Archive for septembre, 2008

Oraidersa

Nous voici déjà au dernier jour du festival: la journée débute toute en poésie avec Debauchery (death) et Japanischen Kampfhörspiele (grindcore). N'étant pas un grand fan des deux groupes, j'ai décidé d'honorer tout de même leur pays respectif qui est l'Allemagne en allant déguster une saucisse et je dois dire qu'une bonne saucisse moutarde pour l'apéro c'est le top! Une fois la pause gastronomique achevée, nous nous dirigeons vers la pain stage pour encourager l'un des rares groupes français à se produire au summer breeze cette année, à savoir The Old Dead Tree.

L'assistance en ce midi est assez clairesemée mais l'on distingue tout de même un bataillon de fans arborant fièrement drapeaux français et bretons. Pendant une trentaine de minute les parisiens délivreront un set de bonne facture alternant avec brio des titres calmes et d'autres plus puissants. La musique de The Old Dead Tree semble plaire à l'assistance qui grossira tout au long des quelques titres interpretés ce jour-là. Personnellement je préfère voir le groupe se produire indoor dans une ambiance confinée qui sied mieux à leur musique mais la configuration du concert de ce jour n'à en rien entacher leur gig. On reste dans une certaine forme de douceur musicale en se pressant vers la main stage où va se produire dans quelques instants un groupe que j'affectionne particulièrement:Autumn.  Ce sera la première vois que je verrai les néerlandais sur scène depuis le départ de leur précédente et si talentueuse chanteuse Nienke. Elle a été remplacé par une jeune fille d'à peine 23 ans en la personne de Marjan Welman qui avait en 2007 participé en tant que guest à un album d'Ayeron. Les néerlandais disposent d'une trentaine de minutes pour montrer de quoi ils sont capable et pour constater si en terre teutonne leur musique peut plaire autant qu'aux Pays-Bas. Assez crispé pendant tout le show, les musiciens assureront le minimum syndical, plus préoccupé visiblement à regarder leurs pieds que le public. Marjan se débrouille plutôt bien, il doit sans nul doute s'agit en ce samedi du concert le plus important qu'elle ait donné jusqu'ici. Le groupe restitue avec difficulté les ambiances de ces albums et j'ai ainsi parfois du mal à reconnaitre certains titres alors que je connais presque par coeur leurs différents opus. En ce qui concerne la prestation de la nouvelle chanteuse, elle a des faux airs d'Anneke (ex The Gathering, Agua de Annique) tant dans la voix que dans la façon de danser. Au final un set pas vraiment convaincant qui me laisse sur ma faim.

Je profite ensuite à nouveau du metal market très fourni pour retourner encore et encore les bacs des disquaires présents pour voir si je ne suis pas passé à côté d'un cd que je recherche ou tout simplement d'une bonne affaire. Je reviens devant la grande scène pour la fin du show des warriors black metalleux d'Endstille. Leur leitmotiv sur scène semble être de proposer le show le plus violent du week-end et ils y parviennent sans trop de difficulté. Il faut dire que leur black haineux dévaste tout sur son passage. Je ne m'attarde pas trop car les compos bien que sympa de prime abord sont très répétitives. Je poursuis ma ballade sur le site allant de rencontre en rencontre et en gardant un oeil sur ce qui se passe sur scène. Keep Of Kalessin délivre une prestation qui est à oublier, leur son est assez exécrable et tout comme The Old Dead Tree, un concert indoor est plus approprié pour les voir que sur une grande scène en pleine journée. Je passe rapidement sur Dismember (5) et préfère m'attarder dans les environs de la pain stage pour assister non pas au show de Neaera (6) mais à ce qui se passera dans le public pendant leur gig. En effet ils sont réputés pour mettre une certaine ambiance et encoruager sans cesse le public à slammer, pogoter, faire des wall of death, des circle pits, … Un joyeux bordel en somme qui n'a pas failli à sa réputation. C'est pendant ce set que j'ai pu assister au plus grand circle pit de ma vie. Le diamètre du pit devait bien avoisiner les 50m si ce n'est davantage. Ajouté à cela batailles de foins dans les airs, sur le sol et vous aurez une idée de ce qui a pu se passer à ce moment-là. Musicalement parlant le deathcore des allemands n'est pas ma came mais il faut dire que ça poutre bien et ça donne envie de tout défoncer.

Un groupe qui ne donne pas envie de tout défoncer mais plutôt de danser prend à présent possession de la main stage, il s'agit d'Ensiferum. J'ai eu l'occasion de les voir à de nombreuses reprises ces derniers mois et une chose est sûre: ils sont devenus le fer de lance de la nouvelle tendance pagan folk viking qui ne cesse de progresse en Europe et aux Etats-Unis. Le groupe est même devenu en Allemagne plus populaire il me semble que Korpiklaani: bref l'élève a dépassé le maître. La foule est dense, massive et compacte et réclame de toutes ses forces les finlandais. A peine arrivé sur scène, une ovation comme j'en ai rarement vu au summer breeze vient accueillir le groupe. Le public est là, nombreux, il n'a qu'une hâte tout comme moi: en prendre plein les oreilles et faire la fête. Il faut dire que les compos festives du groupe se prête à merveille à cet exercice. Ils proposeront une set-list best of piochant dans tous leurs albums, chaque titre étant un hit en puissance, autant dire que ce show fut admirable. C'est bien simple tout le monde autour de moi affichait un large sourire et se plaisait à écouter encore et encore Ensiferum. Un grand moment, peut-être le concert à ne pas louper en ce samedi.

Le temps est maintenant au power metal de Primal Fear pour certains, moi je m'en vais retrouver mes compagnons au stand Jack Daniel's auquel je n'ai pas encore rendu visite aujourd'hui.Comme la veille je resterai accoudé une bonne partie de la soirée sur place et regarderai les concerts de loin: H-Blockx (aucun souvenir), Sonic Syndicate (mouais sans plus), Heaven Shall Burn (2) (un show génial, puissant et fédérateur), Destruction  (thrash des plus basique, très efficace qui a envoyé le steak!), Cradle Of Filth (Dany loin d'être ridicule ce soir s'en sort mieux que d'habitude et le son était sympa), Anathema (j'ai volontairement loupé ce gig préferant finir le fest sur une note houblonée plutôt que musical). Pendant que je dépensais mon pouvoir d'achat au bar, j'ai eu l'espace de quelques secondes le souvenir qu'il me restait un groupe à voir ce soir sur ma wish list, un groupe français et que je n'avais encore jamais eu l'occasion de voir: Misanthrope (4-5). Leur show a lieu sous la party tent, le public a répondu présent et notamment une bonne partie des français du festival, on y retrouver aux premiers rangs à l'image du show de The Old Dead Tree de ce matin quelques étendards français. Ne connaissant que très très peu l'univers musical du groupe, j'ai découvert ce soir là un combo qui assura un concert de très bonne facture. Les membres du groupe occupent bien la scène, ils se donnent visiblement à fond, sont très communicatifs avec leur public et les compos passent bien l'épreuve du live: c'est décidé, une fois de retour en France, je me pencherai sur leur discographie. Comme il est d'usage à ce festival, la dernière soirée qui au passage marque ma dernière soirée des festivals, est propice à la fête et à l'abus d'alcool, tradition à laquelle une année encore je n'ai pas dérogé.

Au final quel bilan tirer de cette nouvelle édition du summer breeze? Une organisation sans faille (mis à part l'éternel problème des bouchons le premier jour), un festival qui n'exploite pas son image à tout prix comme le Wacken, qui a des tarifs abordables que ce soit en terme de merchandising, de boisson, de nourriture. L'hygiène primordial en festival est ici présente, la grande majorité des gens ne jettent pas leurs déchets à même le sol, les toilettes sont régulièrement nettoyés. En fait ce qui manque à ce festival, c'est une affiche un peu plus alléchante car cette année je m'y suis parfois ennuyé et surtout une programmation qui ne ressemble pas à celle de l'an passé. Mis à part ce léger bémol, je ne saurai trop vous conseiller de vous rendre si vous le pouvez à ce fest qui est super. See you next year Summer Breeze!

Premiere partie – deuxième partie – photos

 

Oraidersa

Le réveil ce vendredi midi fut un peu rude, ajouté à cela un temps maussade avec de la pluie et une programmation de début de journée peu aguichante et vous comprendrez qu'on n'a pas forcément envie de bouger de la tente. On s'en extirpera pourtant histoire de voir ce que donne en live Heidevolk et Midnattsol Les premiers jouent sur la main stage devant un auditoire quelque peu clairsemé. Le folk/viking des néerlandais passent plutôt bien l'épreuve du live mais manque singulièrement d'originalité: c'est assez répétitif, ils usent et abusent des clichés du genre (habits traditionnels, violon, …). Ce qui pourrait les démarquer de leurs confrères serait les paroles des chansons car le groupe officie dans sa langue natale, mais ce n'est pas cela qui me fera les apprécier. Direction la pain stage à présent pour voir Midnattsol ou j'apprends par un fan que le nom norvégien du groupe signifie le soleil de minuit (même si le temps est pourri aujourd'hui, j'aurai au moins appris quelque chose :p). J'espère qu'ils joueront peu de titres de leur récent album Nordlys qui m'a déçu contrairement au premier Where Twilight Dwells. Le set de trente minutes fut pour le moins convenable: ils ont depuis la dernière fois pris de l'assurance et harranguent régulièrement le public. Contrairement à mes espérances, ils ont joué de nombreux titres de Nordlys et un unique titre du premier album. Du pouffe metal classique, sans prise de tête mais qui peine encore à se démarquer des dizaines de groupes du même genre.

 

3 Inches Of Blood (3) entre en scène sur la main stage sous les applaudissements, visiblement les canadiens sont attendus. Le power thrash semble être au goût des festivaliers en ce midi à Dinkelsbühl car malgré la pluie persistante, nombreux sont les fans présents pour acclamer le groupe. Il faut dire qu'il le méritent amplement tant leurs compos sont sympas, leur énergie débordante et communicative. Il y aurait même un début de gros pit dans la boue ainsi qu'une bataille dans le foin qui recouvre le terrain. Le show est en tout point similaire à celui qu'ils ont donné à Wacken il y a 2 semaines: puissant, direct, sans fioriture. Rien de tel pour vous redonner le sourire et vous redonner foi en la musique! Enfin façon de parler car les 3 groupes qui suivent ne m'incitent guère à rester sur place.  Tout d'abord Schelmish, un énième combo teuton de mittelalter à la In Extremö qui a la particularité de compter dans ses rangs des membres dont l'âge est proche de celui de la retraite. Même ceux qui apprécient ce style de musique ont du mal avec ce groupe, je m'en vais donc l'esprit tranquille en me disant que je ne rate pas grand chose et que si l'envie me prend de les voir, ce sera possible l'an prochain car ils sont à l'affiche d'un festival ou je me rends chaque été. Concernant Mad Sin, c'est un groupe de psychobilly allemand ce qui tend encore une fois à prouver qu le summer breeze est probablement l'un de fest les plus eccléctique qui soit. Bref pas vraiment ma came: je resterai quand même au loin pour voir ce que cela donne. Vient ensuite Megaherz, un groupe allemand très populaire, qui officie dans un metal indus assez traditionnel qui parfois fait penser à Pain.
 

L'heure de lacher les gros groupes est enfin arrivée et c'est Korpiklaani  qui ouvre le bal devant un public déjà conquis. Il faut dire qu'en ce milieu d'après-midi la foule est dense sur le site et on a du mal à se frayer un chemin aux abords de la scène. A vrai dire je suis étonné que les finlandais jouent aussi tôt au vu de leur succès mais ce n'est pas un mal car le public est encore tout frais et pourra se donner à fond. Korpi et moi c'est un peu une histoire d'amour qui s'est dégradé au fil du temps: j'avais rapidement accroché à leurs compos festives et joyeuses dès le second album, en concert c'est tout simplement génial, surtout la première fois, également la seconde, un peu moins par la suite malheureusement. En fait ils se sont engouffrés dans une niche musicale qui a du potentiel, qui a son public, mais qui est très limité et au sein delaquelle le groupe tourne désormais en rond. Musicalement parlant, tous les albums sont identiques surtout depuis Tales Along This Road et ils ne proposent plus rien d'innovant. Alors certes oui j'ai encore et toujours du plaisir à les voir mais au fur et à mesure je perds mon enthousiasme. Ils devraient faire un petit effort pour renouveler leurs compos, leurs prestations scéniques qui se ressemblent toutes, bref laisser place à un peu de neuf. Ce jour là j'ai pris du plaisir mais moins que la dernière fois et ils ont intérêt à inverser la tendance car tôt ou tard le public ne suivra plus. Malgré ces critiques, le show a quand même tenu ses promesses: une floppée de hits, une musique entraînante qui donne la patate, l'envie de faire la fête et après tout c'est cela qui compte, non?

Histoire de se reposer après cette gigue métal, je prends la direction de la tente Jack Daniels histoire de faire un rapide salut à mon serveur favori. J'y resterai tout le long des concerts suivants et même tout le restant de la journée, le point de vue depuis cet endroit me convenant parfaitement: accoudé au bar, l'alcool coule à flôts, tout le monde paye des coups à tout le monde, il y a plein de filles :D, on y est protegé de la pluie par une grande tonnelle, bref c'est l'idéal. Pour être honnête je 'nai pas décollé de cet endroit avant une heure du matin. J'ai eu le temps de voir au loin (enfin pas trop quand même) Pro-Pain  qui proposa un set classique, Exodus fidèles à eux-même, Eluveitie (aucun souvenir), As I Lay Dying (mouais j'accroche pas, ça doit venir du fait que je ne mets pas de gel et que je ne porte pas de Converse), End Of Green (le supplice qu'on nous inflige tous les 2 ans car le groupe est chez un label partenaire du fest et parce qu'il faut faire plaisir au label), Six Feet Under(déjà vu x fois), Kataklysm (cf Six Feet), Subway To Sally (à la In Extremo donc je passe mon tour), ASP (gothique rock allemand -enfin plus gothique que rock- qui a fait quelques tubes, sympathique mais répétitif).

C'est dans un état léger (très léger) étant alcoolisé que je me rends à la party tent pour voir les 3 derniers groupes de la journée. Avec en guise de premier morceau Hollenthon groupe de symphonique death/black autrichien auteur de 3 albums. Le set principalement axé sur le dernier opus du groupe fut assez poussif car ils ne sont pas parvenu à restituer les ambiances symphonique qu'il y avait sur l'album. La bande-son couvrait la musique et le tout a fait place à un certain cafouillage sonore. Eux même semblaient assez agacé par le rendu de leur prestation qui ne leur convenait pas. Le public ne leur en a pourtant pas tenu rigueur et les encouragaient même à perséverer. Un public relativement nombreux en cette heure plus que tardive qui réserva un très bon accueil au groupe suivant: The Vision Bleak. Contrairement à Korpiklaani dont je suis de moins en moins fan des prestations scéniques, je suis de plus en plus accro au dark horror metal des allemands. Ils parviennent à restituer sur scène toutes les atmosphères dark de leurs compos qui gagnent même en intensité. Pendant près d'une heure ils ont proposé aux festivaliers une set-list qui piochait dans leurs 3 albums en ne gardant à chaque fois que le meilleur. Après les avoir vu la semaine passée en pleine après-midi au M'era Luna, je peux affirmer qu'ils gagnent à être vue indoor, leur look étant ainsi davantage mis en valeur et leur musique convient mieux à une petite salle (si tant est qu'une grande tente pouvant contenir plus de 1000 personnes puisse être considerée comme une petite salle). Bref un set qui m'a enthousiasmé. Fin des hostilités à partir de deux heures du matin avec Jesus On Extasy. Je connais les allemands depuis quelques mois suite à leur hit "assassinate me" qui a pas mal cartonné dans les charts alternatifs allemand. Ne connaissant que ce titre et au vu du look de certaines personnes dans le public, je m'attendais à assister à un show d'electro goth à l'image du single dont je parlais précédemment or il s'avère qu'ils n'officient pas dans ce style. Ils proposent en fait un metal rock indus pas trop mal aux forts accents de KMFDM. C'est vraiment pas mal, ils occupent bien la scène, le public apprécie leur show et le groupe semble ravi de cet accueil. Il y aura bien évidemment le tube "assassinate me" en fin de concert, qui sera pour l'occasion interprêté dans une version metal indus et pas du tout electro. Une bien belle surprise pour finir cette seconde journée.

Première journée / Troisieme journée.

Oraidersa

Dans la vie d'un couple il est d'usage de dire que le point de rupture arrive avec la septième année d'union. En cette année 2008 j'en arrive justement à cette septième année fatidique d'union avec ce festival: j'y reviens en effet chaque été depuis 2002 et autant dire que j'avais un peu peur avant d'arriver à Dinkelsbühl ce mecredi car l'affiche ne m'intéressait pas énormément. Je m'y rends donc comme toujours en pélerinage mais avec cette fois-ci un petit peu d'appréhension.

Comme tout bon pélerinage qui se respecte je suis passé brûlé un cierge avant de quitter Strasbourg non pas pour arriver sur le site sain et sauf mais pour éviter de subir les soucis du départ de l'an dernier (en vrac: départ avec 2h de retard, bouchons sur l'autoroute et embouteillage monstre à l'entrée du site). Cela n'a visiblement servi à rien car à plus de 15km de Dinkelsbühl, nous sommes bloqués dans un impressionnant embouteillage comme des milliers d'autres festivaliers. A force de tourner dans le centre ville, de prendre des petites routes de campagne, nous parvenons enfin à rallier le site (que dieu bénisse l'inventeur du gps). Enfin rallier ne signifie pas qu'on y est car on doit encore subir un controle de routine de la part de la sécurité qui constatera une fois encore que nous n'avons pas emporté avec nous de bouteilles en verre (strictement interdit dans ce fest).

Le temps de prendre possession de nos pass, de s'ouvrir des bières, de monter nos tentes et nous nous retrouvons rapidement sur le site du festival encore vide (le calme avant la tempête). Des engins de chantier y sont encore présent et les bottes de foins sont déjà prêtes à être piétiner dès le lendemain par des milliers de metalheads. L'organisation a eu la bonne idée de faire débuter cette année les concerts dès le mercredi après-midi. En effet les hostilités ont été entamé dès 16h dans la party tent avec des petits groupes. L'ambiance qui y règne est excellente, la bière coule déjà à flots et le son n'y est pas trop mauvais. On retiendra notamment la prestation des néerlandais de Hail Of Bullets (composé par la dream team hollandaise de la scène death). Une soirée courte mais déjà intense en retrouvailles, boissons et conneries.


On arrive sur le site en ce premier jour en début d'après-midi pour voir le concert d'All Ends (1). Les suédois ne se débrouillent pas trop mal, les deux chanteuses occupent bien la scène mais en font un petit peu trop quand il s'agit d'interpeller le public (on se serait cru à un concert de Lacuna Coil). Bien sympa pour entamer en douceur cette journée et de la douceur on en avait besoin car c'est maintenant au tour des bouchers belges d'Aborted (2) de jouer. Malgré un son brouillon et une faible assistance, ils ont réussi à mettre l'ambiance grâce à un set débordant d'énergie. La part belle a été faite au dernier opus Strychnine.213 sorti quelques semaines avant. A voir en live car ça envoit rudement bien le steak!

Ceux qui n'envoient pas le steak par contre ce sont les membres du groupe suivant Saltatio Mortis, un énième ersatz d'In Extremo, qui sont sur le point de fouler la grande scène. A défaut donc de me faire saigner les oreilles, j'ai décidé avec d'autres de me faire péter le bide :p On reviendra un peu plus tard pour regarder du coin de l'oeil le concert bien mais sans plus de Graveworm  et celui poussif de Soilwork.  Un groupe que j'apprécie sur cd mais qui en live me déçoit à chaque fois. Ils jouent correctement, sont carrés sur scène mais il manque malgré tout un petit quelque chose. Histoire de se changer les idées on se dirige à présent vers la party tent pour assister au set de Negura Bunget qui sont soit dit en passant nos voisins de camping! L'ambiance confinée dans cet endroit fut parfaite pour leur concert; un show pas intimiste mais presque qui leur a permit de déployer tout leur talent.

On se serait cru par moment comme transportée par leur musique (bon ok faut avouer qu'à ce moment de la journée, j'avais déjà pas mal bu mais même sans l'effet euphorisant de l'alcool, j'aurai ressenti la même chose, enfin je crois). La demi heure de concert est passée vraiment trop rapidement et on se dit que l'on parviendra probablement à les soudoyer cette nuit pour qu'ils nous fassent rien que pour nous un concert au camping (bien évidemment on a oublié de le leur demandé …). 

On ne s'attardera pas sur le show d'Arch Enemy déjà vu à maintes reprises et on en profitera pour aller faire un tour au metal market toujours très bien fourni, enfin trop bien fourni pour moi comme d'habitude.
Place aux poids lourds maintenant avec Behemoth. Très bonne prestation des polonais emmené par un Nergal déchainé. Un set en tout point excellent, violent et malsain. Marduk qui passe sur cette même scène quatre heures plus tard a intérêt à faire fort pour rivaliser avec eux. C'est de loin le meilleur show que j'ai pu voir du combo et Nergal (qui dans la mythologie est le seigneur du royaume des morts, dieu des enfers et de la destruction) a parfaitement rendu honneur à son titre ce soir. On va se repose les esgourdes à présent en compagnie de Paradise Lost. Les anglais toujours menés d'une main de maître par le très souriant Nick Holmes nous proposeront un set de bonne facture avec une set-list piochant dans nombre d'albums du groupe. A noter que les lights étaient particulièrement soignées et que l'ambiance dans le public se prêtait plus à un concert de metalcore (au vu du nombre de slammeurs) qu'à un gig de dark gothic metal (si bien sur on peut qualifier les compos de Paradise Lost par ce style).  

Nouveau moment de recueillement dès 22h devant la pain stage car s'apprête à entrer en scène ce que l'Irlande a fait de mieux depuis bien longtemps: Primordial . L'adjectif primordial sert à définir quelque chose qui est de première importance, bref quelque chose de capital, de vital, de fondamental et même d'indispensable.

Dans le cas présent, il était indispensable d'être à ce concert. Ce concert fut en tout point magistral. Aucune comparaison avec le show déjà très réussi que j'avais vu il y a moins de 15 jours à Wacken. De par leurs compos et le charisme de leur frontman, ils ont délivré en ce jeudi soir une prestation que nous n'oublierons pas et qui fera sans aucun doute date dans l'histoire du festival. On s'est senti tout au long de leur set, comme habité voire transporté par leur musique. C'est de l'émotion à l'état brut, du bonheur qui a fait coulé des larmes et qui a permi une certaine communion notamment pendant les interprétations de As Rome Burns, Gallow's Hymn, Empire Falls. Tout autour de moi, beaucoup fermaient les yeux, et chantaient le poing levé les hymnes des irlandais. Ce ne fut non pas une claque ni même un bataillon de panzers qui nous a mis dans cet état ce soir là mais bien un moment divin. A moins d'un miracle, il est peu probable qu'un autre groupe parvienne à me donner pendant le reste du festival un aussi beau moment.

Autant dire qu'au sortir de ce show, on n'est pas prêt à se laisser à nouveau submerger par d'autres émotions, on a qu'une seule et unique envie: faire durer cet instant, en parler encore et encore. On loupera donc le concert d'Helloween (4) pour ressasser le concert de Primordial. A vrai dire on en loupera même le début du set de Marduk (5). Comme d' habitude les suédois délivreront un show hargneux, sombre et violent. Ce sera même plus brutal que lors de leur dernier concert à la laiterie. Arioch excelle toujours autant en tant que chanteur et n'a rien perdu de son côté malsain. C'est la première fois depuis le départ du précédant chanteur (Legion en décembre 2003) que je parviens à assister à un concert du groupe sans le regretter. On partira avant la fin pour écouter le dernier titre de Tyr qui joue sous la party tent mais on arrive hélas trop tard. On prend notre mal en patience autour d'une bière en patientant jusqu'au dernier concert (pour nous) de la journée qui sera celui de Cult Of Luna

 

 En live le groupe donne à sa musique une toute autre dimension, une réelle émotion se dégage de la scène, et je me prends d'un coup à apprécier le post (glourps!). Les suédois occupent parfaitement la scène, ils font même appel lors d'un titre à un instrument que je n'avais encore jamais vu sur scène: une trompette. Bref un show idéal pour finir cette première journée de festival.

Deuxième jour / troisième jour.