Archive for septembre, 2008

Benediction – Killing Music

benediction_Killing_MusicAprès 7 ans de silence, c’est donc au tour de Benediction de rejoindre le groupe déjà fortement étoffé de groupes disparus dans l’oubli durant des années avant de revenir – avec plus ou moins de succès – sur le devant de la scène.

Les années ont passé, mais Benediction est parvenu à conserver son identité et son death old school bien burné. Dave Hunt (également frontman de Mistress et d’Anaal Nathrakh) occupe toujours autoritairement son poste de vocaliste déchaîné, les riffs déboulent sans arrêt, les morceaux sont simples, efficaces, groovy et rentre-dedans… Que demander de plus, me direz-vous ?

Eh bien, Benediction souffre malheureusement d’une durée de vie assez limitée. Les morceaux ont beau être de qualité, aucun d’entre eux ne parvient à véritablement sortir du lot. L’ensemble de la galette est certes bon, mais également sans relief et monotone. Enfin, les quelques morceaux bonus de l’édition limitée (deux titres et deux reprises de groupes ayant influencé Benediction) n’apportent pas grand-chose à l’ensemble.

Quel est l’intérêt d’un tel album, alors ? L’intérêt réside dans le dvd fourni avec la version limitée, plus d’une heure retraçant la genèse de cet album et proposant en outre quelques morceaux live permettant de réellement ressentir l’énergie de ce combo. Dommage que l’album ne parvienne pas à nous faire ressentir les mêmes impressions… Vous voulez du bon Benediction ? Piochez dans leurs premiers albums, vous trouverez certainement de quoi vous régaler…

Mister Patate (05.5/10)

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myspace.com/benedictionuk

Nuclear Blast / 2008

Tracklist (38:13 mn) version normale : 1. Intro 2. The Grey Man 3. Controlopolis (Rats in the Mask) 4. Killing Music 5. They Must Die Screaming 6. Dripping with Disgust 7. Wrath and Regret 8. As her Skins Weeps 9. Cold, Deathless, Unrepentant 10. Immaculate Facade 11. Burying the Hatchet 12. Beg, You Dogs 13. Betrayer* 14. They Bleed* 15. Seeing through my Eyes (Broken Bones cover) 16. Largactyl (Amebix cover)

 

anaal_nathrack_Hell_isIl était une fois, lors d’une séance de doléances au château du Roi du BlackMetal…

« – Alors, mon fidèle ministre, qu’avons-nous aujourd’hui en séance de doléances ?
– Tout d’abord, Sire, une nouvelle candidature pour le poste de fou du roi…
– Je ne suis pas d’humeur à rire, nous traiterons cela plus tard.
– Ensuite, une lettre d’insultes de Glen Benton, candidat à la présidence du Dominion de DeathMetal.
– Vous lui transmettrez bien sûr également mes amitiés…
– Et enfin, le cas de vos deux « espions » en terres de Grind…
– Mes espions ? Quels espions ? Non, quand même pas ces deux jouvenceaux auxquels j’avais dit « allez voir comment ça se passe chez les Barbares et revenez quand vous arriverez à me surprendre » ?
– Oui-da, votre Altesse, ceux-là mêmes, et ils sont persuadés qu’ils pourront vous surprendre ! ».

Et en effet, le Roi fut fort surpris par la vue de ce duo contre nature, composé d’un jeune homme souriant et affable et de son acolyte, grognant et gesticulant, l’écume aux lèvres…

« – Alors, revoilà donc ces deux braves gentilshommes, de retour des contrées hostiles du Grind. Comment s’est passé votre séjour chez ces barbares ?
– GRMBMLFDLFR OWOUHA !
– Mais qu’a-t-il donc ? Une grave affection de la mâchoire ?
– Non Messire », lui répondit l’autre, « il vous expliquait justement que ce séjour a été pour lui une plongée au plus profond de lui-même, une véritable renaissance. Il en a même décidé d’abandonner les croyances de notre royaume pour épouser celles des barbares du Grind, d’où cette élocution assez hasardeuse et ce dialecte, ma foi assez pittoresque.
– Comment ? Rejeter nos croyances ? Et j’imagine que vos chants et contes s’inspirent désormais également de ces barbares ?
– GRMBL JARP !
– En effet, Messire, mais que voulez-vous, mon compère ici présent est tombé amoureux de la fille d’un chef de clan, et l’a même épousée lors d’une cérémonie déchirante…
– Déchirante ? C’était si triste ?
– Non, non, bien au contraire, il lui a arraché un téton avec ses dents, en marque d’amour, pour lui prouver qu’il l’aimerait, même si elle n’avait pas de tétons…
– Soit, passons sur ces coutumes excentriques et venons-en à l’essentiel : contez-moi vos exploits ! ».

Et nos deux compères proposèrent au Roi un récit troublé, mouvementé, apocalyptique et largement inspiré des coutumes et inspirations Grind sans pour autant renier cet héritage Black de leurs premiers exploits. Ce puissant vacarme, agrémenté de quelques chants clairs et de moult hurlements, ne sembla pourtant pas déranger le grand monarque, qui leur demanda davantage de détails sur leurs péripéties, au grand dam de son fidèle ministre aux goûts bien plus orthodoxes, qui réagit avec véhémence à la fin de leur récit :

Il était une fois, lors d’une séance de doléances au château du Roi du BlackMetal…

« – Alors, mon fidèle ministre, qu’avons-nous aujourd’hui en séance de doléances ?
– Tout d’abord, Sire, une nouvelle candidature pour le poste de fou du roi…
– Je ne suis pas d’humeur à rire, nous traiterons cela plus tard.
– Ensuite, une lettre d’insultes de Glen Benton, candidat à la présidence du Dominion de DeathMetal.
– Vous lui transmettrez bien sûr également mes amitiés…
– Et enfin, le cas de vos deux « espions » en terres de Grind…
– Mes espions ? Quels espions ? Non, quand même pas ces deux jouvenceaux auxquels j’avais dit « allez voir comment ça se passe chez les Barbares et revenez quand vous arriverez à me surprendre » ?
– Oui-da, votre Altesse, ceux-là mêmes, et ils sont persuadés qu’ils pourront vous surprendre ! ».

Et en effet, le Roi fut fort surpris par la vue de ce duo contre nature, composé d’un jeune homme souriant et affable et de son acolyte, grognant et gesticulant, l’écume aux lèvres…

« – Alors, revoilà donc ces deux braves gentilshommes, de retour des contrées hostiles du Grind. Comment s’est passé votre séjour chez ces barbares ?
– GRMBMLFDLFR OWOUHA !
– Mais qu’a-t-il donc ? Une grave affection de la mâchoire ?
– Non Messire », lui répondit l’autre, « il vous expliquait justement que ce séjour a été pour lui une plongée au plus profond de lui-même, une véritable renaissance. Il en a même décidé d’abandonner les croyances de notre royaume pour épouser celles des barbares du Grind, d’où cette élocution assez hasardeuse et ce dialecte, ma foi assez pittoresque.
– Comment ? Rejeter nos croyances ? Et j’imagine que vos chants et contes s’inspirent désormais également de ces barbares ?
– GRMBL JARP !
– En effet, Messire, mais que voulez-vous, mon compère ici présent est tombé amoureux de la fille d’un chef de clan, et l’a même épousée lors d’une cérémonie déchirante…
– Déchirante ? C’était si triste ?
– Non, non, bien au contraire, il lui a arraché un téton avec ses dents, en marque d’amour, pour lui prouver qu’il l’aimerait, même si elle n’avait pas de tétons…
– Soit, passons sur ces coutumes excentriques et venons-en à l’essentiel : contez-moi vos exploits ! ».

Et nos deux compères proposèrent au Roi un récit troublé, mouvementé, apocalyptique et largement inspiré des coutumes et inspirations Grind sans pour autant renier cet héritage Black de leurs premiers exploits. Ce puissant vacarme, agrémenté de quelques chants clairs et de moult hurlements, ne sembla pourtant pas déranger le grand monarque, qui leur demanda davantage de détails sur leurs péripéties, au grand dam de son fidèle ministre aux goûts bien plus orthodoxes, qui réagit avec véhémence à la fin de leur récit :

« – Messire, ce sont des sauvages, dangereux pour notre réputation et notre image. Nous ferions peut-être mieux de les enfermer dans le plus profond des cachots et d’en perdre la clé…
– Que nenni, mon fidèle ministre, ce sont justement des jouvenceaux comme eux qui apportent ce petit grain de folie, ce vent de renouveau qui dépoussière nos vieilles habitudes, et un peu de sang neuf parmi nos rangs ! Sans eux, notre Royaume aurait tôt fait de péricliter… Longue vie aux gentilshommes d’Anaal Nathrakh ! »

Mister Patate (07.5/10)

www.facebook.com/Anaalnathrakhofficial

myspace.com/anaalnathrakh

Feto Records / 2008

Tracklist (35:56 mn) : 1. Republic of the Grave 2. Summit of Sacrifice 3. Fortified Bravery 4. The Silent Howling 5. The Kill to Come 6. Palace of the Fates 7. If it Bleeds

 

 

Metallica – Death Magnetic

L’attente a été longue mais il est là, enfin, le nouvel album des Four Horsemen. Je ne ferais pas parties de ceux qui tenteront de refaire l’histoire du groupe. On connaît tous plus ou moins la discographie de Metallica, ainsi que les succès et les déceptions qui vont avec. Succéder à un album comme Saint Anger ne relève pas forcément de la panacée et les dix-douze, dernières années ayant été ce qu’elles ont été pour le groupe, la pression inhérente à la sortie d’un nouvel album pour Metallica a dû être énorme. Quoiqu’il en soit il est évident que ce nouvel album revêt une importance non négligeable dans la carrière du groupe. Reste à savoir quel visage peut bien avoir le Metallica cuvée 2008. Cinq ans pour composer un album c’est long, et si le résultat n’est pas à la hauteur des attentes…vous voyez ce que je veux dire. Enfin, assez tourné autour du pot, je pense que vous êtes impatient de savoir de quoi il en retourne.

Bon, d’emblée le constat est rassurant : Metallica est en forme et semble avoir tiré les enseignements d’un St Anger en demi teinte, et c’est avec un sourire aux lèvres que l’on pense aux premiers efforts du groupe à l’écoute des nouveaux titres. Mais pas seulement, car on sent aussi que Saint Anger est passé par là. Le groupe semble en fait avoir composé Death Magnetic avec l’esprit tourné vers le passé, il semble avoir écouté les disques à succès de sa discographie pour en retirer les éléments positifs et les remettre à l’ordre du jour. Pas étonnant dans ce cas que l’on se dise « tiens, cette ligne mélodique me fait penser au Black Album… tiens, la structure de ce morceau me rappelle Master of Puppets, tiens ce refrain me fait penser à St Anger etc. ». Une sorte de melting pot du meilleur, selon le groupe lui-même aidé par un bon boulot de Rick Rubin. L’album démarre fort, et ça fait du bien de se dire que Metallica est de retour, mais cela n’empêchera pas une légère impression de recyclage sur certains passages. Les  vocaux sont hargneux, la guitare rythmique puissante et acérée et les structures des morceaux rappellent la grande époque, et même si l’album souffre ici et là de quelques longueurs (surtout « Suicide and Redemption » qui aurait mérité  quelques lignes de chant) on pourra apprécier une certaine rage et une énergie renouvelée qui fait vraiment plaisir ainsi qu’un bon paquet d’excellents riffs catchy (« The End of the Line », « Broken, Beat & Scarred ») et surtout, surtout le retour d’un son de batterie normal, car comme le disait Mister Patate dans un moment d’inspiration poétique « Sur St Anger la batterie ne sonnait pas Metal / On aurait plutôt dit une casserole Tefal » ! Enfin, ouf, les choses se sont améliorées de ce côté-là, heureusement, même si Lars Ulrich lui, ne s’est pas amélioré… C’est d’ailleurs une des chose qui fâche sur Death Magnetic : la pauvreté des lignes de batterie. Ulrich nous ressort toujours les mêmes plans, toujours la même frappe, et n’est pas subtile pour un sou… bref, les compositions du groupe gagneraient vraiment en intensité avec un batteur à la hauteur, ayant de la technique et sachant varier son jeu. Mais cela ne date pas d’hier… Dommage, je dirais même énervant, une fois de plus.

Les écoutes s’enchaînent, agréablement, confirmant les qualités de l’album mais dévoilant aussi peu à peu certains points faibles. Ainsi, on pourra aussi apprécier le retour des solis de guitare, même si Kirk Hammet est, lui aussi, décevant et peu inspiré, loin en tout cas du niveau d’antan. Et pour continuer sur ma lancée je ne finirais pas sans un mot sur la quasi invisibilité de Trujillo. La basse est certes discernable dans le mix, mais excepté sur les premières secondes de « All Nightmare Long » (excellentes intro d’ailleurs) et de « Cyanide » on ne le remarque presque pas. Trujillo place ses lignes, fait son boulot proprement comme à son habitude, mais rien de plus. On peut se demander pourquoi ses talents ne sont pas mis à profit depuis son intégration dans le groupe. La moindre des choses quand on a un bassiste de cette trempe c’est de laisser s’exprimer un peu. A mon avis il doit un peu s’emmerder le Robert avec de telles lignes de basse… surtout quand on a vu de quoi il était capable avec Suicidal Tendencies. Mais pour nuancer mes propos, je dois dire qu’au-delà de ces remarques individuelles sur les musiciens, l’album pris dans son ensemble reste quand même efficace et largement convaincant.  

Ne vous y trompez donc pas, malgré ces quelques zones d’ombre évoquées plus haut, le constat final est tout de même plus que positif et Death Magnetic, sans être exceptionnel, marque le retour d’un Metallica tel qu’on ne l’avait plus vu depuis un bon bout de temps. Espérons qu’ils poursuivent sur cette lancée et que la suite soit à la hauteur des espoirs fondés sur ce nouvel album.

Sheol (8/10)

 

Site Officiel : www.metallica.com

Myspace Officiel : www.myspace.com/metallica

2008 – Universal Music

1. That Was Just Your Life, 2. The End of the Line, 3. Broken, Beat & Scarred, 4. The Day That Never Comes, 5. All Nightmare Long, 6. Cyanide, 7. The Unforgiven III, 8. The Judas Kiss, 9. Suicide and Redemption, 10. My Apocalypse