Archive for décembre, 2008

Crowpath – One With Filth

Crowpath-oneAmis de l’ordre, vous qui rangez vos albums par groupe et par date de parution et qui peignez les franges des tapis de votre salle à manger, voici venir un de vos pires cauchemars, j’ai dénommé Crowpath. Pourquoi ennemi ? Tout simplement parce que Crowpath fait fi de toute structure, ne s’encombre pas d’arrangements au millimètre, mais opte délibérément pour une explosion sonore, un fatras supersonique dévastateur, une claque gavée aux décibels qui fera voler vos dents si joliment arrangées par votre orthodontiste…

Crowpath reprend tous les ingrédients qui avaient déjà fait la joie de ses fans et les secoue de nouveau violemment afin d’obtenir un produit des plus déjantés : hurlements, riffs tantôt décousus, tantôt accrocheurs et diablement efficaces, et une batterie surhumaine, tentaculaire, faisant la part belle aux rythmiques dévastatrices et déstructurées…  
One With Filth est un direct du droit, sans concessions, et tellement varié qu’il parvient à captiver lors de chaque écoute. Certes, l’album est loin d’être accessible, et il faut plusieurs écoutes pour parvenir à s’imprégner totalement. En outre, comme son prédécesseur Sons of Sulphur, One With Filth est également un concept-album. Après le feu, Crowpath s’inspire d’un serial killer suédois qui officiait également en tant qu’officier de police et enquêtait sur ses propres meurtres. Pour conclure, One With Filth fait assurément partie des albums les plus déjantés de l’année 2008, mais également des moins accessibles. À ne pas mettre dans toutes les oreilles, donc.

Mister Patate (07/10)

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Willowtip Records / 2008

Tracklist (31:28 mn) : 1. One with Filth 2. Where Dolls do Sin 3. Fondling the Grotesque 4. Plague Bearer 5. I Gryningen 6. Cleansed in Chlorine 7. The Deed 8. The Hunt 9. Septic Monarch 10. In Pitch Black Piss 11. Retarted Angel

 

 

 

Catamenia-unchained« VIII The time unchained » est le huitième album de Catamenia: huit albums, un EP et un DVD en dix ans, un rendement qui force le respect. Et pourtant, Catamenia  ne connait toujours pas le succès qui devrait aller de pair avec une discographie plus qu’honorable et un activisme à toute épreuve, et reste par conséquent un groupe de seconde zone au sein de la scène Black européenne, c’est un fait.  Quant à savoir pourquoi exactement… une certaine inconstance dans la qualité certainement, que le groupe est en passe de corriger sur les deux derniers albums, celui-ci compris.

Quoiqu’il en soit, ce nouvel album du groupe est peut être celui du changement, allez savoir. En tout cas musicalement parlant, changement il y a, et pas des moindres puisque « VIII The time unchained » est le premier album du groupe sans synthés. Et cette caractéristique amène forcément sa petite évolution.  N’oublions pas qu’on parle ici de Black Metal, qu’il porte la mention « Viking, Mélodique » ou quoi que ce soit, dans ce style l’apport –ou non- de synthés peut changer beaucoup de choses. Et dans le cas présent l’effet est immédiat, dans le sens ou les compositions sont ici plus percutantes, plus agressives que par le passé. Dans un premier temps, l’artwork cover présente ce changement : sobre, mais plus agressive avec ces barbelés argentés qui entourent la mascotte du groupe, un loup au faciès lui aussi très agressif. Une cover qui marque donc une certaine rupture par rapport à celles des derniers albums du groupe, avec un rendu plus crédible selon moi. Un bon point de ce côté-là d’entrée de jeu, les sempiternelles photos de loup sur fond neigeux nécessitant un bon lifting depuis un certain temps déjà. Un premier élément qui permet de sentir le changement opéré par le groupe avant même d’avoir appuyé sur Play.

D’un point de vue strictement musical, je dirais que les changements de line-up  ont été bénéfiques dans le sens ou ils sont certainement à l’origine d’un regain d’énergie. Un peu de sang frais nécessaire pour faire bouger les choses et pour évoluer. Cette évolution se manifeste tout d’abord par l’apport très positif d’un excellent chant clair, qui vient lui-même compléter deux autres styles de vocaux ; un registre Black vindicatif, puis un registre plus Death en soutient. Pour surmonter ensuite l’absence des synthés, on peut mettre en exergue le gros travail qui a été effectué sur le traitement des guitares, qui ont plus d’espace pour s’exprimer, et cet espace en question est comblé avec talent : des guitares très travaillées avec des riffs rapides et  efficaces, qui amènent le côté mélodique aux compos, toujours en étroite collaboration avec la batterie qui se charge de se faire le pendant contraire en amenant puissance et impact aux compositions, et en martelant sans relâche, blast à l’appui (cf. un « Uhrimalja » violent !).  Un Catamenia plus agressif donc, mais une agressivité pondérée par le chant clair et par un très bon jeu de batterie.

Les morceaux sont denses mais accrocheurs, et bénéficient en sus d’une très bonne production. Le rythme est très soutenu, les compos très enlevées, et si l’on s’enfile le tout d’un coup, on en ressort avec les cheveux plaqués en arrière tant l’impression de vitesse est forte, mais heureusement quelques passages permettent d’aérer un peu le tout et de le rendre plus digeste, comme le morceau le plus doux de l’album, « Fallen ». Au final, un album énergique et brut marquant une évolution sans créer une révolution, voilà certainement ce dont Catamenia avait besoin pour se donner un souffle nouveau !

Sheol (07.5/10)

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Massacre Records/ Innovative Promotion – 2008

Tracklist (61:12 mn) : 1. Garden of thorns 2. Alive…cold…dead ! 3. Tuhon oma 4. Dominion 5. The time unchained 6. Embody and behold 7. Fallen 8. Uhrimalja 9. Road of bones 10. The last day before 11. From out of nowhere (Faith No More cover) 12. Viivakoodit (Apulanta cover) 13. Synti voitaa ( Shitter Limited cover)

 

Dream_Theater_Chaos_in_MotionRoadrunner met les petits plats dans les grands pour ses nouveaux poulains. En effet, ce témoignage de la dernière tournée mondiale de DREAM THEATER sort en deux versions dont un magnifique coffret digipak contenant pas moins de 5 galettes: 2 DVD + 3 Cds. Les fans des américains ne peuvent être que très excités par la sortie de ce live car le groupe nous a toujours proposés d'excellent package. DREAM THEATER a également pris l'habitude de nous proposer un DVD live quasiment après chaque tournée. Ce Chaos in Motion est la 6ème sortie de ce type et il succède à l'excellent Score – 20th Anniversary World Tour sorti en 2006.

Dès l'insertion de la galette dans le lecteur DVD on se retrouve en terrain connu. L'interface générale de navigation est très soignée. On retrouve les animations générées par ordinateur déjà présentes au sein du clip «Constant Motion». Le résultat est très agréable. Contrairement au précédent Live comme Score ou le Live at Budokan qui présentait un show complet, DREAM THEATER a fait cette fois le choix de présenter les performances réalisées à différents moments de la tournée mondiale, sur différents continents. Certaines séquences ont été tournées en Amérique du Nord, en Europe, en Amérique du Sud ou en Asie. Les américains ont ainsi voulu témoigner des ambiances tout au long de l'année qu'ils ont passée sur les routes.

L'idée est bonne mais malheureusement la réalisation du DVD n'est pas au rendez-vous. Vu la démarche choisie, le groupe a dû enregistrer énormément de concerts pendant la tournée. Cela implique bien entendu une équipe de tournage réduite afin de ne pas exploser le budget. Donc au lieu d'avoir de belles images on se retrouve devant un patchwork de séquences ressemblant parfois à des images bootleg réalisées par le public (comme celles que l'on peut régulièrement voir su YouTube ou DailyMotion). Les musiciens sont souvent filmés de côté ou de dos (caméra backstage) ou de loin pour embrasser toute la scène (caméra au fond de la salle)… Peut-être que c'était le but recherché, un témoignage plus "brute", moins léché des prestations du groupe. Personnellement je suis déçu par ce DVD. Certaines séquences comme par exemple « Blind Faith » shootées à Toronto sont vraiment proches du bootleg. Image de qualité moyenne, couleurs fadasses… On est loin des standards de qualité habituel du groupe c'est dommage.

Heureusement les chansons sont entrecoupées d'interview ou de petits films backstage réalisés principalement par Jordan Rudess. Le spectateur pénètre ainsi dans l'intimité du groupe, on observe les habitudes de chacun, les personnalités des uns et des autres. Le deuxième DVD bonus est passionnant pour cette même raison. Les interviews des membres du groupe éclairent la genèse et l'évolution de DREAM THEATER depuis quelques années. Et même John Myung parle !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Le documentaire est bien foutu et très intéressant.

Il faut aussi souligner la qualité de la set-list qui pioche un peu dans toutes les époques. Le son est bon et j'ai pris mon pied à écouter cet album live sur ma chaine hifi. Et c'est là que le bât blesse. Grand fan du groupe je prends un grand plaisir à régulièrement redécouvrir les précédents DVD de Dream Theater comme Metropolis 2000: Scenes From New York etc et ceux déjà cités. Et sincèrement, je n'ai pas envie de revenir vers Chaos in Motion et revoir mes chansons favorites sur scène dans les conditions proposées.

Pour conclure, Chaos in Motion est loin d'être un mauvais produit. On sent l'investissement du groupe. Mais je suis déçu non pas du fond mais de la forme. On devient exigeant avec l'âge. DREAM THEATER est un groupe extraordinaire sur scène et les séquences tournées pour ce DVD ne rendent pas complètement cette magie. Si vous souhaitez découvrir DREAM THEATER, je vous encourage à essayer d'abord le Live at Budokan ou Score.

Oshyrya (7,5/10)

 

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Roadrunner Records / 2008

Tracklist

DVD 1

Intro – Also Sprach Zarathustra / Constant Motion / Panic Attack / Blind Faith / Surrounded / The Dark Eternal Night / Keyboard Solo / Lines In The Sand / Scarred / Forsaken The Ministry Of Lost Souls / Take The Time / In The Presence Of Enemies / Schmedley Wilcox (Trial Of Tears, Finally Free, Learning To Live, In The Name Of God, Octavarium)

DVD 2

"Behind The Chaos On The Road" Documentary Promo Videos: Constant Motion / Forsaken, Forsaken (In Studio) / The Dark Eternal Night (In Studio) Live Screen Projection Films: The Dark Eternal Night (N.A.D.S) / The Ministry Of Lost Souls / In The Presence Of Enemies Pt. 2 "Mike Portnoy Stage Tour" "Mike Portnoy Backstage Tour" Photo Gallery