Archive for septembre, 2008

Eclipse – Are You Ready To Rock

Eclipse suit donc une carrière intermittente, selon les dispositions des deux membres réels du groupe, son chanteur et son guitariste. Il est vrai que le succès relatif du groupe explique sans doute que ses deux leaders ne puissent maintenir une activité trop soutenue. Pourtant la musique d'Eclispe, relativement invariante, mérite sans doute mieux que le large anonymat qui la caractérise comme on pouvait déjà le constater à l'écoute de l'excellent Second To None. Et encore une fois, pour ce Are You Ready To Rock, les qualités présentes sur les deux premiers opus sont bel et bien là : qualité de l'interprétation, accroche des voix, dynamisme de la production.
 
Eclipse arrive ainsi à actualiser son hard FM pour le tenir très « à la page ». Il n'y a peut-être bien que les paroles pour rester d'une niaiserie un peu surannée. L'auditeur se réjouira donc à l'écoute des sympathiques « Breaking My Heart Again », « Wylder One » ; il tapera du pied et chantonnera des refrains généralement bien fichus. Quant à imaginer quelque chose qui renverse tout sur son passage et qui renouvelle entièrement le genre, il devra farfouiller autre part car ici ce n'est vraiment pas le propos central. 
 
Baptiste (7/10)

 

Frontiers / 2008

Tracklist : 1. Breaking My Heart Again 2. Hometown Calling 3. To Mend A Broken Heart 4. Wylde One 5. Under The Gun 6. Unbreakable 7. Hard Time Loving You 8. Young Guns 9. Million Miles Away 10. 2 Souls 11. Call Of The Wild

 

Amaseffer – Exodus, Slaves For Life

Amaseffer-exodusLancé avec tambours et trompettes sur le marché du metal exotique, le trio israélien Amaseffer déboule dans les bacs avec des kilos de louanges du monde entier. Après la réussite de Orphaned Land, voici donc un nouvel album mêlant riffs bien lourds et ambiances orientales, guitares saturées et choeurs majestueux, rythmiques de plomb et percussions méditérranéennes.
Mais ça ne suffit pas. Clairement dans la lignée du combo précité, Amaseffer souffre de plusieurs handicaps : d'abord, difficile de sonner authentique quand on va chercher son chanteur en Suède, un habitué du cachetonnage : Mats Leven (Therion, Malmsteen…).  Qui plus est quand le vocaliste hurle plus qu'autre chose, tentant de sonner oriental en imitant vainement Jorn Lande.
Ensuite, aller le produire en Allemagne ne peut qu'entraîner un son calibré, sans identité. Enfin, à quoi bon avoir deux guitaristes pour servir des parties de six-corde si faiblardes… Un seul exemple : le solo trop long et terriblement laborieux de "The Wooden Staff".
Pour couronner le tout, c'est à Rhapsody que Amaseffer fait penser quand il saupoudre ses titres d'un habillage "soundtrack" tel que bruits de chevaux au galop, enfants qui crient ou souffle du vent dans le désert. Cerise sur le falafel : un narrateur (le batteur himself, Erez Yohanan) qui ploie sous les graves, mieux que les bandes annonces ricaines…
Dommage, car certaines mélodies tiennent la route. Dommage aussi pour le thème, certes peu original, mais parfaitement dans les cordes d'un groupe israélien (l'esclavage des Hébreux, la sortie d'Egypte). Une fois de plus, quand on compare le résultat au Mabool d'Orphaned Land, on ne peut que soupirer d'embarras. En parlant d'eux, notons que Kobi Fahri, le chanteur, interprète  toutes les parties en hébreu sur l'album.
Il faut espérer un vrai groupe, avec un vrai chanteur, un vrai bassiste, un vrai clavériste (voire plus) pour un deuxième album convaincant. Resserer le propos aussi, car 77 minutes c'est long quand les surprises pointent aux abonnés absents…

David Taugis (06/10)

www.amaseffer.com

Inside Out / 2008

Track list (77:52)
01. Sorrow (2:41) 02. Slaves For Life (8:28) 03. Birth Of Deliverance (11:11) 04. Midian (11:48) 05. Zipporah (6:10) 06. Burning Bush (6:31) 07. The Wooden Staff (9:13) 08. Return To Egypt (3:26) 09. Ten Plagues (11:29) 10. Land Of The Dead (6:54)

Dagoba – Face the Colossus

DAGOBA_Face_the_colossus« La mue est achevée pour Dagoba… »

Que le temps de l’apprentissage et de la découverte parait déjà loin pour un combo phocéen formé en 1997, et qui souleva le rideau de la scène métal en France dès son premier Ep. Un « Release the fury » en 2001 prometteur, engendrant en 2003 la sortie du premier album éponyme « Dagoba »à la surpuissance et aux petits cotés indus et néo sympathiques. Bien sur ces deux offrandes initiales avaient un léger gout de mix de Machine Head, de Fear Factory ou bien encore de Pantera, influences o combien appréciables mais nuisant à l’originalité et à l’unicité du groupe. Le potentiel était bien réel et suintait de toutes parts sur des compositions agressives et destructrices –tous ceux lisant cette chronique connaissent le Maniak-, mais il manquait les petits trucs pouvant faire gravir l’échelle à nos frenchies et les faire passer du stade d’espoir à celui de valeur internationale reconnue. Ces manques étaient entre autres, des compositions moins linéaires et mieux ficelées où l’énergie dévastatrice serait plus canalisée, un « Gros son » à l’amplitude donnant tout son rendu à la débauche de testostérones, un label pouvant promouvoir à sa juste valeur le talent du combo; et enfin un peu (plus) de maturité, ou tout simplement d’expérience. En quelques sortes, passer du stade d’honorable jeune chien fou pétri de talent, à celui de maître vénérable et imité.

Dagoba a réussi aisément cette évolution, et ce dès le « What hell is about » de 2006. Ne dissertons pas sur cet opus précédent, quasiment parfait, mais disons simplement que ce « Face the colossus » est issu de la même veine, forgé dans les mêmes hauts fourneaux. Une pure continuité, une confirmation éclatante, les méridionaux ne s’essoufflent pas et au contraire affichent une inspiration profonde.

Les influences, suscitées, se font toujours présentes, mais elles ont été totalement assimilées et digérées pour restituer un produit unique, une recette imparable et exécutoire. Cet hybride de Thrash/power/death/metal et indus a désormais un aspect plus mélodique, plus accessible. Toujours des riffs puissants, saccadés et syncopés, sur des lignes musicales accrocheuses et sulfureuses ; toujours le chant de Shawter au timbre rageur, déchiré, éraillé et forcé; et toujours ce putain de Franky Costanza derrière les futs… Allez, cela fait du bien de se lâcher parfois (n’en déplaise à la Dream team de chroniqueurs de metachroniques.fr qui me trouve déjanté…rires), mais ce batteur est un pur moment de plaisir à lui tout seul. Une véritable pieuvre tentaculaires sur boostée, ou plutôt testiculaires tellement ses rafales de cascades de blast beats sont burnées, et qui doit être de la lignée cachée des Lombardo.

Enfin, et toujours, le son monstrueux et phénoméno-détonnant de Monsieur Tue Madsen qu’ l’on ne présente plus tant son savoir faire est planétaire. Comme je l’ai déjà écris et scandé dans d’autres chroniques ; ce mec est un Génie. Avec une pierre brute, en l’occurrence une machine de démolition visant au carnage, une bête féroce puissante et corrosive, il arrive à ciseler un petit bijou, une fresque dantesque de décibels. Tue, canalise, catalyse, maitrise ce paroxysme de violence ; mais avec un rendu impeccable du coté massif de Dagoba. Le petit plus, si tant est qu’il y en ait encore besoin d’un…

Finalement, seul les facettes Néo et indus présentes à l’origine du band se sont atténuées. La froideur des machines tendant à paraître être remplacées par des lignes plus organiques, des volutes plus « claviers ».
Pas de titres par de titres dans ma review, tant toutes les plages sont foncièrement réussies. Pour vous en ressortir une ou deux et vous faire saliver, disons que « Face the colossus », « Somebody died tonight », « The world in between »ou le « Sudden death » de clôture sont exceptionnels et dans la droite ligne des précédents « Die tomorrow, The fall of men  ou Cancer ». Sans développer donc, de véritables tueries ravageant tout sur leur passage…

Trêve d’éloges, pour cet opus à mon sens une des sorties majeures du metal moderne –Et imparablement la meilleure sortie française-, vouée à une reconnaissance internationale. A l’image de son artwok cover superbe, la bête est monstrueuse et l’on ne peut que s’écarter de son chemin ou accepter son joug. Dagoba s’impose et confirme par cet opus qu’il est le fer de lance, le guide de la New Wave Of French Metal… Un maelstrom démoniaque qui ravage tout dans son sillage, mais aussi une vraie genèse … Ecoutez donc les combos français du style Jarell, Lokurah…. Et vous comprendrez que destruction, est aussi synonyme de création et d’inspiration.

Metalpsychokiller (09/10)

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Season of Mist / 2008

Tracklist : 1. Abyssal 2. Face The Colossus 3. Back From Life 4. Somebody Died Tonight 5. The World In Between 6. Transylvania 7. Orphan Of You 8. The Nightfall And All Its Mistakes 9. Silence 10. The Crash 11. Sudden Death