Archive for décembre, 2008

Paragon – Screenslaves

Paragon ou le représentant du heavy teuton dans toute sa splendeur est à nouveau en notre compagnie un an après Forgotten Prophecies pour présenter son neuvième full lenght. Inexorablement, les allemands de Hambourg défendent leur bout de gras sans jamais réduire le rythme. Après des covers très imagées guerrières, Screenslaves change la donne mais pour autant, musicalement, cette évolution graphique ne se ressent pas. Paragon a le don de vous prendre par les couilles pour ne plus vous lâcher qu’il ère dans des tempos speed ou plus lents. Il plane ici l’ombre de Accept et de Grave Digger, la tradition a parfois du bon car dans la continuité Paragon signe des opus de qualité rien de moins que du heavy burné saupoudré de thrash des années 80.

Formule connue, plaisir certain.

La production de Uwe Lulis (Rebellion, ex-Grave Digger) ne dépareille pas, entre gens de même compagnie l’entente est simple et efficace. Martin Christian est toujours à la tête de cette entité qui ne bouge pas d’un iota sa marche en avant. Il est difficile de résister à l’appel du heavy power/speed lancé par Paragon, les aficionados à patch succomberont sans même douter, les autres plus réticents resteront hermétiques. Espérons que leur signature sur Massacre Records pourra leur apporter une promotion et un impact plus prometteur que par le passé.

Clayman (07/10)

 

Site Officiel

FaceBook Officiel

 

Massacre Records – Innovative Promotion / 2008

Tracklist (49:50 mn) 01. Hellgore 02. Disconnected 03. Entombed 04. Screenslaves 05. Bloodfeast 06. The Blade In The Dark 07. Death Next Door 08. The Killing Hand 09. Waxworks 10. Larger Than Life (Backstreet boys Cover) 11. L' Eredità (« Legacy » Italian version)

Coronatus – Porta Obscura

Coronatus_-_Porta_obscuraLe « gothic metal » est partout et l’expression est utilisée à tort et à travers même, et surtout, lorsque la musique d’un groupe ne s’en rapproche que partiellement. Coronatus est dans cette classe. Ce second album utilise les mêmes éléments que sur son premier Lux Noctis. Double chant féminin classique et rock, orchestrations grandiloquentes (à l’instar d’un Epica), paroles en latin, allemand et anglais, les deux demoiselles mises en avant sur les pochettes. Tous ses éléments pourraient se rapporter au gothic metal mais il s’avère que la musique de Coronatus est plus un heavy puissant mélodique et symphonique à rapprocher dans un sens des diverses périodes de Nightwish.

Porta Obscura fonctionne bien, l’accroche est évidente et le dynamisme des compos rend plaisantes les premières écoutes. Exitus est énergique et laisse augurer du meilleur avec des rapprochements possibles avec un Therion dans sa phase la plus puissante. Fallen est engageant mais réitère les mêmes schémas. In Silence met en avant quelques notes de claviers et met à profit l’instrument pour nous sortir un violon discret mais à la plus value non négligeable même si les guitares se taillent définitivement la part du lion. Gros son, efficacité rythmique tout au long de cet album.
Par la suite, les lacunes émergent. Les guitares sont redondantes, les chants épuisent et les structures se suivent et se ressemblent.
In Your Hands, chant/piano marque une pause avant le retour de la puissance. Cette seconde partie d’album casse la première plutôt séduisante par des compositions moins inspirées, le chant en allemand n’en est pas forcément la cause. L’assimilation acquise du début fait place à une lassitude. Der Vierte Reiter et son esprit folk rappelle l’instrumentation traditionnelle d’Eluveitie sans pour autant sortir Coronatus de ses bases. Il est vrai que cette seconde moitié fait moins feu de tout bois et laisse la place à plus de subtilités mais les limites sont audibles.
Volles Leben rappelle qu’à l’origine le chant était tenu par un gaillard dont le chant dans la langue de Goethe sonne Lacrimosa. Dans les premières années, Coronatus pouvait être classé dans la catégorie Gothic Metal, ce n’est plus le cas.

La production est bétonnée dans le solide et le mastering made in Finnvox évoque facilement toute la clique finlandaise. Conscient des ces atouts précités, Coronatus pense faire face à ses prédécesseurs mais ne fait parti en fait que de la deuxième vague du mouvement des groupes à chanteuse, leur sort sera donc perpétuellement comparé à leurs aînés s’il n’amène pas le plus qui les fera sortir du lot.
Pour ma part je pense sincèrement qu’ils ont les moyens d’être bien plus qu’un simple ersatz, à voir la prochaine fois si d’ici là leur sort n’est pas enterré.

Clayman (06/10)

www.coronatus.de

Massacre Records – Innovative Promotion / 2008

Tracklist (54:39) 1. Prologue 2. Exitus 3. Fallen 4. In Silence 5. Beauty In Black 6. Cast My Spell 7. In Your Hands 8. Mein Herz 9. Am Kreuz 10. Der Vierte Reiter 11. Strahlendster Erster 12. Flos Obscura (Bonus Track) 13. Volles Leben (2002) (Bonus Track)

 

Cronian – Entreprise

Cronian_EnterpriseA l’image de l’artwork cover teinté Léonard De Vinci et crée par le génial artiste Marcelo HCV, cet Enterprise risque de surprendre tout à chacun s’essayant à son audition. Musique futuriste, nouvelle expérience dans l’échelle des degrés des sphères parallèles de la planète Metal, exploration de territoires inconnus ; c’est selon. Quoiqu’il en soit, si vous prenez le temps au déchiffrage de cet opus, vous ne pourrez en ressortir indifférents. L’unicité de cette offrande vous portera vers  l’adoration ou son inverse.

Retour en 2000 donc, où le compositeur de Borknagar, -groupe de black folklo norvégien œuvrant depuis 1995-, Oystein Garnes. Brun, et le suédois multi instrumentaliste Mr. V – A.k.a, Vintersorg et Borknagar !!!- décidèrent de concert la création d’une entité nouvelle : Ion. Celle-ci dans un dessein de créations aux approches différentes de leurs groupes d’origines s’appellera finalement Cronian. Mr V étant aussi partie prenante dans des projets comme Otyg et Fission, il faudra attendre 2006 et la sortie de « Terra » chez Century Media pour que le duo ait enfin une existence matérielle concrète. Fin juin 2008, les deux compères entrent aux Ballerina Audio en Suède (Vintersorg, Otyg) pour mixer et masteriser ce nouvel album désormais labélisé norvégien et dont la touche finale sera supervisée par le maitre Dan Swan lui-même –Edge of sanity, Bloodbath…-, rien de moins.

Hors des sentiers battus et balisés, adeptes de la prise de risques, c’est un doux euphémisme, Cronian pond ici un projet avant-gardiste unique. Une expédition musicale aventureuse dans un futur apocalyptique, ou les ressacs aux gouts d’émotions et d’agressions se brisent continuellement sur votre sensibilité. Alternances de tempos apposées sur des mélodies catchies à tiroirs et très développées ; dualité symbiotique parfaite entre le chant clair stylé Jon Anderson –Yes- et les vocalises criées Death/black, nappage symphonique évanescent ou omniprésent, complexité des effets, breaks et ponts, production ciselée et sur mesure… Une tracklist de vrais musiciens dont l’inspiration originale parait sans bornes et dont le pouvoir de transcription auditive est sidérant. Cet Enterprise est un mutant aux encéphales multiples ayant pour noms contrées atmosphériques à la Yes, Bandes sons movies Sci-Fi, musique classique, et issu, enchevêtré dans, ou supporté par un corps au tissu organique Metal.

L’édifice pourrait être fragile, branlant ou déséquilibré. Mais les scandinaves parviennent en grande majorité à éviter écueils et poncifs pouvant les échouer sur le lénifiant. Le trident initial « Diamond  skies », « Arcades », « Nine waves », temps fort  de l’album avec un sublime « The encounter » emportent l’adhésion et font ignorer quelques soupçons de langueurs naissantes.
Espérons juste que cette galette intemporelle, atypique et surprenante trouve un public… Qu’elle mérite.

Metalpsychokiller (07.5/10)

www.facebook.com/cronian

Indie Recordings / 2008

Tracklist (48:35) 1. Diamond Skies 2. Arcades 3. Nine Waves 4. Project Hibernation 5. Cirque 6. Deportation 7. Moving Panorama 8. The Encounter 9. End (durance) – Part II