Les allemands de Deadlock avec leur troisième Wolves et ce Manifesto à peine un an et demi après sont sans nul doute entrés dans une autre dimension pour leur reconnaissance avec l’aide de Lifeforce Records qui les soutient depuis le second opus Earth.Revolt en 2005.
Deadlock regroupe pourtant une bonne part d’éléments qui effraie voire dégoûte une frange des metalleux actuels.
Du gros son, dense à faire pâlir le combo de metalcore le plus en vue, des sonorités très death mélo suédois, un groove mammouthissime, des chorus en chant clair et tenu en plus par une donzelle en charge précédemment des claviers. Celle-ci est désormais un membre à part entière du combo bavarois. Pour le meilleur et les pires craintes de certains.
Ne nous voilons pas la face, Manifesto marche sur les traces laissées par Wolves, la démarche est la même presque standardisée. Les arrangements sont toujours très modernes à grand coup de samples électro, technoïdes et plus rarement orchestraux/symphoniques, il y a de ce fait une grosse différence sur les deux intros respectives de ces albums, la première World Domination étant digne d’une BO de film épique à grand spectacle dans son côté sombre alors que The Moribund Choir vs. The Trumpets Of Armageddon est un pur beat techno avec des basses à donf avec un thème musical repris en trombe sur Martyr To Science.
Voilà une entame que certains auront tôt fait de quitter avant de lire la suite par peur de l’écoeurement, des nausées que ressentent dès le début les femmes enceintes. Attention messieurs, ces demoiselles portent un enfant neuf mois et le meilleur n’est évidemment pas pendant les premiers mois.
Manifesto a de gros arguments à faire valoir et il faut s’aventurer plus avant pour cerner vraiment ce qu’il ressort de ce metalcore, death mélo mainstream.
Les rythmiques du groupe envoient de la volée de bois vert et plus étonnant le chant death du sieur Johannes Prem fait irrémédiablement penser à celui d’Angela Gossow. Je peux par contre garantir que certaines parties musicales, comme sur Slaughter’s Palace, sont bien plus agressives que le groupe des frères Amott.
Avec ce déferlement proche du deathcore, ces mélodies hyper accrocheuses, un duo de chant masculin agressif et féminin clair et rock, Deadlock propose des parties techniques avec quelques descentes de manche shred et des éléments techniques appréciables qui au fond permettent au Deadlock de prouver leurs capacités. Les quelques cassures rythmiques et le travail des guitares font de Deadlock, un groupe à part, hors des choses trop systématiques pour ceux qui veulent séduire à tout prix.
Manifesto est donc un melting pot de metal moderne avec une capacité pour séduire des foules aisément tout en apportant des structures plus complexes propre à attirer des metalleux plus friand de groupes pas toujours facile d’accès.
Un groupe à découvrir absolument pour se faire sa propre opinion et goûter au mélange des genres.
Clayman (07.5/10)
www.xdeadlockx.com
myspace.com/xdeadlockx
Lifeforce Records – Innovative Promotion / 2008
Tracklist (46:39)
1. The Moribund Choir vs. The Trumpets Of Armageddon 2. Martyr To Science 3. Slaughter’s Palace 4. The Brave / Agony Applause 5. Deathrace 6. Fire At Will 7. Seal Slayer 8. Manifesto 9. Dying Breed 10. Altruism 11. Temple Of Love
Statut étrange que celui de Jimi Jamison : la voix de Survivor n'est pas celle qui fut posée sur le plus grand single du groupe « Eye Of The Tiger ». Il n'en reste pas moins que que le succès de Vital Signs et, à une moindre échelle, de When Minutes Count ont bien fait de Jamison le chanteur aussitôt identifiable du combo de Sullivan et Peterik. À ce jour, Surivor n'est plus que l'ombre de lui-même, après le départ de Jim Peterik parti fondé Pride Of Lion et la réalisation d'un disque malheureusement poussif : Reach. Alors que Survivor a contacté Mc Auley pour remplacer Jamison, ce dernier a repris une carrière solo très honorable, qui ne se réduit d'ailleurs pas à l'hymne de Baywatch, « I'm Always Here ». Et – pied de nez à Sullivan –, il a fait appel à Jim Peterik pour la composition de son nouvel opus. On peut concevoir que la voix et le claviériste de de Survivor se soient attachés à faire revivre une flamme vacillante. Et que les responsables de Frontiers aient tout fait pour les inciter dans cette voie.
Et le résultat est, ma foi, très probant. Il pourrait être décrit comme un croisement entre Survivor et Pride of Lions. La voix de Jamison, bien qu'un peu plus qu'éraillée que jadis, renvoie évidemment à ce premier contexte musical. Quant à la musique de Jim Peterik, les efforts de compositions, la musicalité globale et le bel entremêlement des claviers, des parties guitares et des nombreux backing vocals, nous signalent que son style s'est beaucoup enrichie avec la fondation de Pride Of Lions.
La direction musicale est ici donc celle d'une AOR assez ambitieuse, recelant de belles mélodies (« Crossroads Moment »), de refrains classieux (« Bittersweet »), mais aussi d'une énergie non négligeable (« When Rock Was King »). Seule faille à l'ensemble : la prolixité de Jim Peterik : si ses chansons sont nombreuses et globalement d'une écoute très agréable, certaines relèvent plutôt de la face B que d'autre chose. Un disque concentré sur dix à onze titres aurait été peut-être plus ramassé mais sans doute encore plus éclatant.
Baptiste (7,5/10)
Frontiers / 2008
Tracklist : 1. Battersea 2. Can't Look Away 3. Make Me A Believer 4. Crossroads Moment 5. Bittersweet 6. Behind The Music 7. Lost 8. Love The World Away 9. She's Nothing To Me 10. As Is 11. Till The Morning Comes 12. That's What I Sing 13. Friends We Never Met 14. When Rock Was King
Edu Falaschi profite d’une pause dans l’avancée de Angra pour nous proposer une seconde étape à son groupe Almah initialement composé d’une fine équipe Emppu Vuorinen à la guitare (Nightwish), Lauri Porra à la basse (Stratovarius) et Casey Grillo à la batterie (Kamelot). Désormais, le line up est composé uniquement de musiciens brésiliens ayant déjà roulé leur bosse mais donnant une véritable légitimité et une valeur concrète au groupe. Ce n’est à présent plus vraiment un side-project.
Le premier effort d’Edu avait su attirer l’attention uniquement grâce aux noms connus figurant dans le projet pour un résultat prévisible, sans relief, un produit de consommation courante dans le heavy mélodique.
Fragile Equality, à la cover superbe, essaie de frapper fort dès son démarrage, "Birds of Prey" est speed, mélodique, dense et Beyond Tomorrow lui embraye le pas avec les mêmes arguments. Le rythme soutenu prend à la gorge, Edu a décidé d’entamer fort sans se perdre dans des similitudes avec son autre groupe. Le tempo reste élevé sur "Magic Flame" qui ressemble à un morceau de Gamma Ray.
All I Am intervient comme une bulle d’oxygène en tant que ballade de rigueur assez fragile à l’intérêt mitigé.
You’ll Understand est anecdotique tandis que le "Invisible Cage" est un reflet d’Angra mais de moindre valeur. Le morceau titre envoie la sauce avec un solo décapant, quelques éléments orientaux font leur apparition et la tension se perpétue sur "Torn" avant un "Shade of my soul" tout en douceur bien plus agréable que le titre en quatrième position.
"Meaningless World" et son intro courte symphonique font croire à un mix entre Rhapsody et Epica avant de se muer en variation sur le même thème que le reste.
Du heavy direct rondement mené, aux racines connues mais avec une valeur générale plus intéressante que nombre de combo dans le genre. Sans être imperfectible Fragile Equality saura séduire son public.
Clayman (07/10)
www.almah.com.br
AFM records / 2008
Tracklist (47:05)
1. Birds of Prey 2. Beyond Tomorrow 3. Magic Flame 4. All I am 5. You’ll Understand 6. Invisible Cage 7. Fragile Equality 8. Torn 9. Shade of my Soul 10. Meaningless World 7