Archive for juillet, 2008

Ataraxie – Anhédonie

anhedonie-booklet.indd« L'anhédonie est un symptôme médical retrouvé dans certaines pathologies psychiatriques (…). Il caractérise l'incapacité d'un sujet à ressentir des émotions positives lors de situations de vie pourtant considérées antérieurement comme plaisantes ». Je ne pourrai pas dire que je n’étais pas prévenu…
Trois ans se sont écoulés depuis la sortie de Slow Transcending Agony, et le poids des attentes reposant sur les épaules de ce talentueux quatuor était grand, tant ce premier album avait confirmé le potentiel du groupe. Le défi qui se présentait à eux était de taille : faire mieux que l’opus précédent, sans retomber dans la redite. Ce défi, ils l’ont relevé haut la main…

Premier constat frappant : Ataraxie a grandi, mûri, ce qui s’affiche également dans les compositions, plus longues, plus complexes. Naviguant habilement sur les eaux du doom-death et s’aventurant même à la lisière du funeral doom, Anhédonie évite parfaitement les différents écueils du genre. Ainsi, malgré la longueur des morceaux (de 13 à 24 minutes, exception faite de la brève intro), cet opus ne suscite à aucun moment l’ennui, grâce aux nombreux changements de rythme permettant ainsi d’éviter toute monotonie.
Un des atouts majeurs d’Anhédonie est sans conteste la prestation vocale de Jonathan, alternant anglais et français, growls, cris perçants et chuchotements. À lui seul, il parvient à transmettre cette impression de mal-être émanant de ce chef-d’œuvre. Toutefois, cette prestation ne serait rien si elle n’était accompagnée par ces riffs pachydermiques et cette batterie, tantôt lente et hypnotique, tantôt galopante et dévastatrice.
À mes yeux, Anhédonie est l’album de la consécration. Rares sont les groupes de doom qui parviennent tant à captiver leurs auditeurs, sans leur laisser le moindre répit et sans susciter la moindre lassitude. Vous cherchiez un sérieux prétendant au titre de meilleur album doom de l’année ? Ne cherchez plus, vous l’avez devant les yeux…

Mister Patate (09/10)

www.ataraxie.net 

Page Facebook

http://www.myspace.com/ataraxie

Weird Truth Productions

Tracklist (74:04)
01. Origin 02. Silence of Death 03. Walking through the Land of Falsity 04. Anhédonie 05. Avide de Sens

 

Blood Red Throne – Come Death

BRT2007Mine de rien, il existe encore des artistes complets dans la scène metal actuelle, qui ne reculent devant aucun défi et touchent à tous les styles. Prenez Tchort, par exemple : outre son passage chez plusieurs grands noms du black (Emperor, Satyricon, Carpathian Forest) et sa participation aux albums chargés d’émotion de Green Carnation, voilà qu’il nous dévoile une nouvelle facette de son talent : le brutal death. Avec un quatrième album sous le bras, Blood Red Throne confirme son talent et son sens du morceau qui tabasse. Tous les ingrédients sont réunis pour une bonne boucherie : des riffs sanglants, un chanteur possédé et particulièrement remonté, une batterie optant clairement pour le rentre-dedans et un bassiste tentaculaire qui officie également au sein des brutes d’Emeth et qui, à l’instar de celui de Cannibal Corpse, apporte une touche personnelle à ces compos. Come Death est une nouvelle réussite pour Blood Red Throne, qui confirme, une fois de plus, son statut de grand du brutal death, en reprenant notamment Disincarnated des légendaires Gorguts. Certes, la recette n’a pas changé, malgré l’arrivée d’un nouveau beugleur (dont le style est très proche de son prédécesseur), mais pourquoi changer une formule gagnante. Blood Red Throne fait mal, très mal, mais on en redemande !

Mister Patate (07,5/10)

Site officiel : www.bloodredthrone.net

Myspace officiel : www.myspace.com/bloodredthrone666

Earache Records / 2007

Tracklist (42:33) 01. Slaying the Lamb 02. Deranged Assassin 03. Rebirth in Blood 04. Guttural Screams 05. Taste of God 06. No New Beginning 07. Come Death 08. Disincarnated (Gorguts cover) 09. Another Kill

 

Benighted – Icon

Benighted_IconBenighted est certainement un des groupes dont j’attendais un nouvel album avec le plus d’impatience. En effet, leur dernier méfait, Identisick, m’avait permis de découvrir un des groupes majeurs, si pas LE groupe de la scène brutale française. Icon, dernière boucherie en date, confirme de nouveau la qualité de ce combo.

Avec un habile mélange de grind et de brutal death, saupoudré ici et là d’influences indus, thrash, voire même rap (Grind Wit), Benighted repousse encore ses limites. Icon est une nouvelle plongée dans les tréfonds d’une âme dérangée, où les frustrations se bousculent, bouillonnent jusqu’à exploser dans un geyser de violence. Les morceaux sont courts (3 minutes 30 en moyenne), directs et dégagent une puissance extraordinaire. 

Icon marque également une certaine évolution dans le son Benighted, qui donne la part belle aux aspects grind pour encore renforcer cette impression de folie furieuse dégagée par des morceaux tels que Icon, Human Circles, The Underneath ou Complete Exsanguination, mini-intro donnant immédiatement le ton.

Icon est une véritable leçon de brutal death-grind, avec une mention spéciale à Kevin qui, du haut de ses 19 ans, maltraite ses fûts tout au long de cette galette. Toutefois, les autres membres ne sont pas en reste, et délivrent une prestation musicale époustouflante. Pas de doute, Benighted, notamment grâce à son arrivée au sein du label Osmose, franchit un nouveau palier, et au vu de leur évolution fulgurante, ils ne sont certainement pas prêts de s’arrêter en si bon chemin…

Mister Patate (08/10)

www.facebook.com/Benighted.Official

myspace.com/brutalbenighted

Osmose Production / 2007

Tracklist (39:07) 01. Complete Exsanguination 02. Slut 03. Grind Wit 04. Saw it All 05. Forsaken 06. Smile then Bleed 07. Pledge of Retaliation 08. Icon 09. Human Circles 10. Invoxhate 11. The Underneath 12. Blindfolded Centuries