Nous venant tout droit du Texas, les Américains de As Eden Burns ne font pas dans la dentelle, quoique, et nous propose ici une galette couillue, bien barrée et surtout un death mélo d’excellente facture. 

Enfin, un death, à vrai dire, à l’écoute des premières notes, on se sent plus poussé vers le black tant le chant tire vers les contrées du black, impression d’ailleurs renforcée par une pochette plus typée black que gros death qui tâche. Mais côté musique, on est clairement dans le death mélo. Côté compos, les gars ont bossé leur sujet : elles sont martiales, coupées au couteau, sans faille. Les passages mélo s’enchaînent sans faute note avec les passages blasts avec une déconcertante facilité. Le tout surmonté d’une maîtrise instrumentale de premier ordre. 

As Eden Burns nous propose ici un death mélo qui justement n’a pas les écueils du death mélo. En effet, certains groupes, en voulant taper dans le mélo, ont tendance à délaisser un peu l’énergie. Mais que nenni ici ma bonne dame ! Une énergie à revendre, des blasts ravageurs, des riffs entêtants, bref, du tout bon. De plus, la production est presque irréprochable, juste un petit point noir pour les guitares de temps en temps, mais bravo pour la basse, c’est assez rare de l’entendre aussi clairement que pour être souligné ! 

C’est à ce moment précis que je me dis comment je n’ai jamais entendu de ce groupe : et ben c’est simple : c’est leur premier opus. Et là, bravo, pour un premier opus, ils font fort les petits gars. 

Des reproches à formuler peut-être ? En cherchant des renseignements sur le net, je suis tombé sur des sites déclarant cet album du sous The Black Dahlia Murder. N’ayant jamais vraiment écouté ce groupe, je ne peux pas juger. A vous de voir mais pour moi, j’approuve cette galette qui fait beaucoup de bien par où elle passe !

Supercastor (08.5/10)

myspace.com/asedenburns

Willow Tip – Candlelight Records – Innovative Promotion / 2008

Tracklist (43:19) : 1. The Great Celestial Delusion 2. Endless Rebirth 3. Enemy 4. Ever Again 5. Conceptual Decay 6. Guilds 7. Guilds 8. The Golden Age 9. Lost Counsel and Untimely Doom

Le Canada n'en finit pas de marquer à la culotte tous les ricains un tant soit peu versés dans le metal furieux. Famille doom/death/stoner : Voici Bison B.C., un quartet qui sait mettre en place ses gros riffs huileux et des vocaux hurlés plutôt proprement.
Formés à Vancouver, en Colombie Britannique (ce qui explique le B.C. du sobriquet), les musiciens ont acquis une solide réputation scénique avant de signer sur Metal Blade, une référence du monde du metal depuis 25 ans. Et aux manettes, c'est Jesse Gander (3 Inches of blood, Subhumans…) qui a mis en boîte la galette.
Le registre du groupe convoque les grands noms du metal vintage (Sabbath, encore et toujours, mais aussi Blue Cheer et Mountain, des américains qu'on oublie souvent dans les listes de pionniers du béton armé décibellique). La-dessus, des vocaux empruntés au punk, au thrash, voire au death, comme le veut la mode tutti frutti.
Parfois, quand même, surprise : des violons qui s'invitent sur l'intro atmosphérique de "Wendigo", titre plus ambitieux. Et Bison B.C. fait preuve d'une réelle musicalité sur l'instrumental "Medication" avec ses guitares doublées et son atmosphère délicieusement heavy 70's.
 Pour le reste, pas de surprise : les amateurs loueront la virtuosité de la batterie, la cohésion des compos, et les autres regretteront l'absence de repères mélodiques, et la banalité déprimante des soli.

David Taugis (06/10)

www.facebook.com/bisonbc

myspace.com/bisoneastvan

Metal Blade records /2008

Track listing (43:56) 1 Primal Emptiness Of Outer Space 2 Dark Towers 3 Slow Hand Of Death 4 Wendigo Pt. 1 (Quest For Fire) 5 These Are My Dress Clothes 6 Wendigo Pt. 2 (Cursed To Roam) 7 Medication 8 Quiet Earth

Magica n’avait pas séduit avec Hereafter et les bons échos des deux premiers albums ne se voyaient confirmer qu’à moitié avec une maturité acquise mais un manque flagrant d’idées et une prod poussive. Un an après voilà venir Wolves and Witches évoquant un bestiaire intimidant. Pour faire face à ce quatrième album il faut bien avouer que la production bien que faillible est de bien meilleur goût que pour Hereafter. De plus les roumains ont largement atténué leur côté symphonico-je-t’en-met-plein-la-vue d’un commun à l’heure actuelle pour se concentrer sur une musique plus directe laissant les guitares s’exprimer et le clavier amoindrir son impact même si ses interventions marquent en bien ou en mal (« Just for Two Coins »). Pour ma part je trouve ce son de clavier bien mal à propos mais tous les goûts sont dans la nature. Les éléments orchestraux mis de côté, Wolves & Witches est moins nuancé mais plus percutant et d’une homogénéité bienvenue, l’essentiel prend le pas sur le superflu. Par contre il sera bien difficile de se souvenir des morceaux à la fin d’une écoute hormis peut être le puissant « Don’t Wanna Kill » avec son riff principal entêtant, le soporifique chant/piano « Maiastra » ou le sympathique instrumental « Chitaroptera ».

Ana est une chanteuse sympathique dont il est difficile de savoir si elle souhaite pousser plus avant l’expérience lyrique (peu réjouissante sur « Mistress of the Wind » ou carrément au bord du dérapage sur « Dark Secret ») ou s’il serait nécessaire qu’elle se concentre sur des vocalises moins aigues, plus percutantes dans les médiums. Avouons le, cet album est un heavy mélodique loin d’être désarmant, le classicisme est de mise donc à l’orée de quelques écoutes Wolves & Witches s’en ira rejoindre ses compères à l’abri de la poussière. L’innovation n’est pas au rendez-vous, Magica risque de rester un groupe honorable sans envergure au-delà de celle acquise jusqu’alors. Encourageons tout de même la formation qui sort son album le mieux ficelé.

Clayman (6,5/10)

Site Officiel

Myspace Officiel

AFM Records / 2008

Tracklist (51 mn) 01. Don’t Wanna Kill 02. They Stole the Sun 03. Hold on Tight 04. Hurry up Ravens 05. Maiastra 06. Dark Secret 07. Just for Two Coins 08. Until the Light is Gone 09. Chitaroptera (instrumental) 10. Mistress of the Wind