Certains se prêtent volontiers à fournir à Benea Reach des qualités que je n’ai pu totalement trouver. Entre metal progressif, hardcore, post rock, trip hop…Toutes ces saveurs sont évoquées pour décrire la musique des norvégiens.
Au premier abord, Benea Reach n’est pour moi qu’un simple groupe de deathcore au chant tantôt criard, tantôt vomi teinté d’influences de death moderne avec du chant clair parsemé. Un son massif, une décharge bien lourde de rythmiques et quelques passages plus torturés faisant entrer des structures plus complexes faisant foi de la maîtrise des musiciens (Legacy).
Il est vrai que Benea Reach parsème son second album de passages plus atmosphériques avec régulièrement un chant féminin murmuré, de réjouissances plus subtiles permettant de supporter plus facilement ce chant si dérangé et dérangeant, cette densité dans le son et dans l’esprit quelque peu dérangeant.
Le soucis sur cet Alleviat est que les structures sont les mêmes d’un morceau à l’autre, les moments de sérénité au milieu du chaos sont toujours placés au même moment des morceaux. L’intensité est trop similaire. Les variations ne sont pas légions et au terme d’un seul titre le reste semble à l’avenant, sans surprise, sans réelle force. Les durées des morceaux sont conventionnelles et Benea Reach ne parvient pourtant pas à tenir l’attention de son public au-delà des deux minutes, la redondance est de mise.
Je me demande si au final un son si puissant et lourd que celui-ci ne sert pas à tromper l’auditeur faisant paraître un groupe dominant. Hors Benea Reach est un groupe de deathcore, un de plus…tout simplement, malgré quelques subtilités.
Clayman (05/10)
www.beneareach.com
myspace.com/beneareach
Tabu Recordings – Innovative Promotion/ 2008
Tracklist (50:22) 1. Awakening 2. New Waters 3. Lionize 4. Sentiment 5. Reason 6. Legacy 7. Rejuvenate 8. Illume 9. Zenith 10. Unconditional 11. Dominion
Les mecs de Phazm sont des bouseux, non je ne me permettrais pas de les insulter mais l’écoute de leur musique provoque en moi la sensation d’être au fin fond du Texas, dans la cambrouse ricaine à chiquer des substances illicites avec mon stetson vissé sur le crâne. Substances provoquant une irrémédiable émoi de créativité au milieu de porcs se roulant dans la fange avec au loin un élevage de chevaux gigantesques fendant les terres arides à grand galop dans un no man’s land écrasé par la chaleur même au crépuscule où l’accumulation de poussière et de transpiration de la journée fait d’un homme, le parfait compères des bestiaux puants. Vite une bière où je tue le chien !
A moins que tout cela ait lieu dans le bush australien ou dans le bayou de Louisiane entouré d’un mystère morbide inénarrable, je ne sais plus !
Mais non Phazm ne fait pas de la country bande de rebus de la société contrôlée par Wall Street. Phazm fait du redneck metal, crade, puant la bière mais s’éclatant à fond.
Le groove est indéniablement une constante de Cornerstone of the Macabre mais les racines percutantes sont franchement présentes.
Ce troisième opus reprend les éléments d’Antebellum Death N’ Roll au point que la surprise audible sur cette galette ne se reproduit pas ici. Le terrain jalonné précédemment est suivi à la trace.
Le côté volontairement rond de la basse, l’aspect assez sec de la batterie renforce l’emprise un peu crade (Damnation) d’autant que le chant de Pierrick est très rauque et par moment guttural.
Il émerge au travers de cet aspect une lumière surprenante venant des guitares, un quasi contre-pied trompeur voyant un son limpide et dominateur émergé du sombre. Phazm ne se perd pas en tergiversations techniques mais les guitares notamment sur The Old Smell Of The Meat sont étonnantes. Si le démarrage singe Motorhead, l’éclat des riffs marque et le solo reste entêtant même en fin de partie.
Les plaisirs varient entre un Love Me Rotten (Love Me True) très cru, un Mucho Mojo très bluesy, un Welcome To My Funeral très doom avec son harmonica lancinant, un Necrophiliac plus speedé, un Damage Inc (reprise de Metallica) fort bien repris à la sauce Phazm et un Adrift aux six minutes lumineuses…Il y a de quoi ravir les esgourdes sur ce Cornerstone.
Phazm lâche une nouvelle fois une bombe bien sentie faisant une nouvelle fois preuve que la France vaut grandement le détour métalliquement parlant même si je conserve une préférence pour Antebellum.
Le groupe n’est plus seul désormais, le Redneck Metal Crew français prend de l’ampleur avec Addicted et God Damn.
Clayman (08/10)
www.facebook.com/thetruephazm
myspace.com/thetruephazm
Osmose Productions / 2008
Tracklist (47:13) 1. Love Me Rotten (Love Me True) 2. The Worm On The Hook 3. Damnation 4. Strange Song 5. Welcome To My Funeral 6. The Old Smell Of The Meat 7. Mucho Mojo 8. The End 9. Necrophiliac 10. Damage Inc. 11. Adrift
Effrayant… Comment devenir la caricature d'une caricature. C'est bien à cela que semble s'atteler Malmsteen depuis quelques temps. La carrière du suédois avait déjà perdu beaucoup de sa crédibilité au cours des années malgré quelques retours en grâce (The Seventh Sign ou Alchemy). Depuis War To End All Wars notre virtuose ne pouvait que pouvoir remonter la pente. On ne pourra dire ici que c'est vraiment le cas, nonobstant l'homme lui-même qui avance dans les interviews avoir été d'une créativité renversante durant l'enregistrement du disque en mettant en boîte trente-quatre chansons. Comme seules les douze meilleures ont été conservées pour cette « Flamme perpétuelle », il y a de quoi s'effrayer quant à la qualité des autres.
Pourtant la production est ici un peu meilleure que celle de War… (Yngwie semble avoir en partie abandonné les manettes) mais rien n'y fait. Car les compositions se révèlent d'un manque de saveur impensable : outre une absence d'inspiration réelle et la linéarité de plus en plus insoutenable de la section rythmique, le sentiment de replagiat est dominant. L'auto-citation atteint des sommets si fait que l'on ne peut même plus parler de redondance. Même les instrumentaux sont navrants (« Capricio Di Diablo » – parmi ce que le guitariste a fait de pire), alors que Malmsteen a réussi à mettre la main sur Derek Sherinian (outrageusement sous-employé il est vrai) aux claviers.
Il n'y a bien qu'à quelques moments que l'intérêt s'éveille (« Priest Of The Unholy » et son introduction aux claviers), intérêt d'ailleurs vite dispersé par les vocalises d'un Tim Ripper Owen dont le grain de chant, plus agressif qu'il n'est de coutume chez les chanteurs de Malmsteen, ne convainc pas. Il semble d'ailleurs que l'homme ait fait pire en live en massacrant abondamment en concert les anciens titres du répertoire d'Yngwie.
Comme dit le dicton : « en creusant encore un peu plus profond, il va peut-être trouver du pétrole ». On ne sait encore si l'or noir est au rendez-vous mais le fond paraît bel et bien atteint.
Baptiste (3/10)
Rising Force / 2008
Tracklist : 1. Death Dealer 2. Damnation Game 3. Live To Fight (Another Day) 4. Red Evil 5. Four Horsemen (Of Apocalypse) 6. Priest Of The Unholy 7. Be Careful What You Wish For 8. Capricio Di Diablo 9. Lament 10. Magic City 11. Eleventh Hour 12. Heavy Heart