After_Dusk-hybrisLe quadra que je suis depuis déjà un certain temps, n’en déplaise à la dream team de metalchroniques, vient de se prendre la calotte de l’année. Et ce, en découvrant un quinton venant d’Athènes, œuvrant depuis 1997 et déjà auteur de « Senses of Dusk » en 2005 et «The witch’s pact » en 2006. Pour votre gouverne, il ne s’agit pas de l’After Dusk homonyme et originaire aussi de la capitale grecque, délivrant un metal gothique bien quelconque ; mais de la bande à Paminos le chanteur, Bill le guitariste, George à la quatre cordes, Constantine derrière les futs et Theodore aux claviers. Le combo étalant pour sa part un heavy doomesque monumental, véritable réincarnation de la bande à Ozzy des années 80, remodelé sauce moderne. Et la claque vient de là ; vous vous retrouvez face à un Hybris asséné par les fantômes du « sabbath, bloody sabbath » au sommet de leur art. Une tracklist de feu sur laquelle la technique pointue des « zykos », sans tourner au coté démonstration laxative, ravage sans coups férir.

Quelques influences du Judas, de la veuve d’acier ou de Cradle of Filth se font ressentir ; mais comme précédemment cité le « Black Sabbath » règne en maitre et omniprésent dans les compositions proposées. Une version plus métallique et contemporaine, mais 10 titres résolument heavy, aux ambiances doom et aux guitares parfois quasi trashies. Les nouveautés par rapport à l’inspiration des ancêtres tenant dans la rythmique en acier liquide forgé, les blast beats occasionnels, une basse aux noires métronomiques résolument mises en avant, quelques superbes duos déchirants des six cordes … Et l’apport de claviers, somme toutes foncièrement appréciables, mais aux lignes organiques assez discrètes malheureusement. Ce terreau fertile de compositions ciselées, uniforme en qualité mais très diversifié dans les tempos et revenant sans cesse vous terrasser ; ne serait que le gâteau sans la cerise si l’on ne parlait pas de la prestation de Paminos. Ses vocalises ne vous laisseront en aucun cas indifférent et sont le liant, la touche suprême tendant vers l’excellence.

Dans la veine d’Ozzy Osbourne, son chant acéré oscille entre envolées sataniques, plages claires ou rageuses. Ses démonstrations monstrueuses se calquent sur des compositions sur mesure aux ambiances envoutantes et ou alternent cassures rythmiques syncopées, montées en puissance traditionnelles et mélodies classiques. Du grand art tout simplement, digne des maitres du genre sans conteste… Extraire un titre plutôt qu’un autre s’avouera un exercice périlleux tant cet « Hybris » tend vers la plénitude ; mais selon que l’on apprécie le « pêchu » fracassant d’ « Evil soul », la lourdeur dévastatrice de « Faust » ou les atmosphères lugubres lucifériennes à la « Unborn soul » ; chacun y trouvera satisfaction. Une superbe offrande qui subjuguera les adorateurs du Sabbath de la grande époque… Maintenant si vous abhorriez les anciens ; cette galette sublime n’est pas pour vous…

Metalpsychokiller (09/10)

 www.myspace.com/riseafterdusk

Autoproduction / 2008

Tracklist :
1. Evil untold 2. War of the gods 3. Bringer of lies 4. Unborn soul 5. The four plagues 6. The old man's story 7. Under darkness veil 8. The art of alchemy 9. Faust 10. Satan