmi les albums de l'année 2008 qui valent le détour !
 
Hamster (08.5/10)

www.grandmagus.com

www.facebook.com/grandmagusofficial

Rise Above records – La Baleine / 2008

Tracklist (41:23) :  01. Like The Oar Strikes The Water  02. Fear Is The Key  03. Hang  04. Iron Will  05. Silver Into Steel  06. The Shadow Knows 07. Self Deceiver 08. Beyond Good And Evil  09. I Am The North.