Archive for novembre, 2008

Axel Rudi Pell – Tales of the Crown

Axel-Rudi_Pell-talesofthecrownAllez, nous n’allons pas faire l’affront d’une présentation d’ARP, vieux de la vieille s’il en est puisqu’officiant mine de rien depuis 1989 et délivrant, ce qui ne nous rajeunit pas, un 18ème album – dont douze « studios » – avec ce Tales Of The Crown. Adepte de la première heure du gratteux compositeur de Bochum, celui-ci ne m’a jamais laissé déçu, si ce n’est parfois par cette manie de pondre quelques offrandes de ballades ou par le dernier Diamonds Unlock en 2007, galette de covers divers et dispensable. Mais bon, il voulait se faire plaisir et cela nous a fait patienter, alors disons « Joker ». 

Cependant, pour les jeunes métaleux néophytes, les hibernatus justes décongelés, ou ceux rentrant de voyages interstellaires de plusieurs années lumières, voici le line up  de ce dernier opus : Axel bien évidemment, l’historique bassiste Volker Krawczak, le monstrueux légendaire batteur tentaculaire Mike Terrana (Rage, Metalium, Masterplan, Artension, Squealer etc., et halte au feu) et enfin l’énorme tatoué de claviériste/guitariste qui a du enregistré avec, ou épaulé la moitié des grands noms de la planète heavy, Ferdy Doernberg. Ah oui, il manque le chanteur ; mais bien évidemment c’est toujours Johnny Gioeli, La voix d’ARP, la mise en vocalise des créations, le complice de la dualité locomotive à cet attelage infernal, version teutonne beaucoup plus poussée qu’une paire Us Rob Rock/Roy Z par exemple, et ayant définitivement fait oublié depuis six galettes l’initial Jeff Scott Sotto.

Pas de révolutions pour ce nouvel album, ce que tous fans depuis des lustres redoutent toujours. Le quinton délivre son heavy/power mélodique traditionnel et ciselé par une expérience incommensurable, oscillant selon les plages vers le prog, le speed ; mais majoritairement vers le bon vieux hard rock labélisé eighties. Du Rudy Pell pur jus, bien frais et empli de spontanéité, ou tout sentiment de rengaine est absent malgré les certaines réminiscences habituelles de Rainbow ou Dio et l’absence totale de nouveautés… Enfin, sauf peut être au niveau de la production qui parait être plus emphatique, plus puissante et colossale que précédemment ; le talent de l’ingénieur du son Charlie Bauerfeind n’y étant certainement pas étranger.
Une tracklist haut de gamme, sans temps mort ni plage plus faible. ARP assène sans coups férir et vous conquiert dès le « Higher » inaugural, tellement entendu mais si bien ficelé que l’on s’avoue vaincu et conquis d’entrée. Surfant dans un panel habituel, un « Angel eyes » speedé au refrain power, un « Crossfire » cuirassé, un « Riding on an arrow » à l’intro dont s’enorgueilliraient les Scorpions, un colossal « Tales of the crown » ou  encore un « Buried alive » du feu de dieu… Rien que du bon, du lourd, tendant vers l’excellence et véritablement marqué du Sceau. Des mélodies accrocheuses, des dégoulinés guitaristiques en cascades incandescentes, des riffs acérés et des vocalises calqués à merveille sur l’esprit des compos ; du grand art tout simplement. Une mention spéciale au titre instrumental « Emotional echoes », débuté à l’acoustique et … L’on en dira pas plus pour vous laisser le plaisir de la découverte.

Au final, comme une métaphore sur les ados voulant du Coca, du Mac do, de l’Adidas…, et pas autre chose. ARP est un label, une Aoc, une marque de fabrique dont on ne peut se lasser si on l’en apprécie les ingrédients. Ce d’autant plus que notre teuton ébouriffé est au sommet de sa forme, et que son « Tales » entrera sans conteste dans le tiercé gagnant de ses offrandes.

Metalpsychokiller (08.5/10)

www.axel-rudi-pell.de

SPV / 2008

Tracklist : 1. Higher 2. Ain't Gonna Win 3. Angel Eyes 4. Crossfire 5. Touching My Soul 6. Emotional Echoes 7. Riding On An Arrow 8. Tales Of The Crown 9. Buried Alive 10. Northern Lights

 

DarkThrone-blackflagDarkthrone persiste et signe dans la voie empruntée il y a deux ans déjà avec The Cult is Alive. Cette conversion n’avait pas fait que des heureux, et de nombreux fans de la première heure avaient réagi avec incompréhension à ce « retour en enfance » de Nocturno Culto et Fenriz. Leur Darkthrone, celui de Transilvanian Hunger, avait été jeté aux orties par ses deux géniteurs, au profit de productions plus basiques, mêlant black’n’roll à un feeling punk indécrottable. Un cocktail détonant, qui n’était pas du goût de tout le monde…

Cependant, comme ses deux prédécesseurs, Dark Thrones and Black Flags cache bien son jeu et ne dévoile pas ses atouts dès la première écoute, qui s’est d’ailleurs avérée, pour moi, une véritable épreuve. Certes, quelques morceaux se logent immédiatement au creux de l’oreille et enjoignent à taper du pied en suivant la mesure, mais l’ensemble semblait pataud, maladroit et fait à la va-vite. Toutefois, au fil des écoutes, les pièces du puzzle commencent tout doucement à s’imbriquer les unes dans les autres, pour finalement donner un ensemble cohérent et, ma foi, relativement efficace. 

Malheureusement, ce dernier opus de Darkthrone ne fait pas mouche comme son prédécesseur, s’essouffle à mi-chemin et ce petit côté jouissif qui faisait le charme F.O.A.D. n’est plus aussi marqué dans cet album, ce qui gâche quelque peu le plaisir de l’écoute. L’artwork, quant à lui, reste dans la veine du précédent album et est particulièrement réussi. 

Avec Dark Thrones and Black Flags, Darkthrone frôle la correctionnelle, en nous proposant un F.O.A.D. bis dépouillé en grande partie de son côté iconoclaste. Une demi-déception, donc, compensée par le triptyque The Winds… / Death of all Oaths / Hiking Metal Punks et par un Hanging Out in Haiger complètement déchaîné. Croisons les doigts pour qu’ils nous remettent une copie plus aboutie… l’année prochaine, peut-être ?

Mister Patate (05/10)

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Peaceville Records / 2008

Tracklist (38:58 mn) : 1. The Winds They Called the Dungeon Shaker 2. Death of all Oaths (Oath Minus) 3. Hiking Metal Punks 4. Blacksmith of the North (Keep That Ancient Fire) 5. Norway in September 6. Grizzly Trade 7. Hanging Out in Haiger 8. Dark Thrones and Black Flags 9. Launchpad to Nothingness 10. Witch Ghetto

 

 

Aura Noir – Hades Rise

Aura_Noir_HadesConsidérons un instant la scène Black Metal actuelle, mais attention, pas ses affreux rejetons übertrve, ni ses zigotos peinturlurés collant une nappe de claviers dans tous leurs morceaux… Non, la VRAIE scène black metal, fidèles aux origines de ce style sombre et controversé : Bathory n’est, hélas, plus depuis déjà bien longtemps, Hellhammer-Celtic Frost a également succombé et Venom a quelque peu perdu son lustre d’antan… Les rares à tirer leur épingle du jeu dans ce style black-thrash ou black’n’roll sont Darkthrone (ce qui a d’ailleurs fait grincer bien des dents) et Aura Noir, premier groupe à avoir signé sur le label créé par… Darkthrone, justement !

Mais revenons-en à Aura Noir. Hades Rise marque une évolution par rapport à The Merciless, les morceaux proposés semblent bien plus bruts et agressifs, et cet album donne véritablement l’impression d’être paru 20, voire 25 ans trop tard, tant l’attitude « old school » y est marquée. Les riffs sont incisifs, la batterie simple mais efficace et le chant éraillé apporte une touche finale à ces compositions. Le registre, quant à lui, pourrait être résumé à ces simples mots : « CA, c’est du vrai metal », ni thrash, ni death, ni black, mais du bon vieux metal, fait de bric et de brac, pas sophistiqué pour un sou, mais tellement honnête et efficace. 

Certains taxeront Aura Noir de nostalgie, de manque d’inspiration, voire de passéisme mais, plutôt qu’un vibrant hommage aux 80’s, Hades Rise est une preuve que cette épisode n’est pas révolue…

Mister Patate (07/10)

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Peaceville Records – Tyrant Syndicate / 2008

Tracklist (38:21 mn) : 1. Hades Rise 2. Gaping Grave Awaits 3. Unleash the Demon 4. Pestilent Streams 5. Schitzoid Paranoid 6. Death Mask 7. Shadows of Death 8. Iron Night/Torment Storm 9. South American Death 10. The Stalker